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Revoir un Printemps
8 février 2014

L'amour en moins

Aujourd'hui, c'est samedi, le week-end, période préférée et agréable pour de nombreuses personnes. Depuis deux ans, je redoute le vendredi...
J'en ai parlé pour la première fois très récemment ici. C'est une histoire de famille, une histoire compliquée, une histoire qui me rend triste et enragée. 

J'ai un cousin un peu plus jeune que moi, un cousin que, jusqu'à maintenant, ma soeur et moi considérions comme un frère, un cousin avec qui j'ai toujours été très proche, avec qui je sortais, avec qui je partais en vacances, que je voyais avec plaisir et avec envie. Depuis deux ans, la tendance s'est largement inversée. Mon copain et mon cousin sont très très proches (vivre ensemble enfant, ça crée des liens) et j'ai toujours été satisfaite de cette proximité entre nous. En 2012, mon copain a entamé une réorientation professionnelle et s'est fait embaucher dans la même société que mon cousin. Celui-ci vit toujours chez sa mère et il a commencé à venir chez nous, de plus en plus régulièrement... 
Il a commencé par nous proposer de manger une pizza un vendredi soir, puis le vendredi suivant et puis le vendredi d'après, et puis... et puis. J'ai commencé à craindre ce jour de la semaine. C'était une période difficile, nous avons perdu notre grand-père, ce qui a été un traumatisme pour toute notre famille, surtout sur nous les plus jeunes. J'ai laissé passer même si je commençais à ressentir une certaine lassitude. Puis ça a été l'été, il est venu, il est là chez nous, avec nous à la plage ou à la rivière, bref très présent. A la rentrée, son contrat en intérim s'est terminé et depuis, je le reconnais et c'est malheureux pour lui, ça a été une descente inexorable car il n'a pas réussi à retrouver un travail stable (rien à voir avec la crise, dans son cas, c'est principalement sa faute). 
Le problème c'est que depuis, il est tout le temps en demande, il souhaite tout le temps venir chez nous, s'invite perpétuellement le week-end et n'attend jamais que l'invitation à manger ou à sortir vienne de nous. Je redoute le vendredi soir, car je redoute de recevoir son texto "coucou, vous faites quoi ce soir ?" ou "une pizza ça vous dit ?"...
Ca fait deux ans, que je ne peux plus voir ni manger une pizza, j'en suis écoeurée. 
Je n'en peux plus de recevoir c'est "je peux passer cet aprem ?" ou "on peut se voir ce soir ?", seulement quand je choisis de ne pas répondre, il me relance que ce soit en m'appellant 4/5 fois dans l'après-midi ou par sms, idem pour mon copain. Février 2014, on est exactement dans la même situation "coucou, tu fais quoi ce soir, ça te dit qu'on se voit". On y est encore. 
Mon homme et moi on s'est énormément engueulé et pris la tête à ce sujet car j'ai montré beaucoup plus vite que lui des signes d'énervement, de ras-le-bol par rapport à son attitude et par rapport à son immense demande envers nous. D'autant plus qu'à chaque fois, c'est toujours la même chose, ça tourne en rond, il nous parle de son travail, des galères de l'emploi, du fait qu'il déprime mais il ne s'intéresse à rien, ne se motive pas, ne cherche pas à se détacher de sa mère qui est très autoritaire et écrasante. Je n'ai plus de conseils ou d'idées à lui proposer, j'ai déjà tout épuisé. Je reconnais avoir été extrêmement sévère envers lui, parfois radicale mais j'en suis arrivée à un point où je n'ai plus envie de le voir. Je sais pas si vous imaginez avoir quelqu'un de très proche qui veut venir chez vous CHAQUE semaine ! 
Je n'ai plus d'excuses, je ne sais plus quoi dire, mon copain dit que je suis méchante car je refuse de lui répondre ou de le voir. Mon avis sur le sujet depuis quelques mois est le même : je n'ai plus envie de le voir. Je ne supporte plus de le voir geindre, pleurnicher. Je sais déjà que ce soir je vais passer une soirée de merde, simplement attendre qu'elle soit finie. 
Vous allez me dire mais pourquoi tu ne lui parles pas, explique lui gentiment. Mais c'est déjà fait tout ça ! Plusieurs fois, il ne sait pas se contrôler, je lui ai dit que si je ne répondais pas c'est que je pouvais pas le faire et qu'il ne servait à rien qu'il me harcèle. Il m'a répondu "ok, désolé" et une semaine après tout était statu quo. Nous lui avons demandé de ne pas nous appeler pendant un mois et d'attendre qu'on l'invite, il a tenu deux semaines. 
