Au fond du ciel
Je suis à deux doigts de craquer. A deux doigts à peine. Le vent n'a cessé de souffler à grosses et violentes rafales depuis trois jours faisant claquer les volets, envoler les feuilles et embrouiller mon esprit. Le ciel se dégage pour se couvrir tout de suite après. Il pleut encore. J'ai rêvé du vétérinaire m'annonçant la mort de mon chat, puis je le voyais le mettre dans un sac en plastique noir et le poser sur une table, en le laissant là pour tout le week-end. Au bout de deux jours, on se rendait compte que le chat miaulait depuis des heures enfermé dans le sac et qu'en fait il n'était pas mort...
J'étais englué dans ce rêve et le réveil me rappela que mon chat était bel et bien mort, et que je ne le reverrais plus jamais. Qu'il n'arriverait plus en courant dans le chemin en entendant le bruit de la voiture, ni au son de la boîte de thon qui s'ouvre. Qu'il ne tournerait plus autour de la table en quête d'un morceau de viande. Qu'il ne s'étalerait plus au soleil sur la terrasse. Plus jamais.
C'est dans un état légèrement déprimant, en remuant toutes ses pensées, que j'ai vu mon grand-père aujourd'hui. Ce qui a achevé de me déprimer. Couché, faible, incapable de se lever pour me dire bonjour, le cancer a été vaincu, les analyses sont bonnes mais la douleur des rayons le cloue au lit, abruti par la morphine. Son côté hypocondriaque ne l'aide pas. Nous ne savons plus que penser. Il est théoriquement guéri. Mais ne se bat pas, il ne fait presque plus rien, alors que pendant les phases de traitement, il y a un mois, il était bien plus combattif. Le voir dans cet état a accentué mon sentiment de déprime, de fatigue, d'impuissance et de tristesse.
Je ne sais pas quoi penser ni quoi faire. Mon ordi ne marche plus, la suite Office est out, j'ai un rootkit dans mon pc, certains programmes sont impossibles à désinstaller. Les voisins du dessus nous empêchent de dormir. Je ne me repose pas. Je me prends la tête avec Lui à cause des élections, des voisins, d'un tas de conneries.
Je n'ai vraiment pas besoin de ça. Je me sens à bout, complètement.
Sur le Pulp, chronique de Cette nuit-là de Linwood Barclay et Sur la piste du Marsupilami.