De Rouille et d'Os
L'histoire : De rouille et d'os c'est la rencontre entre Ali, père absent et maladroit, sans domicile venant s'installer à Antibes et Stéphanie, dresseuse d'orques récemment mutilée. Ce sont deux mondes qui s'affrontent, deux êtres qui se découvrent, deux âmes qui vont s'aider, sans compassion, sans pitié, la force brute d'Ali pour tirer Stéphanie de la noirceur qui l'entoure.
J'avoue avoir eu du mal pour commencer cette critique tant De rouille et d'os est un film intense et incroyable.
Ce nouveau film de Jacques Audiard rassemble Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts (Bullhead) mais également Corinne Masiero (Louise Wimmer) et Armand Verdure. Des acteurs formidables : Matthias Schoenaerts y est puissant, brut, tout en muscles, une sorte de force surhumaine dont l'incroyable musculature offre une protection fascinante. Marion Cotillard, magnifique, impressionnante, le regard éteint, pâle, bouleversante, tellement belle qu'à chaque fois qu'elle était à l'écran, ça me donnait envie de pleurer.
Un coup de fil en plein milieu de la nuit va réunir Stéphanie et Ali, simplement. La rencontre est réellement touchante tout en étant terriblement naturelle, sincère.
De rouille et d'os est très, très bien filmé, Jacques Audiard maîtrise la lumière, les cadrages sont hyper travaillés. La photo est tout simplement superbe, de la mer à la neige... à cette glace qui au premier instant, apparaît dangereuse et révèle, dans le drame, la fragilité d'Ali.
Ce dernier film de Jacques Audiard est terriblement complexe tant il suscite d'émotions différentes. J'avais la chair de poule ou presque tout le long, c'est un film dans lequel on a envie de rester à la fin...
C'est à la fois doux et rugueux, puissant et fragile, les combats de free fight dégagent une animalité exacerbée et les scènes d'amour entre Ali et Stéphanie sont incroyablement belles, délicates. On se sent porté par la renaissance de Stéphanie, ses premiers instants dans l'eau, son regard qui, de nouveau, s'illumine. On pourrait pleurer mais c'est tellement mieux que ça, tellement mieux qu'un drame filmé, tellement plus, c'est trash et pudique, intense, poignant, sublime et drôle parfois. La musique colle au récit de façon hallucinante, elle appuie les images, les renforce, les complète. C'est dynamique et pas larmoyant, c'est aussi lumineux ; il y a de l'émotion, la vraie, celle qui fait mal en même temps qu'elle subjugue.