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9 janvier 2012

Des vents contraires

L'histoire : Paul est un écrivain médiocre, père de deux enfants et marié à Sarah. Tout s'effondre le soir où Sarah ne rentre pas du travail. Plus aucun signe de vie, est-elle partie ? morte ? enlevée ?
Au bout d'un an, d'interrogations sans fin et d'enquête inaboutie, Paul, pour sa survie, plaque sa vie parisienne et s'installe avec ses enfants dans sa ville natale, Saint-Malo.
Des vents contraires Aff
Cette seconde réalisation de Jalil Lespert raconte une histoire qui peut arriver à tous, avec intelligence sans jamais tomber dans le mélo larmoyant. Le sujet, hautement dramatique, est bien traité avec pour toile de fond la Manche et ses superbes reflets. Benoît Magimel y est magistral, méconnaissable : blafard, bedaine tombante, valises sous ses yeux bleus. Il incarne avec délicatesse ce père de famille rongé et détruit, qui sombre peu à peu dans le néant. Magimel a la carrure pour ce rôle et nous le prouve. Jalil Lespert offre également à Antoine Duléry le rôle du grand frère, partagée entre sa rancœur et son amour pour Paul. Ce duo fraternel est à mon sens, la plus belle chose du film. Avec, bien évidemment, l'amour de Paul pour ses enfants dont il a du mal à s'occuper et qui sont pourtant sa seule bouée...

Des vents contraires
Tous les ingrédients sont réunis pour un beau film. Mais la mayonnaise ne prend pas.
Le principal souci du film étant que la reconstruction de Paul est complètement noyée par les trop nombreuses intrigues secondaires du film : un client de Paul (il est moniteur d'auto-école) qui a perdu son permis après avoir fauché un enfant, une jeune cliente qui flirte ouvertement avec Paul, une ancienne connaissance qui doit partir en Suisse, son frère qui a des problèmes conjugaux, un père en détresse qui kidnappe son propre fils et trouve refuge chez Paul, l'enquête de police, l'histoire familiale qui pèse, des coups fils anonymes par dizaine... Bref ça fait trop, beaucoup trop !
Les intrigues sont survolées (le film fait 1h30), on n'a absolument pas le temps de s'attacher aux différents personnages et du coup, certains ont plus l'air de faire de la figuration qu'autre chose. Et c'est vraiment dommage. Il aurait, je pense, mieux valu n'en choisir que quelques unes (par exemple l'autre père en détresse et la relation avec son frère) et les développer à fond pour soutenir le récit principal, qui reste pourtant beau.
Ca donne un résultat très inégal, où le casting est brillant (Magimel, Duléry et Bedia en tête - Hugo Fernandes et Cassiopée Mayance, les enfants sont géniaux !) mais l'émotion n'atteint pas le spectateur, on est toujours en surface, en attente. La fin est poignante mais on aurait aimé vibrer plus aux côtés de Paul, plonger avec lui dans sa douloureuse solitude.
Des vents contraires 1                                             source : Allocine.fr  © Universal Pictures International France

p.s : et puis mon dieu, qu'est-ce que je déteste les scènes où Audrey Tautou parle... je trouve qu'elle joue tout pareil et c'est de plus en plus insupportable ! 

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Commentaires
Z
Petite Conne : je comprends tout à fait, honnêtement, je m'attendais à mieux... à plus d'émotions
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P
C'est marrant, autant j'aime bien les acteurs qui sont dedans, autant j'ai aucune envie de voir ce film... J'en ai un peu marre de ces drames à la française et vu comment tu en parles, ça ressemble tout à fait à l'idée que je m'en fais... Je le verrai sans doute, mais pas au cinéma ^^
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