De plus, je culpabilise à mort car après avoir inventé une nouvelle excuse, ma mère me dit que mon cousin ne va pas bien et déprime... Impossible pour moi de trouver une solution à cette situation. En deux ans, ma tante ne nous a pas invité une seule fois à manger.
Je ne veux plus m'énerver, ne veux plus crier, ne veux plus pleurer à cause de tout ça. Je ne donne plus mon avis, je laisse mon copain décider car ou je râle, je lutte et on est direct dans le conflit ou je ne dis rien et subis la soirée... 
J'en ai la boule au ventre tellement cette histoire me prend la tête, tellement je ne sais plus quoi faire, tellement je ne vois aucune solution. Audrey dans mon précédent article m'a proposé de partir quand cela arrive, seulement c'est tellement régulier, tellement souvent qu'il est impossible pour moi de toujours partir de chez moi, surtout le soir et que je n'ai ni sorties prévues ni copines à proximité. Et je ne pourrais jamais aller squatter autant chez quelqu'un que lui ne vient chez nous.
Bref, la situation me semble inextricable, j'ai pitié de lui et je déteste ce sentiment, je me sens coincée entre l'amour que j'éprouve et le ras le bol que je ressens. 

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Commentaires
D
oui c'est dur de se dépatouiller de ce genre de relation surtout qd il s'agit de sa famille. Ou alors il faut le faire comme je ferai c'est à dire de façon peu diplomate et un peu brutale en lui disant les yeux ds les yeux qu'il est envahissant, qu'il faut qu'il espace ces visites, etc
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L
Pas toujours facile de dire NON à la famille mais parfois c'est salvateur.
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M
ps : j'espère que tu n'as pas trouvé ma reponse trop dure suite à ton com' sur mon blog , si oui escuse m'en je suis assez eprouvee par ces 9h00 d'attente aux urgences ..<br /> <br /> cordialement
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M
difficile situation ou tu te retrouves entre deux chaises ...par contre je trouve 'ton homme' comme tu l'appelles ...un peu dur avec toi en disant que tu es méchante !..<br /> <br /> il devrait comprendre ce que tu éprouves car qui ne se sentirait pas obligée, étouffée, coincée dans une telle situation ?<br /> <br /> Il y a comme ça des personnes qui squattent dans la vie des autres ..qui ne comprennent pas, n'ont pas ce declic ? pour essayer de trouver une issue, une solution à ce qui les enferme ..et du coups ils enferment les autres avec eux ..<br /> <br /> Le fait qu'il est une mère aussi intrusive n'aide en rien ...ces mères là sont tres toxiques et tres difficiles à s'echapper de leurs 'griffes' ..<br /> <br /> A part une therapie individuelle et/ou familiale je ne vois pas trop ce qu'il pourrait faire pour arriver à s'échapper de la ventouse 'mère' et comprendre comment il pourrait faire pour reprendre le controle de sa vie sans vampiriser les autres comme sa mère le vampirise ....<br /> <br /> Essaye de lui faire comprendre qu'une therapie pourrait lui etre utile ..sinon coupe les ponts ..après lui avoir dis que tu ne pouvais pas assumer son envahissement qui est 'fatal' pour ton couple ..essaye de 'jouer' là-dessus peut-etre qu'il comprendra qu'il est trop envahissant ..<br /> <br /> Tu n'es pas psy ..tu n'es pas sa mère ..et il faut aussi que tu te protèges !!<br /> <br /> bon courage !!...
