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5 janvier 2010

Lolita, le livre par Nabokov

lolita_nabokov_def_82808748Les premières phrases de ce livre en sont certainement les plus connues mais c’est en lisant le livre jusqu’au bout que l’on découvre vraiment l’histoire de Lolita.
Humbert Humbert, un intellectuel européen éprouve un penchant très vif et sans retenue pour ce qu’il nomme affectueusement, les nymphettes. Gamines entre 8 et 12 ans dégageant une certaine séduction innocente mais néanmoins concrète.
Des jolis mots pour dire que M. Humbert Humbert possède des tendances pédophiles.
Dans son périple américain, il rencontre Charlotte Haze, mère d’une charmante nymphette qui envoûte littéralement le personnage. Et après la mort de celle-ci, il embarque Dolores, Dolly, Lola. Lo-li-ta, dans un voyage sans fin à travers les Etats-Unis.
De chambres de motel sordides à la prison qu’il occupe actuellement Humbert Humbert raconte ce périple troublant où l’innocente nymphette se révèle avoir une tendance à la provocation et où Humbert se perd entre son rôle de protecteur paternel et celui de l’adorateur pervers.

En commençant le livre j’ai eu un peu peur de tomber au milieu d’un livre vicieux où Humbert Humbert nous raconterait ses cochonneries avec ses nymphettes, mais à part quelques très courts passages que j’ai trouvé assez malsains, il n’y a rien de choquant.
On suit ce road-movie étrange avec ses descriptions, ses lieux, ses villes des U.S.A, sa population : « Nous parcourûmes et reparcourûmes dans tous les sens toute la gamme des restaurants routiers américains, depuis l’humble Eat avec son enseigne à tête de cerf (trace sombre d’une longue larme coulant du larmier), ses cartes postales « humoristiques » genre « Kurort » postérieur, ses additions de clients empalées sur une pointe,  ses pastilles à la menthe, ses lunettes de soleil, ses images de sundaes célestes conçues par des publicistes, sa moitié de gâteau au chocolat sous une cloche de verre, et plusieurs mouches horriblement expertes zigzaguant au-dessus du gluant sucrier à bec verseur sur l’ignoble comptoir ; et jusqu’à l’établissement très cher avec ses lumières tamisées, son linge de table minable et ridicule, ses garçons ineptes (anciens forçats ou étudiants), le dos rouan d’une actrice de cinéma, les sourcils de zibeline de son amant du jour, et un orchestre de zazous avec trompettes. »*
Mais également les réflexions, sur l’instant ou actuelles, du personnage principal.
Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas une lecture facile. Il y a certains très beaux passages ; contrebalancés par des phrases sans fin, entrecoupées de virgules, dont on oublie, arrivé au point final, quel était le début.
Et sur un livre de 450 pages, ça fait lourd. La lecture en est parfois difficile et j’ai dû parfois m’accrocher sévèrement aux pages pour aller jusqu’au bout. Et je pense, du coup, m’être perdue au fil des pages et des éléments ont dû m’échapper.
A relire mais pas tout de suite et peut-être avec l’ancienne traduction, histoire de voir si la différence est si visible que ce qu’il se dit…

* p.235, éditions Gallimard

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Commentaires
Z
C'est vrai que si on replace dans le contexte, ça a forcément dû être considéré comme sulfureux. <br /> Mais il y a quand même beaucoup de réflexion. <br /> Et d'ailleurs, c'est ce qui la lecture si lourde. Enfin du moins, c'est ça que j'ai trouvé le plus difficile, Humbert se lance dans des monologues ultra longs et où parfois il ressort des événements du passé. Faut arriver à tout remettre dans l'ordre. <br /> Maintenant faut que je vois les films ;-)
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P
Hum je ne dirais pas que c'est "sage". Comme dit Anto, faut tout replacer dans le bon contexte. Jpense qu'à l'époque c'était vachement osé. Y a des scènes à l'hôtel, quand même c'est abusé quand on y pense ... même de nos jours, c'est pas super politiquement correct ;) <br /> Après, zofia a raison, y en a pas tant que ça dans l'œuvre...<br /> Sinon je suis ok avec vous deux, pour finir ce livre, il faut vraiment s'accrocher. Moi j'avoue que deux ou trois fois, j'ai sauté des passages qui me saoulaient (je déteste faire ça mais bon)... ce qui m'empêchera de dire que j'ai adoré ce livre. Quand on adore on bouffe tous les mots, et plutot deux fois qu'une. M'enfin je suis satisfaite de l'avoir lu quand même!
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A
Je n'ai malheureusement pas continué ma lecture. J'ai lu les premières cinquante pages (environ) et j'ai abandonné. Trop long. <br /> Pourtant, je meurs d'envie de connaître la suite. J'y reviendrai probablement. <br /> <br /> Pour ce qui est du "sage" ou pas, je crois qu'il faut remettre le livre dans son contexte de sortie: milieu des années 50. Je pense qu'à l'époque ce livre était plus que pas "sage", rien que dans le désir qu'un homme comme Humbert Humbert éprouve pour des filles de cette tranche d'âge. <br /> Aujourd'hui, on va beaucoup plus loin que la simple évocation de désir.
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Z
Je suis assez d'accord avec toi. Ce n'est pas parce que je les ai trouvé malsain que je n'ai pas aimé. Pour moi Lolita rimait avec sulfureux et finalement c'est assez "sage".
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P
Moi ce que j'ai préféré, ce sont justement les passages que tu appelles "malsains" parce qu'ils donnent justement du piquant à l'histoire, et j'aime que ça aille "loin", sans compromis, et que le côté vicelard du personnage principal soit bien mis en valeur. Pour moi, à partir du moment où les deux personnages quittent la maison où ils se sont rencontrés (après la mort d'une certaine personne), l'histoire perd de son charme. J'aimais ce trio.
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