Eclosion
Ca matin, couchée seule en travers du lit, le store baissé et la fenêtre légèrement ouverte, je savais qu'il faisait gris et que certainement il pleuvait. Je l'ai senti aux bruits de la ville, elle me parle parfois. Elle était calme, silencieuse. Cette sensation m'a donné envie de rester couchée toute la journée, sans rien allumer que ma petite lampe. Pas de télé, pas de pc, juste des livres enfait. Je pourrais faire ce genre de truc. J'aimerais pouvoir le faire.
J'avais raison, il pleut bien aujourd'hui. Finalement je me suis levée parce que je le devais. Quand on est adulte, on doit. Quand on est enfant, on peut. Le temps du pouvoir est fini, celui du devoir ne fait que commencer.
Des fois, ça me pèse. Mais j'me dis qu'il faut bien faire avec. Que tout le monde fait avec.
On fait rarement ce qu'on veut au moment où l'on veut. On attend de pouvoir le faire. La vie ne nous donne pas toujours ce qu'on veut. Je voudrais des gens qui comprennent ce que je dis, qui réagissent comme je le veux. J'ai compris depuis longtemps que dans la vie, ça se passait pas comme ça. Je croyais que sur les blogs, c'était différent. Mais non, il y en a toujours qui seront à côté de la plaque, venus pour détruire, nuire. Dans la vie, je les évite, ou quand ils sont trop envahissants je m'énerve. Ici, désormais ça sera pareil.
Parce que même si c'est public, c'est aussi privé. Et que quand un con entre chez vous, vous lui dites de dégager. Ici, ça sera pareil.
Mais je ne pouvais que revenir. Rien que pour le défi, de dire par de l'écrit des choses que l'on ne peut que écrire ou que dire à l'oral. Arriver à se faire comprendre quand même.
Et puis parce que l'écrit c'est aussi ma vie et qu'un journal intime ne me suffit plus. Parce que j'ai besoin d'autre chose, d'interactions et de rencontres. Parce que j'aime ceux que j'ai trouvé au gré de mes heures passées sur le net. Parce que je ne vais pas partir parce quelqu'un m'a vexé, ou déplut. Je n'ai pas l'habitude de me soumettre, de fuire. Je préfère la lutte. Jusqu'au moment où celle-ci me tuera.
Mais pour l'instant, je suis vivante, bien décidé à pas me laisser faire. Et bien décidé à revenir et à prendre plaisir. Pas être obligée d'écrire. Je veux ressentir le manque. Ca me stimule.