19 janvier 2005
Mon père...
En ouvrant ce blog, je savais plus ou moins qu'un jour, j'écrirais un post sur lui
Je pense à Finou dont un membre de sa famille est tombé sur son blog je me demande ce que je ferais et qu'elle serait sa réaction si jamais il découvrait ce post un jour
Mon père la cinquantaine, cheveux bruns dont les bords virent au gris, un peu bedonnant mais encore solide. Avant il avait une moustache bien fournie qui lui donnait l'air d'un gros nounours confortable qui me prendrait dans ses bras les jours où je serais triste cette image est très fortement rattachée à mon enfance et à ces moments disparus à jamais. Aujourd'hui, il ne l'a plus, des traits nouveaux et inconnus sont apparus, la sévérité s'y lis de plus en plus facilement, ses traits sont durs et de plus en plus souvent fermés
Mon père jamais de toute mon existence, je n'arriverais à le comprendre. Personnalité complexe, autoritaire mais qui peut être d'une gentillesse hors normes. Il y a le père gentil, sociable, rieur, un peu pudique, aidant, aimant, toujours prêt à rendre service. C'est mon côté de petite fille qui ressort quand je le vois comme ça, j'ai envie alors de me blottir contre lui, de sentir sa force et sa chaleur
Mais il y a l'autre côté le côté sévère, violent, hurleur, supérieur. Quand il s'énerve, j'ai souvent peur. J'ai vu ses excès de colère trop de fois. Trop de fois, je suis partie en courant dans ma chambre par peur de sa violence qui allait arriver. Pour plus de sécurité, je passais la chambre et m'enfermait dans la salle de bains dans le noir. Et là, tapie dans l'ombre, je l'entendais hurler comme un dément, taper à la porte à en faire vibrer les murs. Je hurlais moi aussi, des paroles méchantes, des insultes. Le chagrin prenait le dessus et je sanglotais. Lassé de hurler contre un mur, il finissait par s'en aller. Et moi, dans l'obscurité, je tremblais comme une feuille en automne, et je me demandais quand ce cauchemar cesserait.
Cette scène s'est souvent répétée au cours des dernières années, elle continue aujourd'hui encore. Seulement j'ai perdue ma vivacité et lorsque je cours pour fermer ma porte, je me fais rattraper, parce que me voyant démarrer, il s'élance à son tour. Comme deux sprinteurs qui voudraient atteindre chacun le premier la ligne d'arrivée. Je sens sa présence derrière moi. Je ferme la porte, je crois que j'ai réussi. Mais là, je vois ses mains pousser la porte pour l'empêcher de se fermer, je sens sa force supérieure à la mienne, combat inégal. Je résiste, puis je plie. Là, la porte s'ouvre sur moi, enfonçant sa poignée dans mon dos, m'écrasant contre le mur. Quand elle se retire, je m'écroule à terre.
Il y a toutes les fois où hurlant sans raison, il s'énerve. Contre moi, ma sur, ma mère, pour rien. Toutes ces fois, où il a montré son savoir, sa connaissance. Sans jamais une seule fois dire qu'il avait pu se tromper, ou qu'il ne savait pas. Réponses sur tout sans aucune hésitation, même sur les sujets qu'il ignore. Rien n'est jamais de sa faute. Il perds quelque chose, c'est parce que nous ne l'avons pas rangé au bon endroit. Le père dans toute sa puissance, son pouvoir de supériorité sur le reste de la famille. Instincts primitifs des clans anciens.
En ce moment, c'est après ma mère qu'il en a le plus souvent, toujours à crier, à dire qu'elle ne fait jamais rien correctement, à lui parler mal.
Ce matin, je l'attendais dans la voiture, je m'y étais isolée après un début de dispute entre eux deux. Lorsque je la vis entrer, elle avait les yeux rougis et des larmes coulaient sur ses joues A ma question, sur ce qu'il y avait, elle m'a répondu qu'elle avait mal au dos et que ce n'était rien. Je sais bien que ce n'est pas ça. Ça me fait de la peine, elle me paraît fragile et lui parfois, comme un monstre. Je voudrais la défendre.
Avant, il n'était pas comme ça. Son changement s'est effectué depuis qu'il est à la maison. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que c'est lui qui a demandé à partir en CFC (Contrat de fin de carrière). Mais aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il s'ennuie, qu'il ne peut plus nous voir, à force de rester toujours dans nos pattes. Je ne cherche pas à lui trouver une excuse loin de là. Il ne nous a jamais battu non plus, contrairement peut-être à ce que laisse croire mon discours. Il est violent mais sans violence, il cherche plus à nous effrayer J'ai peur qu'un jour par manque de contrôle de soi, il franchisse cette limite.
En écrivant tout ça, je culpabilise un peu. Je sais que j'ai dépeint un tableau très noir. Mais il a son côté de papa gâteau, adorable, je sais que je peux l'appeler n'importe quand, il sera toujours là pour m'aider. Mais j'ai la désagréable sensation d'avoir perdu mon papa d'enfance. J'ai écris tout ça et je me sens triste, nostalgique.
