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Revoir un Printemps
27 novembre 2012

1021 pages

Mes dernières lectures ont été ponctuées de bonnes surprises mais également de certaines déceptions...

Faux Coupable de John Katzenbach

faux_coupableAvant de lire ce roman, j'ai vu il y a un mois ou deux son adaptation en téléfilm sur France 2 avec notamment Aurélien Recoing et Emma de Caunes et dont le récit a été transposé en France. Et bien pour une fois, j'ai préféré l'adaptation.
Faux Coupable, c'est l'histoire d'Ashley qui, un soir, couche avec Michael O'Connell. En apparence, tout beau et bien propre sur lui, Michael va faire de la vie d'Ashley et de ses proches, un enfer. Alors qu'ils ne se sont rien promis, Michael considère dorénavant Ashley comme la femme de sa vie et a bien l'intention d'écarter tout personne qui dira le contraire. Ashley refuse cette relation et essaie tant bien que mal de faire comprendre à Michael que rien ne sera possible entre eux. Michael a des projets bien plus pervers pour Ashley et sa famille...
"Laissons-les s'inquiéter. Laissons-les perdre le sommeil. Laissons-les sursauter au moindre bruit nocturne. Et quand leurs défenses seraient affaiblies par l'épuisement, la tension et le doute, il arriverait. Au moment où ils s'y attendraient le moins. O'Connell frappa du pied sur le trottoir, comme un danseur qui trouve son rythme. Je suis là, à côté d'eux, même quand je n'y suis pas, se dit-il"

Voilà un peu l'état d'esprit du ténébreux Michael, tissant habillement une toile autour de ses proies sans jamais laisser de preuves et sans jamais se mettre hors-la-loi. Que pourra faire Ashley ? Quelles solutions a-t-elle ?
L'histoire de ce harcèlement est assez fascinante, on se rend bien compte que dans ce cas de figure, les recours légaux sont minces, voire inexistants, mais franchir la limite signifie aussi risquer de tout perdre. Les personnages, acculés, tentent peu à peu de trouver une solution qui leur causerait le moins de dommages. Le personnage de Michael est très flippant, tout en retenue, car sa présence est angoissante même si ces actes peuvent sembler anodins, il dégage une certaine variation du mal. Les parents d’Ashley, Scott et Sally dans leur ancienne guerre froide mettent de côté leurs rancœurs, et Hope la petite amie de Sally sacrifie ce qu'elle est par amour pour Ashley. Ce triangle apporte des bons éléments à l'histoire, notamment le personnage de Hope que j'ai trouvé très intéressant.
Mais un des problèmes du roman est l'absence de charisme du personnage principal, Ashley. Tout tourne autour d'elle et elle se comporte de façon immature ; à aucun moment, je n'ai réussi à être empathie avec elle et sur plus de 700 pages, cela peut devenir problématique...
Autre gros point noir est la forme du récit : avec le prologue, on comprend qu'un individu - un écrivain, on l'apprend par la suite - va nous raconter cette histoire. Le souci étant que les passages racontés par celui-ci sont absolument sans transition, aucune signalétique pour nous indiquer que l'on change de narrateur - récit principal à la troisième personne et réflexions de l'écrivain à la 1ère personne. De plus, il mène une sorte de conversation énigmatique avec une  femme dont on ne sait rien. Voulant rajouter un effet de suspense, ces passages n'ont qu'un seul résultat, ils cassent totalement le rythme.

Une lecture mitigée au final avec des bonnes idées mais pas assez attirante pour son nombre de pages, j'ai eu du mal à en venir à bout.

Autre livre récemment terminé, Las Vegas Parano de Hunter S. Thompson. Avec ce roman, changement de style garanti ! las_vegas_parano
Raoul Duke et son avocat, Docteur Gonzo, partent couvrir la célèbre course dans le désert, la Mint 400 à Las Vegas. A bord d'une Great Red Shark et avec une cargaison de drogues impressionnantes "Nous avions deux sacoches d'herbe, soixante-quinze pastilles de mescaline, cinq feuilles d'acide-buvard carabiné, une demi-salière de cocaïne, et une galaxie complète et multicolore de remontants, tranquillisants, hurlants, désopilants... sans oublier un litre de tequila, un litre de rhum, un carton de Budweiser, un demi-litre d'éther pur et deux douzaines d'ampoules de nitrite d'amyle."

Outre le récit complexe et haché de Duke et du Docteur Gonzo à travers Las Vegas à la poursuite du Rêve Américain, dans des chambres d'hôtels dévastées, avec une adolescente en fugue qui dessine des portraits de Barbara Streisand ainsi qu'une Conférence Nationale des Procureurs sur les Narcotiques et les Drogues dangereuses ; Hunter S. Thompson retranscrit fidèlement les hallucinations des deux héros dont les conséquences peuvent être risquées.
Cette épopée déjantée nous transpose en 1970, à l'époque où tout était encore possible, on est transporté, malmené, un peu comme si une pastille de mescaline avait été mise dans notre verre à notre insu. Le roman décrit une époque révolue, un historique des drogues, du L. S. D et une partie de la vie de l'incroyable Raoul Duke.
Mais le récit est plutôt difficile à appréhender, de part la grande quantité d'anecdotes racontées mais également par les très (trop ?) nombreuses références à des personnalités dont on ignore tout...

"Pourquoi pas ? fis-je. Il est probable que Melvin Belli se serait occupé de lui pour une affaire comme ça." - page 192
"Bloomquist écrit comme quelqu'un qui aurait un jour bravé Tim Leary danzs une réunion de campus et qui aurait dû payer toutes les consommations." - page 203
"Leur sonorisation ressemblait à ce que Ulysse S. Grant aurait pu trouver de mieux pour s'adresser à ses troupes durant le siège Vicksburg." - page 201
"Sonny Barger ne compris par vraiment le truc, mais il ne saura jamais combien il est passé près d'une prise de position colossale lorsqu'en 1965, à Oakland-Berkeley, les Angels, agissant sur ses instincts de dur à cuire et d'arnaqueur de première, attaquèrent les rangs de front d'une marche contre la guerre" - page 261
Et ce ne sont que quelques exemples. On se demande si c'est un délire du héros, une précision historique, une précision culturelle. C'est trop brouillon et cela m'a fait perdre plus d'une fois le fil de la lecture. Ce qui est dommage car j'avais bien aimé la quête du Rêve Américain sous acide...

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Commentaires
A
J'ai vu le film plusieurs fois, je me demande bien si ça vaut le coup de lire le livre à cause des visuels qui me resteront à coup sur dans la tête ... Peut être pour le ton du récit ?
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Z
Oui j'ai vu le film, bien avant de lire le livre. J'ai beaucoup aimé, le problème de l'écrit c'est qu'il y a beaucoup de divagations et c'est plus facile d'en faire trop dans un livre que dans un film où y a les contraintes temps et budget.
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L
Tu as vu le film Las Vegas Parano de Terry Gilliam ? Je n'ai pas lu le bouquin mais d'après ce que tu en dis je pense qu'il va à l'essentiel en zappant le superflu (l'inutile ?). Pour ma part je me contenterai de la version ciné :)
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