Chronique des villes 1, la sensation d'être un morceau de viande
Pour commencer la série "ce qui me fait chier en ville", je vous
propose un problème subi spécialement par les filles et qui ne doit pas
être récurrent dans les autres villes…
Voyez-vous à Nice, il y a l’aéroport, la mer, le stade du Ray, la
promenade des anglais, et de très très nombreuses prostituées de sexe
féminin, ou pas (mais ça tu le sais trop tard).
Et ces travailleuses du corps se postent à peu près n’importe où le
long des rues, sur les trottoirs parsemant ainsi de leurs corps
graciles notre joli paysage urbain.
Avant, les putes s’habillaient comme des putes, ce qui était tout à
fait pratique et permettait de différencier aisément les femmes des
putes. Aujourd’hui, tout a changé. Je ne sais pas si ce sont les
prostituées qui se sapent normalement ou bien si ce sont les femmes qui
s’habillent comme des putes, quoiqu’il en soit, nous sommes toutes
habillées pareil ! Et donc plus moyen de nous distinguer. Ce qui est un
problème en soi quand on est une fille, et particulièrement quand on
est une fille qui attends le bus sur la promenade des anglais. Là,
c’est le pompon, jackpot, tiercé gagnant, dans l’ordre je vous prie.
Et c’était mon cas hier après-midi… (vous voyez pourquoi je commence
par ça, maintenant ^^). Alors que mes fesses reposaient tranquillement
sur le banc de l’arrêt, je comptais les mecs qui ralentissaient et me
regardaient en faisant un 180° avec leur cou. Bien sûr, au début,
j’imaginais naïvement qu’ils me regardaient parce qu’ils me trouvaient
jolie. Mais je me suis bien vite rendue compte que TOUS les mecs ne
pouvaient pas me trouver jolie.
Et après, ça a fait tilt. Et merde…
C’est incroyable cette faculté masculine chez les niçois à mater les
nanas comme ça, je sais pas si c'est par curiosité pour voir une prostituée
(ou peut-être est-ce qu’ils les comptent ?!) ou pour vérifier si ça en
est bien une.
Quoiqu’il en soit, c’est chiant ; et encore, à moi on ne m’a pas
demandé « combien c’est ?! » mais c’est déjà arrivé à une copine, qui
n’a rien d’une pute !
Le truc, c’est que c’est vraiment TOUS les mecs : du puceau boutonneux
au quadragénaire bavant en passant par les ouvriers du bâtiment, les
chauffeurs de taxi et les pères de famille ; ça va du scooteur au
camionneur en passant par le break familial et le coupé sport.
Vous allez me dire que c’est sûrement pareil ailleurs et que tous les mecs sont
des gros dégueulasses, et bien non ! Dans les autres villes du
département que je fréquente, je peux me poster dans un arrêt de bus ou
même juste comme ça sur le bord de la route, le nombre de mateurs va
diminuer d’au moins 80%...
Cette sensation est vraiment désagréable, on se sent pire qu’un morceau de viande dans une boucherie.