Je pense à Finou dont un membre de sa famille est tombé sur son blog je me demande ce que je ferais et qu'elle serait sa réaction si jamais il découvrait ce post un jour
Mon père la cinquantaine, cheveux bruns dont les bords virent au gris, un peu bedonnant mais encore solide. Avant il avait une moustache bien fournie qui lui donnait l'air d'un gros nounours confortable qui me prendrait dans ses bras les jours où je serais triste cette image est très fortement rattachée à mon enfance et à ces moments disparus à jamais. Aujourd'hui, il ne l'a plus, des traits nouveaux et inconnus sont apparus, la sévérité s'y lis de plus en plus facilement, ses traits sont durs et de plus en plus souvent fermés
Mon père jamais de toute mon existence, je n'arriverais à le comprendre. Personnalité complexe, autoritaire mais qui peut être d'une gentillesse hors normes. Il y a le père gentil, sociable, rieur, un peu pudique, aidant, aimant, toujours prêt à rendre service. C'est mon côté de petite fille qui ressort quand je le vois comme ça, j'ai envie alors de me blottir contre lui, de sentir sa force et sa chaleur
Mais il y a l'autre côté le côté sévère, violent, hurleur, supérieur. Quand il s'énerve, j'ai souvent peur. J'ai vu ses excès de colère trop de fois. Trop de fois, je suis partie en courant dans ma chambre par peur de sa violence qui allait arriver. Pour plus de sécurité, je passais la chambre et m'enfermait dans la salle de bains dans le noir. Et là, tapie dans l'ombre, je l'entendais hurler comme un dément, taper à la porte à en faire vibrer les murs. Je hurlais moi aussi, des paroles méchantes, des insultes. Le chagrin prenait le dessus et je sanglotais. Lassé de hurler contre un mur, il finissait par s'en aller. Et moi, dans l'obscurité, je tremblais comme une feuille en automne, et je me demandais quand ce cauchemar cesserait.
Cette scène s'est souvent répétée au cours des dernières années, elle continue aujourd'hui encore. Seulement j'ai perdue ma vivacité et lorsque je cours pour fermer ma porte, je me fais rattraper, parce que me voyant démarrer, il s'élance à son tour. Comme deux sprinteurs qui voudraient atteindre chacun le premier la ligne d'arrivée. Je sens sa présence derrière moi. Je ferme la porte, je crois que j'ai réussi. Mais là, je vois ses mains pousser la porte pour l'empêcher de se fermer, je sens sa force supérieure à la mienne, combat inégal. Je résiste, puis je plie. Là, la porte s'ouvre sur moi, enfonçant sa poignée dans mon dos, m'écrasant contre le mur. Quand elle se retire, je m'écroule à terre.
Il y a toutes les fois où hurlant sans raison, il s'énerve. Contre moi, ma sur, ma mère, pour rien. Toutes ces fois, où il a montré son savoir, sa connaissance. Sans jamais une seule fois dire qu'il avait pu se tromper, ou qu'il ne savait pas. Réponses sur tout sans aucune hésitation, même sur les sujets qu'il ignore. Rien n'est jamais de sa faute. Il perds quelque chose, c'est parce que nous ne l'avons pas rangé au bon endroit. Le père dans toute sa puissance, son pouvoir de supériorité sur le reste de la famille. Instincts primitifs des clans anciens.
En ce moment, c'est après ma mère qu'il en a le plus souvent, toujours à crier, à dire qu'elle ne fait jamais rien correctement, à lui parler mal.
Ce matin, je l'attendais dans la voiture, je m'y étais isolée après un début de dispute entre eux deux. Lorsque je la vis entrer, elle avait les yeux rougis et des larmes coulaient sur ses joues A ma question, sur ce qu'il y avait, elle m'a répondu qu'elle avait mal au dos et que ce n'était rien. Je sais bien que ce n'est pas ça. Ça me fait de la peine, elle me paraît fragile et lui parfois, comme un monstre. Je voudrais la défendre.
Avant, il n'était pas comme ça. Son changement s'est effectué depuis qu'il est à la maison. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que c'est lui qui a demandé à partir en CFC (Contrat de fin de carrière). Mais aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il s'ennuie, qu'il ne peut plus nous voir, à force de rester toujours dans nos pattes. Je ne cherche pas à lui trouver une excuse loin de là. Il ne nous a jamais battu non plus, contrairement peut-être à ce que laisse croire mon discours. Il est violent mais sans violence, il cherche plus à nous effrayer J'ai peur qu'un jour par manque de contrôle de soi, il franchisse cette limite.
En écrivant tout ça, je culpabilise un peu. Je sais que j'ai dépeint un tableau très noir. Mais il a son côté de papa gâteau, adorable, je sais que je peux l'appeler n'importe quand, il sera toujours là pour m'aider. Mais j'ai la désagréable sensation d'avoir perdu mon papa d'enfance. J'ai écris tout ça et je me sens triste, nostalgique.
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