Le sacrifice apporte la paix
Je ne peux plus vivre dans ma famille. Ça m’est arrivé à la conscience d’un coup alors que je lisais Le passage de la nuit.
Jusqu’à aujourd’hui, cela pouvait passer, j’arrivais à tout supporter.
Mais là, maintenant, le 23 février 2009, à 15h, je ne peux plus, je n’en ai plus envie.
Et les raisons n’ont presque rien à voir avec les raisons passées.
Aujourd’hui, les disputes avec mes parents sont rares. On s’entend mieux. On se parle presque comme des gens normaux. Je ne peux pas dire que ça vient de là.
Les relations avec ma sœur ne sont pas améliorées. Tout le monde me disait « sois patiente, elle va grandir, tu verras quand vous aurez des choses en commun. »
Elle a grandit. Nous avons des choses en commun. Mais notre relation n’a pas évolué. Nous nous parlons toujours avec mépris, elle me toise, je la dévisage.
On se dispute toujours.
J’ai appris à vivre avec. Ce n’est pas directement lié à ce besoin que je ressens de ne plus être ici.
Ça y contribue.
Mon besoin est quand même lié à ma sœur.
Ce qui me gêne, m’ennuie, me tape sur les nerfs, m’incommode. C’est le fanatisme de mes parents pour ma sœur.
Je ne connais pas de personne plus exigeante qu’elle. On dirait une princesse de l’ancien temps connectée à msn.
Mes parents doivent lui être dévoués, ils doivent réaliser sans délai tout ce qu’elle demande, ordonne, décide.
Ses nouvelles chaussures doivent être emmenées chez le cordonnier immédiatement.
Il est impératif que ma mère lui prenne rdv, sur le champ, chez le médecin.
Ma sœur exige. Mes parents obéissent.
Ils me disent qu’ils en ont assez de cette situation mais au contraire, je crois, qu’elle les satisfait.
Ma sœur oublie des devoirs à Marseille (alors qu’ils sont soi-disant très importants, et qu’elle doit les faire pendant les vacances), mes parents filent à Marseille lui chercher. Alors qu’ils ont déjà été la chercher elle, deux jours avant.
Une suite d’événements semblables. Tout faire, très vite, pour que mademoiselle se sente bien et ne nous crie pas après. On se croirait devant des fidèles face à leur culte.
Cette dévotion corps et âme me dépasse.
J’irai même plus loin, elle m’écœure.
Ma sœur veut dominer les débats. Je prends la parole, elle me la coupe et parle de choses qui la concernent, souvent des trucs qui n’ont rien à voir avec ce que je tentais de dire.
Et ça qui est devenu insupportable.
De voir mes parents être aussi dévoués à une sœur qui les traite comme des chiens. Oui, parce que faudrait pas imaginer, qu’elle leur parle bien, avec respect, gentillesse et amour…
Ce langage là, elle l’ignore mais celui de l’ordre, de la sommation, elle maîtrise.
Un nouveau problème pour une nouvelle année.
Il ne faut surtout rien dire, ne pas émettre d’objection ou d’opinion.
Nous sommes dans son royaume et nous devons nous soumettre à sa volonté.
Des exemples j’en ai des tonnes et rien que d’y penser, ça m’afflige. Je me demande comment elle va s’en sortir dans sa vie en ayant un tel exemple.
Tant pis pour elle.
Moi je ne peux plus me soumettre.