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Revoir un Printemps
1 juin 2010

De l'absence de toi

C'est une histoire de phases.
D'abord, on a juste envie de tout casser, de hurler, submergé par la tristesse. On veut déchirer les photos accrochées au mur, brûler les lettres, casser les cadeaux. Faire disparaître les traces.
Mourir étouffé dans l'oreiller, noyé dans ses propres larmes, dans ses sanglots. La peine est là, plus vive que jamais.
On souffre, on pleure, on vomit. La mort paraît être une meilleure solution, parfois. On se dit qu'on ne refera plus jamais confiance, qu'on n'aura plus jamais envie de sortir avec une autre fille, plus envie d'en toucher une autre pour ne pas oublier la douceur de sa peau. Garder un tee-shirt pour conserver son odeur, s'y enfouir et vouloir y rester, y disparaître.
Son prénom résonnera comme une douleur infinie. On ne le sait pas forcément mais ça sera long pour s'en sortir.

Les heures passent et on se dit que c'est impossible, que ça ne peut pas s'arrêter là. Qu'il y a forcément une nouvelle chance à avoir, une explication, c'était une erreur mais ça ne peut pas être fini. C'était la femme de ma vie. C'est la femme de ma vie.
On veut retenter sa chance, on doit essayer. Se persuader que tout n'est pas perdu. On écrit des lettres folles, longues, tâchées de pleurs, des sms à 3 heures du matin dans l'obscurité d'une insomnie, des mails pour être certain que notre message soit lu. Tous les supports sont bons pour crier sa rage, son envie de continuer. Montrer à notre moitié qu'elle a tort, qu'elle se fourvoie dans une décision qui n'est pas la bonne. 
On active un fol espoir, celui de raviver le feu, souffler sur les braises à peine éteintes. Un espoir vain le plus souvent.

Quand on réalise que ce désir qui n'aurait jamais dû (re)naître car il nous a fait encore plus souffrir, le salaud ; on veut oublier, oublier très fort. Raser toutes ces années, ces mois, ou même juste ces semaines. Tirer un trait, supprimer, se faire lobotomiser, comme Joel Barish dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind.
Effacer, faire un reset. Pour que la souffrance soit moins forte, passe plus vite. Guérir. Tourner la page et avancer, même un minimum, même juste d'un pas, d'un centimètre.

C'est l'histoire de phases. Il y en a encore d'autres après. Alexandre était en train d'atteindre la troisième phase. Le week-end avait été chargé en déclarations déprimées sur répondeur, aux messages écrits avec l'aide de l'amie Vodka, sa nouvelle amante. Autant dire que la reprise lundi matin avait été délicate voire terriblement improbable.
Ça faisait plus de deux semaines que la phase 2 durait et il était temps que ça se termine.

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Commentaires
D
C'est terrible!!!<br /> Les mots ont tellement résonné que ca m'a foutu la chair de poule!!
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Z
C'est bien ou c'est mal ?
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D
Wahou....Ça m'en donne des frissons....
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