Ecole laïque, obligatoire et...
GRATUITE !
Mon cul ! Je pense qu'à ce niveau là on se fout littéralement de notre gueule.
Bon jusqu'au collège, ça va à peu près ; encore que à mon époque ça allait mais aujourd'hui avec la réduction du buget de l'éducation nationale qui est pire d'année en année, on peut imaginer le pire justement...
Au lycée, à mon époque toujours, on devait déjà acheter la plupart de nos bouquins, ça a changé apparemment. Mais maintenant il faut posséder un ordinateur avec Internet et tout le bordel. Alors oui on croit que Internet c'est banalisé, que c'est devenu pas cher par rapport à avant. Certes mais ça coûte quand même des sous. Alors on peut toujours dire qu'on s'abonne pas mais à ce moment là, on sait qu'on pénalise son enfant. Alors on se sacrifie, c'est pas grave y aura moins de cadeaux à Noël, c'est pour qu'il réussisse de toutes façons, sa vie, ses études.
C'est légalité des chances, à ce qu'il paraît.
Si on a réussit tout ça et qu'en plus on a eu le bac, on a le droit privilège de faire des études supérieures pour avoir un bac + quelque chose pour trouver du travail très facilement, à ce qu'il paraît.
Alors là on a deux choix, les enseignements publics et gratuits et les enseignements privés et très chers donc. Puisque tout ce qui est privé est cher.
Evidemment quand on a juste les moyens de faire des études sup', on choisit certainement pas un enseignement privé à moins d'avoir une très bonne bourse (quand on veut bien nous en donner une...).
Donc, un peu par défaut, on se dirige vers un enseignement public. Quand on a de la chance, on habite la ville de l'université donc pas besoin de faire une demande de chambre en cité U, ni de penser à débourser un loyer pour un studio ou une chambre de bonne ; et évidemment comme on reste chez papa-maman, on a pas de bouffe à payer (ni de ménage à faire lol).
Quand on a moins de chance, on débourse vite bcp plus d'argent.
Ensuite y a l'inscription (en faculté 300 euros et pour la 4ème année + de 400€), et plus on va haut dans les études, plus ça augmente avec les années. Si on touche une bourse, c'est remboursé, sinon c'est peanuts.
Enfin le début des cours tant attendu, comme on veut bien bosser pour bien réussir, on note tous les bouquins qu'on nous demande de lire durant l'année. On note, on note, on note. 4 Bouquins pour un cours de 2h en moyenne, à 20€ le bouquin toujours en moyenne. Parce qu'on a bien essayé d'aller le chercher à BU, mais avec 2 exemplaires du livre pour 200 étudiants, c'est pas beaucoup quand même.
Donc en première année, comme on est un(e) élève studieu(se) qui a à coeur de réussir, on achète. En 2ème et 3ème année, on est un peu gavé, on a pas tellement envie d'acheter des livres ennuyeux dont on lira 2 chapitres mais que c'est écrit vachement petit et y a vachement de pages quand même (Comportement strictement personnel sur cette dernière phrase).
Puis bon on a passé la 3ème, enfin on est chez les grands, on peut dire maintenant qu'on a un bac +3, sur le CV, ça a de la gueule quand même.
Mais c'est bien gentil tout ça mais un bac + 3 de SIC (Sciences Information et de la Communication) sans aucune spécialisation ça apporte pas de taf, pas encore. Alors on se dit qu'on continue et on commence le Master (yeah un mot en anglais) avec un mémoire à la clé.
Comme le mémoire c'est dur, on te dit que tu dois avoir lu des tas et des tas de livres, ça varie selon les profs y en a qui disent 200 sur toute l'année, d'autre seulement 80 ou 50. Mais bon ça fait quand même un joli nombre ça.
Comme on a envie de réussir son mémoire, d'abord pour se prouver à soi-même qu'on est capable d'écrire 150 pages sur un sujet, qu'on arrive à mener une recherche, puis parce qu'un bac +4 c'est pas mal non plus, on prend les choses au sérieux.
On se documente sur notre sujet, on fait l'effort, on se dit qu'on va tout lire pour une fois, que cette année est cruciale, on est plein de bonne volonté. On cherche des livres, des tas de livres, des pages de livres.
Au début, on achète doucement, puis on a un petit coup de pression, y faut qu'on se dépêche de lire ces livres. Alors on fait une commande groupée, d'un coup de 45€. Ca fait un peu mal mais c'est pour la bonne cause.
Puis on veut en commander d'autres et là, on hallucine un peu sur combien ça va nous coûter : 75€ pour cette commande et 130€ pour une autre, rien que des livres pour le mémoire. On commande pas, on réfléchit en se disant qu'avec tous ces livres ça en fera seulement 15 sur la cinquantaine sélectionnée ; et qu'en plus il y a les autres livres des autres matières qu'il faut lire parce que le prof a dit qu'il ferait son partiel dessus, qu'il faut pas prendre de risque et que le livre vaut 25€.
Et on décide d'écrire un post sur ça.
Finalement on est attéré sur combien va coûter cette année, pour n'être pas sûre de la réussir et encore moins être sûre de trouver du travail au bout. Mais c'est tellement bien de dire qu'on a un bac+4, même si on se retrouve au chômage après, même si on se retrouve là où surtout on ne voulait pas être mais qu'on y est parce qu'il n'y avait rien d'autre.
L'école gratuite c'est bien beau comme idée, mais c'est faux. Elle est sensée donner toutes ses chances à tout le monde, mais y a qu'une infime partie qui y a droit, qui s'en sort.
Alors oui, bien sûr on peut bosser tout en faisant ces études, mais soyons honnêtes pour une fois, combien d'étudiants réussissent leur année d'un coup (sans rattrapage) en bossant à côté pour payer tout ce que coûte l'école gratuite...
L'école gratuite est un mythe, il faut se le dire.
Mais quand même ça serait bien que ça change.