Il sera bientôt l'heure de décider, définitivement choisir un projet, pour l'avenir. Tout est remis en question depuis quelques semaines, principalement car je souhaite avoir plus de moyens financiers, augmenter mon train de vie légèrement, juste pour me poser moins de questions quand j'ai envie de quelque chose, pour moins m'attarder sur l'étiquette du prix, pour le futur, pour les économies, pour la maison avec le bout de jardin et le bureau pour écrire que j'aimerais que l'on achète, pour mieux dormir la nuit aussi. Pour tout ça. Ce que je gagne, à l'heure actuelle, ne me suffit plus. Il y a aussi le côté très frustrant de se démener, de bosser et de se dire "ah bon au final, ça ne fait que ça ?!". Je voudrais pouvoir perdre ce sentiment d'être une perpétuelle galérienne. Toujours à ramer, à combiner trois activités pour garder la tête hors de l'eau.
Je ne demande pas grand chose : gagner un peu plus, de quoi vivre et économiser, ne pas détester ce travail, me sentir en sécurité. Il est clair que le choix de l'auto-entreprise ne m'apporte qu'un critère sur trois... Bientôt, il faudra décider si je continue dans cette voix-là, en espérant, en m'accrochant, en priant père, mère et petit jésus pour que ça démarre vraiment et que ça devienne totalement viable. Ou s'il faut changer de voie, encore se réorienter, peut-être repartir pour une formation ou des études par correspondance. Cette idée de devenir psychologue qui me trotte dans la tête. Le risque est grand. L'échec, impossible.
Pour l'instant, je ne suis pas capable de me décider, je me sens trop fébrile dès que j'y pense. Tout ce que ça peut engendrer, toutes les forces en présence. En ce moment, j'ai très peu de clients pour l'auto-entreprise et depuis la rentrée, la situation est vraiment difficile. Seulement deux rendez-vous prévus en octobre, peut-être un troisième, ça ne m'en inquiète que davantage.
Alors, en attendant, pour ne pas sombrer, pour se raccrocher à du concret, je monte des projets, je bous de changer les choses, et entre autre celui de changer le sol de notre appartement. Pour ma sauvegarde : calculer la surface en m², choisir la teinte du futur sol, sûrement en lames vinyle (coût faible, beau résultat, facile à poser), réfléchir à l'organisation du chantier pour ne pas bouleverser le chat, trouver le jour, se lancer. En attendant, j'hésite entre ces couleurs-là :

pour le salon, l'entrée (voire la cuisine)

chêne naturelrustique chêne naturel

chêne nature simply

pour la chambre et le couloir

chêne grisgris top silencechêne gris foncé

Les nuances sont faibles, je balance, j'hésite. Je sens que je dois mener ce projet à bien, aller au bout, voir que je suis capable de commencer et terminer quelque chose. L'impatience d'avoir choisi pour enfin commencer. L'impatience de déterminer ce que je veux et peux faire, déterminer surtout ce qui sera viable, à long terme voire très long terme. L'impatience de grandir. L'impatience de dire "dans la vie, je suis ça" et plus "oh ben j'ai trois boulots pour arriver à joindre les deux bouts". L'impatience de ressentir l'estime de soi remonter.