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Revoir un Printemps
14 mai 2006

Le vent dans les cheveux et des larmes pleins les yeux

Tout se bouscule, tout s'enchaîne, l'impression de ne plus maîtriser les éléments d'être la victime impuissante d'un bourreau malfaisant. Partiels, entretiens d'embauche, rapport de stage, examen d'entrée pour une école de journalisme, festival de Cannes et lui qui part en stage, qui vient de se faire virer, ce qui signifie qu'on ne vivra plus ensemble l'année prochaine. Rien qu'à cette idée, je déprime. Il est devenu moi, je suis devenue lui. Comme l'impossibilité de résister à ce qui nous arrive.
Je ne sais plus ce que je dis, j'ai froid et j'ai peur. Peur de la suite, peur de l'avenir. Peur de grandir, de faire des choix, de tourner des pages.
J'suis pas bien, ça fait longtemps, nostalgique d'un temps qui ne reviendra plus où l'insouciance faisait que je vivais heureuse.
Pédaler dans le grand domaine que les parents de ma meilleure amie possédaient, grimper aux sommets de chênes avec la sensation de dominer un petit monde, les balançoires et le bassin où on se baignait l'été, la cabane aux jouets et aux histoires, la vieille maison de la folle au bout du chemin. Emmanuelle, on avait un an d'écart, unies comme les doigts d'une main. Je ne la vois plus, je le regrette. L'envie d'avoir des ami(e)s comme j'avais avant, à la vie à la mort, pour m'amuser et me sentir vivre, boire et danser. Me vider l'esprit, m'oublier et oublier que bientôt j'vais être une adulte sans mon consentement.
Peur de faire les mauvais choix et de pas pouvoir revenir en arrière. Marre de voir tout flou. Je sens que je vais tout foiré. Certainement de façon inconsciente, pour reculer l'écheance d'un passage d'étudiante à autre chose. Le ventre noué, les yeux cernés, je ne veux plus avancer, pousser le bouton Stop et tout fixer à aujourd'hui.
J'suis qu'une enfant qui veut rester là.

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Commentaires
M
C'est vrai que le passage à l'âge adulte peut foutre la trouille: plus de responsabilités sur les épaules, passage à la vie active, début de sa "vraie" vie qui commence,... Personnellement, je ne me rappelle pas trop avoir eu "peur" de ça, même si dans mon cas le passage s'est fait de manière plutôt brutale, puisque je suis partie de chez mes parents (en dispute) à 18 ans et suis passée du stade fifille à ses parents qui a jamais dû se préoccuper du lendemain, à jeune fille dans la rue qui devait veiller à payer son loyer, sa bouffe et terminer ses études toute seule "comme une grande". Tout compte fait en y repensant, c'est vrai que là je me rappelle avoir pleurer quelques fois devant tant de nouvelles responsabilités, mais bon c'était plus pour les circonstances aussi. Pour finir ce comment à rallonge, je dirai que je ne me rappelle pas vraiment être passé de l'ado à l'adulte, tout simplement parce que je crois que dans ma tête je suis restée adolescente tout simplement ;-) Le sens des responsabilité est là, mais la folie et la futilité de la jeunesse sont là aussi. Tout ce que je veux te dire donc au final, c'est que c'est pas parce que tu deviens adulte que tu entres dans un tunnel tout noir et chiant, parsemé d'obligations, de problèmes et dénué de plaisir. Non, être adulte s'est vivre, poursuivre son p'tit bonhomme de chemin de la manière qui te rende la plus heureuse possible en veillant au passage à règler quelques petits aspects pratiques, qu'avant tes parents règlaient pour toi (remplir le frigo, payer le loyer, les vacances, protéger les éventuels enfants,...) Enfin bref, rien de bien grave ;-)<br /> Sur ce, j'ai même plus le temps de me relire vu que la pseudo adulte que je suis à trop traîné sur le net au p'tit dej et vient encore une fois de mettre sa fillounette en retard à l'école :s<br /> J'espère que tout ce blabla te rassurera un p'tit peu :-)<br /> Gros bisous ma belle Zofia
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V
C'est vrai que le passage dans la vie adulte fout la trouille, toutes ces peurs (mauvais choix, ...) sont normal, tu rentres sur un territoire inconnu. Mais crois moi, tu vas très bien t'en sortir, c'est loin d'être si terrible que çà, même si de ton point de vue, tu ne le vois pas encore. Quand aux choix, ne te fais pas trop de bill pour eux, ils s'imposeront d'eux même petit à petit. <br /> Tu ne fais que franchir une étape, une de plus dans ta vie. Tout comme, tu l'as déjà fait pour changer d'école, par exemple, on redoute toujours les premiers jours de la rentrée des classes, mais en moins d'une semaine, tu as fait connaissance, tu vois plus clairs dans tes cours, ...<br /> Là, c'est la même chose, il y a un peu plus de facteurs inconnu dans l'équation, et au lieu de mettre une semaine à la résoudre, tu mettras peut être un mois ou deux.
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T
Ouai c'est bizarre le passage à l'âge adulte, tu t'en rends pas vraiment compte, et des fois tu te prends encore pour un ado et pourtant t'es plus trop dedans (ca me prend encore assez souvent et pourtant j'ai passé ca depuis 5 ans au moins).<br /> Pas de bouton Stop sino..
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N
Ta description du jardin de ta meilleure amie m'a fait penser à mon enfance, quand j'allais chez ma cousine : elle me poussait sur la balançoire et je voyais la ville, au loin (ils habitaient à 15 km). Ce que j'adorais, c'est le moment où je commençais à voir le haut des immeubles. Et quand je repartais le soir, tout était allumé au loin, je serais restée des heures à regarder. C'est là qu'on se dit que c'est bien, le cerveau humain : ces petits moments de bonheur sont restés gravés à jamais. Malheureusement, ma cousine a changé depuis quelques années et elle se fout éperdument de nos souvenirs. Pas moi, je les ai et je les garde.
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