Il fait gris, le ciel est bas et j'entends le doux résonnement de la pluie qui tombe contre les carreaux. Il est 11 heures ou peut-être 15 heures. Je suis allongée sur la table du kiné, une poche brûlante plaquée sur mon épaule droite.
En face, l'immeuble est rose. Un panneau « à vendre » est accroché fièrement sur un balcon au deuxième étage.
Les semaines ont passé. Un panneau « vendu » se dresse encore plus fièrement sur ce même balcon. Le store est ouvert, la lumière éteinte. Dans sa contradiction, cet appartement me fait penser à ceux aux volets inlassablement clos. C'est souvent dans la journée, dans ma résidence, je regarde. Tout est clos. Il y a des logements avec 4 ou 5 fenêtres, fermées. Presque continuellement. Chaque jour, week-end compris. Parfois c'est un peu ouvert le matin entre 8 et 9 heures, et puis plus rien.
C'est plus qu'éteint, c'est noir.
Et cette constatation se fait toute l'année, pas seulement en période de forte chaleur. Cela fait un moment que j'ai remarqué cette tendance.
Apparemment ils sont nombreux à vivre dans l'obscurité, au bonheur de la lumière artificielle. Ça m'intrigue et il faut dire que ça m'angoisse un peu. J'imagine quelques vampires ou fantômes façon Les Autres. Ou simplement sont-ils toujours absents ? Mais qui ouvre quelques heure le volet de la salle de bains ou celui de la cuisine ?
Comment peut-on vivre tout fermé ?!
Même si on rentre tard ou part tôt. Le besoin de voir le ciel, de voir la nuit n'est présent que chez moi ?
Mes voisins sont-ils des Johnny Errand bloqués dans La Maison des Feuilles ? Ou des chasseurs d'esprits ?
De mon balcon, je compte au moins une dizaine d'appartements à ne voir le jour qu'un tout petit peu par semaine.
Le vis à vis est quasiment nul, les voitures et les passants qui circulent dans la résidence sont aussi ceux qui y vivent. Personne d'extérieur ne passe devant les bâtiments, chacun séparé d'au moins 50 mètres et pas parfaitement pile en face les uns des autres.
Certes je vois leurs fenêtres, tout comme eux voient les miennes, mais rideaux tirés, l'intérieur est invisible aux curiosités.
Est-ce un besoin de se préserver, de se protéger ?
J'avoue que c'est une façon de faire que je ne comprends pas. Est-ce que vous aussi aimez vivre dans le noir ? Je ne parle pas de vivre avec peu de lumière mais bien stores ou volets fermés. Quand j'étais à Nice, il y avait beaucoup de vis à vis et je laissais mon store presque toujours à moitié fermé mais pas totalement... Pour quelles raisons ?
Ou êtes-vous plutôt comme moi à vivre en voyant ciel, soleil,lune, étoiles, vent, nuages, éclairs et pluie ?
16 juillet 2010
Pour vivre heureux, vivons dans le noir ?
Commentaires sur Pour vivre heureux, vivons dans le noir ?
- Je n'ai jamais eu peur des vis à vis et je vais ouvrir mes volets en sortant de la douche (donc à poils, ou presque, selon les jours)... j'dois avoir des tendances exhib'.
J'ouvre tout le temps les volets, même quand le soleil tape sur nos fenêtres parce que je préfère avoir chaud que vivre dans le noir. J'adore dormir les fenêtres ouvertes, passer du temps à mater l'horizon, de jour comme de nuit.
C'est pas que je comprends pas les gens qui ferment tout le temps fenêtres et volets... c'est juste qu'à leur place, j'aurais l'impression d'étouffer - moi j'ouvre mes volets(sauf les volets de devant pour une question de sécurité la semaine comme on n'eszt pas à la maison)quel plaisir de voir les arbres bougés, les petits oiseaux et en plus déja l'hiver il faut souvent avoir la lumière artificiel alors dés qu'il y a de la lumière naturelle il faut en profiter. ça ne me dérange pas non plus comme Petiteconne de me balader à poils alors que la fenête est ouverte et que les voisins peuvent me voir idem je prends ma douche sans fermer les volets de la salle de bain. L'été je femre juste les volets des chambres sinon il fait vraiment trop chaud. En plus mes plantes et mon chat ont besoin de lumière.
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Ca veut pas dire que je n'apprécie pas de me perdre en regardant le ciel de temps en temps.