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Z
En fait on lui a déjà dit plusieurs fois qu'on voulait rester entre nous, qu'on voulait être un peu tranquille mais ça ne sert à rien, on a même dû lui dire qu'on voulait rester tranquille le jour de la saint-valentin, alors ok on la fête pas mais c'est quand même un jour où les couples restent entre eux ! <br /> <br /> Dorsi, on a déjà fait le coup de ne pas répondre plusieurs fois d'affilée, il ne lâche rien, il continue à nous appeler, presque à nous harceler, ça fonctionnerait avec n'importe qui d'autres sauf avec lui !!! <br /> <br /> Je lui ai déjà dit 'et si le domaine où tu cherches ça fonctionne pas tu vas faire quoi etc" j'ai déjà essayé de le booster à s'inscrire dans des clubs de sport pour qu'il rencontre d'autres personnes, de partir chez son père pour tenter dans une autre ville mais rien à faire, il dit toujours oui oui et ne fait aucune action. Et quand je lui propose d'aller vivre chez son père, il me sort qu'il ne se sent pas de laisser ma grand-mère et sa mère seules depuis que mon grand-père est parti. <br /> <br /> Bref des raisons fallacieuses. <br /> <br /> Ktana, oui je sais bien que la pitié ne l'aidera pas mais j'ai vraiment l'impression d'avoir tout tenté et qu'il ne me reste plus que ça... Concernant ma tante, il est impossible de lui parler de son fils, elle est ultra autoritaire, parfois désagréable même, elle adore son fils par dessus tout. Un fois par exemple, je faisais un peu la gueule un soir où mon cousin est venu car j'en avais ras-le-bol, elle a demandé à ma mère deux jours après pourquoi je faisais la gueule à son fils... ça te laisse un peu imaginer le style. <br /> <br /> Oh il n'essaye pas de venir chez nous que le vendredi ! mais ça a commencé le vendredi et depuis ça c'est stigmatisé autour. Mais par exemple, en ce moment il ne bosse pas et mon copain est en arrêt il nous sollicite la semaine les après-midi, le samedi soir si on ne l'a pas vu le vendredi, ne t'inquiète pas il se débrouille pour essayer de venir à pleins d'autres moments. C'est pour ça aussi que c'est très compliqué. <br /> <br /> <br /> <br /> Oui Audrey, tu as raison mon copain en a marre aussi mais c'est vrai qu'il est plus attaché que moi, je l'ai été beaucoup et là je me suis pas mal détachée. Et c'est vrai qu'il ne ressent pas du tout les choses de la même manière que moi. Et tu as aussi raison aussi sur le fait que s'il ne veut pas vraiment se bouger, il ne le fera pas. Seulement, je n'arrive pas à me détacher de cette culpabilité car je l'aime et je voudrais qu'il réussisse et pas seulement pour qu'il nous foute la paix mais pour lui, pour qu'il soit bien car je sais qu'au fond de lui il le vit mal. <br /> <br /> <br /> <br /> Le problème, c'est qu'aujourd'hui, je ne sais plus comment l'aider ou le soutenir, j'ai épuisé toutes mes cartouches, toutes mes idées. C'est arrivé à un tel point que quand je croise la même voiture que lui dans la rue, j'ai peur et je me planque car je sais que si c'est lui et qu'il me voit, il va proposer de me ramener et qu'après il va vouloir monter chez nous. Surtout qu'il fume et que sa mère ne le sait pas et que chez nous, il peut fumer tranquille. <br /> <br /> Son principal problème est aussi qu'il est vraiment très gentil et je dirais même trop trop trop gentil, je ne le sens pas vraiment hargneux. Par exemple, quand je lui dis pour les clubs de sport, il me répond oui mais si il ne veut pas il a cas me dire non mais il ne le dit jamais, je crois en fait que je ne l'ai jamais entendu dire non....
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M
Oui commencer par lui dire que nn vous êtes pas dispo et aussi lui dire que se plaindre sans se bouger par la suite ne sert à rien à part s'auto-entretenir dans la déprime. Ce type de personne m’insupporte aussi, toujours croire que chez les autres c'est plus simple, que c'est plus facile pour eux mais que pour lui/elle ben c'est plus compliqué "parce que tu comprends hein ?" Et l’incruste régulière je pense que je n'aurai pas supporter autant que toi...<br /> <br /> As tu tenté d'autres réponses que le réconfort, mais du style alors tu fais quoi pour résoudre le problème ? Si toutes les semaines il revient à se plaindre que le monde est trop z'injuste et toutes les domaines tu lui poses la question "alors tu as fait quoi ? tu t'es enseignée ? as tu demandé conseil ?" ça va peut être l'aider à seposer les bonnes questions. Et s'il ne fait rien, il comprendra aussi que faire que se plaindre ne l'aidera pas lui et changera peut être aussi de comportement. Etre plus ferme ne va pas dire être méchante.
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D
il faudrait que tu te mettes d'accord avec ton ami et répondre à ces sms en disant que vous n'êtes pas disponibles. Peut être qu'au bout de 3 ou 4 refus il arrêtera. Si ça ne suffit pas, est ce que tes parents ne pourraient pas lui parler ? le chantage au "suicide" ou "à la déprime" est un coup classique à ce moment il faut dire comme j'ai dit à une copine, si tu n'es pas bien, il y a des spécialistes pour t'aider, je n'ai pas les outils pour résoudre tes problèmes. Je comprends que ce n'est pas évident qd on connait la personne qui est de la famille en plus.
