Entre...d'eux

Je flotte. On peut dire ça comme ça. Je flotte entre deux ponts, entre deux mondes. Entre lesquels je ne veux pas choisir. Je flotte.
Je suspendue entre les deux, au-dessus du vide, drapée de blanc et nue dessous. Suspendue dans l’air, maintenue par des courants alternatifs, je survis. Je m’imagine très bien. Forcément puisque j’y suis.
Un tableau mystique, une apparition émergeant des brumes. Entre deux ponts. Une apparition entourée d’une jungle farouche à la végétation dense, verte et froide, à laquelle il faudra bien se mêler.
Je flotte maintenue par mes courants alternatifs. Je végète.

Je ne veux pas choisir. Je ne veux pas avancer. Enfin si, mais pas trop vite. Je repousse mon inscription aux assedics et à l’anpe. Celle dans une boîte d’intérim. Mes recherches d’emploi sont à l’arrêt, j’attends mars, question de stratégie. Je veux.
Et en même temps je ne veux pas.
Je repousse.
Je ne veux pas parce que je sais que si je bosse, je n’aurais plus de temps pour moi. Plus de temps pour le blog, pour lire, rêver, aller au cinéma en semaine, marcher, prendre des photos, ou écrire.
Entrer dans la spirale d’une routine me tuerait et je ne veux pas bosser pour payer un loyer exorbitant et refiler tout le reste à l’état, déjà bien engraissé comme cela…
Je ne veux pas et pourtant… Pourtant quelque chose me dit que je n’ai pas tellement le choix.

Mais pour l’instant, je veux encore végéter un tout petit instant, rester drapée de blanc. Ne pas être obligée de me vêtir. Juste un peu encore.

Emilie Simon

Comments

[Aiollywood]

Allez me revoilà, j'ai pris pas mal de retard mais je vais essayer de me rattraper. Malheureusement, on subit. Même si ça nous révolte et qu'on a envi de changer ces foutus règles, on y arrivera pas tout seul...

[Jef (20six)]

Ce n'est pas de ta faute s'il y a autant de chômage et si peu d'opportunités d'emplois bien rémunérés.
D'autre part, merci d'avoir placé mon blog dans ta colonne de favoris

[Cassandre]

Je crois qu'il y a un temps pour tout. Peut-être que tu n'es pas encore prête. Sans faire de psychologie à deux balles, cette peur que tu éprouves montre une crainte d'entrer dans le monde des "adultes", et tout simplement de grandir... J'éprouve la même chose ; j'ai goûté à la vie active, j'ai bien aimé mais je savais que ce n'était que temporaire. La plupart des jeunes de notre âge sont un peu paumés aussi, ont peur de sauter dans le grand bain. D'où le syndrome "Tanguy"^^

[Petiteconne]

Ma vision (même si je suis pas encore concernée) est à peu près proche de celle de Jen, je suis sure qu'on peut arriver à tout gérer... et c'est pas parce que tu bosses que tu te laisses bouffer...
C'est sur que le statut d'étudiante est bien sympathique mais je crois que tout a une fin, ou plutot qu'il faut savoir accepter les différentes phases de sa vie...avec philosophie.

Il y a des avantages à être étudiante. Il y en a d'autres à être salariée...
Franchement,la vie est bête mais elle est belle koa ;)

[Jen]

Spirale du travail.. Mouais. Du dépend du boulot. S'il te passionne, y'a pas de pb, ce sera tjs chiant parfois pcq il faut se lever, mais ça va. PIs sinon, si ça passionne pas, c pas grave, on pense à ce qu'on va pouvoir acheter avec le salaire ^^ (et ou onblie le loyer lol).
PIs on trouve tjs du temps pour faire le reste. ça fait des semaines et WE bien remplis. Faut juste?.... se forcer un peu parfois, plutot que de rester devant la tv à végéter, quoique ça fait du bien aussi, style le dimanche, de rien faire^^

[Clownface]

Je comprends également, une fois rentré dans la spirale du travail, des démarches, de ceci, de cela, on ne trouve plus de temps, on est débordé, comme si notre vie ne nous appartenait plus. Essais de tout faire petit à petit, histoire que le changement soit plus doux, parce que je fais tout au dernier moment, j'ai tout repoussé jusqu'à l'extrême limite, et là, je m'en mords les doigts !!!

[Heavenly]

Douxjésus comme je te comprend! On repousse on repousse. C'est si bon ce statut d'étudiante.