L’histoire : 1933,
les débuts de l’aviation, l’aventurière Marie Vallières de Beaumont
atterrit avec son biplan dans un poste avancé de l’armée française en
plein Sahara. Elle est à la recherche de Lancaster, l’homme de sa vie,
qui s’est perdu dans le Ténéré. Sa
détermination est sans faille et elle se heurte à l’officier français
qui dirige le camp. En conflit avec sa hiérarchie et le principe même
de l’armée, le lieutenant Antoine Chauvet va l’aider et l’accompagner
dans sa quête éperdue, qui les mènera au bout du désert.
Guillaume
Canet et Marion Cotillard dans un même film ce n’était plus arrivé
depuis 2003 et Jeux d’enfants. Depuis il s’est passé beaucoup de
(bonnes) choses et c’était si beau de les retrouver dans une même
histoire.
Histoire à très fort potentiel romanesque, Karim Dridi
filme avec chaleur et pudeur cette sorte d’histoire d’amour inattendue.
Cette rencontre entre ce lieutenant en rupture avec le système
militaire, plein d’espoir et de confiance en l’être humain et cette
aventurière, téméraire qui part s’échouer en plein Sahara pour
retrouver Lancaster, l’homme qu’elle aime, au mépris de toute
conscience.
C’est
très beau incontestablement. J’ai aimé retrouver Marion Cotillard et
Guillaume Canet dans cette histoire. Eux deux et le désert. C’est
aride, périlleux, délicat.
Karim Dridi nous offre le désert en CinémaScope et la beauté de ses images fait voyager, se perdre.
Mais
j’ai intensément regretté certains passages vides de toute musique, ces
plans de l’immensité désertique auraient sans aucun doute, gagné en
force et en émotion s’ils avaient été accompagnés de musique.
Et je
me dis que c’est la chose qui manquait vraiment. Enfin j’aurais aussi
aimé que ce soit un poil plus long et plus intense entre les
personnages égarés dans le désert…
Persécution
L’histoire : Daniel
est poursuivi par un inconnu. Il s’infiltre chez lui, le suit,
l’espionne. Et lui déclare sa flamme. Mais Daniel n’est pas libre.
Sonia occupe, malgré son absence, tout son esprit. Il voudrait plus.
Elle hésite. Il persécute et adule cette femme libre, fuyante,
amoureuse.
C’est le trio d’acteurs qui m’a fait aller voir ce film, davantage que son résumé. Et de ce côté-ci, je n’ai pas été déçue…
J’ai
découvert un Romain Duris que je ne connaissais pas, dans un rôle dur
où son personnage assène des vérités (ou pas) franches à ses proches.
Inquisiteur, troublant, sec, faussement supérieur, se cachant derrière
une intransigeance sans faille pour ne pas montrer ses propres
blessures.
Charlotte Gainsbourg incarne une sorte de femme
fragile, qui voudrait tout avoir tout en sachant que c’est impossible.
On est touché par sa délicatesse à jouer ce personnage.
Et
jean-Hugues Anglade est une sorte de conscience (enfin du moins c’est
comme ça que je l’ai perçu) qui met Daniel fasse à soi-même et se
trouve être le déclencheur d’une sorte de remise en question de sa vie.
Au-delà des personnages, je ne m’attendais pas du tout au film que
j’ai vu. Pour être honnête, je croyais avoir à faire à un drame
psychologique mettant en scène le harceleur et son sujet d’étude. Le
schéma isolement-tentative de meurtre ou un truc dans le genre.
Il n’en n’est rien.
On
se retrouve dans une réflexion générale sur le sentiment amoureux, les
relations entre les individus. Ce qui en ressort. Ce qu’on cache. La
communication qui s’adapte selon les personnes. La spontanéité, le
naturel.
Les dialogues sont la voie que choisit Patrice Chéreau pour nous montrer à quel point tout est complexe, ambigu. Que tout est perçu différemment selon qui reçoit le message.
Mais
c’était confus. On n’entre pas vraiment dans l’émotion des personnages,
il y a une sorte de distance qui s’installe et on se sent presque
coupable du malheur de Daniel. Comme dit Studio, « l’enfer personnel
d’un homme persécutant/persécuté ».
Je n’ai pas tout saisi, je suis
restée sur le bord de la route au moment de certains dialogues qui me
paraissaient abstraits. Je n’ai compris que la souffrance. Ambiante,
générale, totale. L’ambiance est pesante, triste, dure, semblable à un
matin d’hiver où tout serait gelé. Pâle, glacial, complexe, nu à
l’image des relations humaines.
C’est beau tout en étant noir.
C’est bien joué, c’est intense et bizarrement angoissant. Ça m’a laissé
perplexe. C’est étrange et terrible.
Et
ces deux films, malgré les défauts ou leur complexité, m’ont davantage
fait aimer leurs acteurs car en deux longs métrages, il y a les acteurs
les plus doués de leur génération, sans compter que c’est ceux que
j’aime le plus.
20 janvier 2010
Le Dernier Vol - Persécution, de Marion Cotillard à Romain Duris
Commentaires sur Le Dernier Vol - Persécution, de Marion Cotillard à Romain Duris
- pfff, ça fais une éterntié euh j'exagère que je ne suis pas allée au ciné !! j'ai des DVD que je n'ai pas eu le temps de regarder !!!
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