Sur le pas de la porte
Sur une inspiration de Coumarine...
Trop de vent ? En êtes-vous certain ? Ne pourrait-elle pas lutter plus pour enfin avancer dans la vie ?
Si déjà elle hésite maintenant, elle n'ira pas bien loin. De toutes façons, il y aura toujours trop de vent pour enfin se lancer. Et si jamais ce n'est pas le vent qui l'en empêche, ça sera autre chose. La pluie ou la chaleur, le froid et la neige. Et jamais elle ne fera quoi que ce soit. Si toujours elle hésite.
Elle vacille sur le pas de la porte, des voix résonnent au fond de son crâne "allez vas-y lance toi, pour une fois". Les voix sont de plus en plus insistantes. Elle n'a pas le courage d'avancer pour évoluer, avancer contre le vent, nager contre le courant pour arriver à sa vie à elle, sa vraie vie. Sans dépendre des autres, juste d'elle-même et de sa rage de vaincre.
Quelle rage ? elle se sent faible. Elle veut mais elle résiste, réfléchit, s'interroge, se questionne.
Un vieux monsieur aux allures de Père Noël, grande barbe blanche et gros ventre, croise son regard. C'est le regard des sages, de ceux qui ont mille ans d'existence et qui savent tout ou presque. Il la regarde, sourit et tend la main.
"Certes, il y a du vent et alors ? Tu n'es plus une enfant, il faut se faire violence. Franchis le pas, n'aie pas de doute, oublie tes craintes."
Ça l'air tellement facile comme ça. Oui se jeter dans l'inconnu, fermer les yeux, se pencher en avant et se faire emporter par une bourrasque jusqu'au prochain point d'ancrage.
De toutes manières, elle ne peut plus rester où elle est. Elle doit se battre contre le vent et contre elle. Se battre pour ne rien regretter.
"Tu en es capable, c'est juste enfoui au plus profond de toi, cette rage de vaincre dont tu parlais toute à l'heure."
Alors comme ça il sait, il voit ce que je pense. C'est peut-être mieux comme ça.
Elle attrape la poignée et tire la porte vers elle pour la refermer. La refermer jusqu'à la prochaine fois où elle essayera de nouveau de l'ouvrir.
Elle en est vraiment incapable. Il y a beaucoup trop de vent. Elle est beaucoup trop effrayée.