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A
J'aime bien avoir une vie sociale mais je déteste les "rendez vous obligés" genre "on se retrouve tous les vendredi soirs" donc j'arrive assez à imaginer la lourdeur de la situation :-/ Surtout que ce n'est pas vraiment d'un commun accord...<br /> <br /> <br /> <br /> La situation est tendue mais comme Ktana le fait remarquer, les choses pourraient être plus simples si ton copain et toi étiez sur la même longueur d'ondes. En même temps, étant donné que vous avez essayé de mettre fin à tout ça à une certaine époque, j'ai l'impression qu'il est quand même un peu de ton côté mais qu'il est trop attaché à ce mec pour vraiment agir.. Il faudrait vraiment que vous arriviez à parler de ça calmement... <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai une connaissance comme ça. Coincée chez ses parents (pas contre son gré mais parce que c'est tellement plus simple), elle se victimise constamment et passe son temps à se plaindre. Genre c'est jamais sa faute, c'est le monde entier qui lui en veut.En plus, elle a jamais la politesse de nous demander comment nous, on va. J'espère que ton cousin a au moins cette décence ! Bref. Aujourd'hui, elle fait pitié à tout le monde et tout le monde a déjà tenté de lui dire ses 4 vérités pour la faire bouger. Mais rien ne bouge. Tout ça pour dire que certaines personnes portent des œillères et préfèrent ne pas examiner la situation avec lucidité. Si ton cousin veut pas se bouger le boule, il le fera pas. Je pense pas que tu puisses y faire quelque chose,malheureusement. <br /> <br /> <br /> <br /> Le problème est finalement bien plus compliqué qu'une simple histoire de vendredi soir... Et ce n'est pas forcément de ton ressort. Je comprends que tu puisses culpabiliser et que tu l'aimes bien mais ce n'est pas ton enfant, tu n'as aucune responsabilité vis à vis de lui... Apprends à être un peu égoïste tout en restant présente... c'est un équilibre difficile... :(
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K
Ça me rappelle un mec que j'ai connu de loin. Un pote d'ami. Ce mec avait aussi une mère abusive, il vivait dans un vrai trou paumé loin de tout. Il foutait rien de sa vie, se plaignait toujours que c'était pas sa faute, qu'il trouvait pas de travail, qu'il devait faire du stop s'il voulait, vu qu'il avait pas le permis. C'était une victime tout ça. Sa mère lui a trouvé un taf idiot. elle l'a emmené pendant un mois tous les jours. Puis il a arrêté. Avec sa première paie, il s'est pas payé le permis, non. Il a acheté un nouveau PC. Quand mon ami a apprit ça, il lui a collé la pire engueulade dans sa vie, il lui a mis le nez dans sa merde, dit la vérité en face. Le mec s'est refermé sur son malheur et à ma connaissance, ils ne se parlent plus et lui est toujours chez sa mère.<br /> <br /> <br /> <br /> Tout ça pour te dire que tu fais une grave erreur en le prenant en pitié. La pitié fait pas avancer le gens. Et le conflit me semble pas entre toi et lui mais entre toi et ton copain qui ne veut pas voir. Tu le dis toi-même, il te trouve méchante. À partir de là plusieurs "idées":<br /> <br /> -Ne pas fuir. Ne refuse pas les appels ou sms par contre tu réponds "non on veut rester entre nous ce soir".<br /> <br /> -Tu décrètes que le vendredi c'est soirée en amoureux.<br /> <br /> -Même si t'en as marre des conflits, ré-affronter ton mec, lui faire comprendre que pour toi c'est plus supportable et qu'à un moment s'il tient à toi faudra qu'il fasse en sorte que tu te sentes bien chez toi.<br /> <br /> - Appliquer la méthode de mon ami: lui mettre le nez dedans, quitte à lui faire du mal, mais qu'il réagisse c'est pas en encourageant le misérabilisme qu'on aide les gens à s'en sortir.<br /> <br /> - En parler à ta tante ?<br /> <br /> - Pourquoi le vendredi ? qu'est-ce qu'il fait le reste du week end ?<br /> <br /> Bon voilà, ça vaut ce que ça vaut et c'est à prendre avec des pincettes. Bon courage.
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