Temporalité infinie
Dans moins d'un mois, je fêterais mes 25 ans. Il y a des jours où cet âge me paraît être le bout du monde, le début de la fin, l'arrivée de la vieillesse, des questions du mariage, des enfants, des impôts.
Mais la plupart du temps, quand je regarde devant, je vois ces 25 ans qui arrivent et il me semble qu'ils ne me signifient rien d'autre que « 25 ans et alors ? Ce n'est rien, tout est encore à faire ».
Et subitement, j'ai eu une confiance absolue en l'avenir. Je n'ai pas encore visité la Grèce ni écrit un roman, je n'ai pas encore dormi dans un hôtel 5 étoiles ou fait l'amour sur la plage. Je ne suis pas allée dans le monde entier, je n'ai pas vu/lu tous les films/livres de ma liste.
Mais ce n'est pas grave. J'ai tout le temps en face de moi pour le faire. Je ne suis pas pressée. Je ne suis plus pressée.
Après ce n'est pas parce que j'ai la sensation d'avoir ce temps que j'ai l'intention de tout laisser filer et de me reposer sur mes lauriers. Comme m'a dit l'autre jour Petite Conne, on ne peut pas tous les jours faire des choses exceptionnelles. Et on est bien d'accord. D'ailleurs, je crois quelques jours sans permettent de mieux repartir, comme une pause café-clope dans la journée d'un salarié. Et ce temps perdu peut devenir le catalyseur, galvaniser son possesseur et lui donner un bon coup de fouet.
Je continuerais à lire, apprendre, écrire, penser, découvrir, voyager, vivre. Mais le temps n'est plus une chose ponctuée, il se dissout comme une seconde qui s'étirerait à l'infini. Il y a de l'utopie dans mon discours. Mais je ne suis pas naïve, les réalités, les responsabilités sont là, je les connais, je les fréquente.
Tout est encore à faire pour tout le reste il y a eurocard-mastercard et la pression a disparu, je me sens moins oppressée de vite tout faire, de vite tout connaître. Si je fais ça, il me restera quoi plus tard ?
Vingt-cinq ans ce n'est plus un cap, c'est juste un début.