Chiens de sang
Chiens de sang est le second Karine Giebel que je lis et le troisième roman qu'elle a publié. Là encore, l'auteur nous offre un court roman mais sacrément intense !
Dans cette histoire, nous suivons Rémy, trentenaire SDF à Paris, qui se retrouve au coeur d'une traque dans un domaine à une centaine de bornes de la capitale. En parallèle, Karine Giebel nous raconte l'histoire de Diane, photographe en reportage dans les Cévennes, qui assiste à un événement qui va la mettre en danger, au mauvais endroit au mauvais moment. Peur au ventre et courses effrenées sont au programme.
Dans Chiens de sang, le gibier interdit est au centre d'une traque sans merci, des hommes, des femmes impitoyables qui ne vont leur laisser aucune chance.
Malgré la petite taille du livre, Karine Giebel réussit à installer un véritable climat de stress, tout en étoffant ses héros et les personnages secondaires qu'ils vont cotoyer. Par le tragique de leurs histoires, on va s'attacher à Diane et Rémy dont les parcours - terribles - sont assez communs et font qu'on peut s'y reconnaître. Le groupe qui accompagne Rémy, Hamzat, Sarhaan, Eyaz est très touchant, très solidaire et apporte un petit peu d'optimisme dans cette sombre histoire. Car le second point important de Chiens de sang est l'ambiance pessimiste, sombre et tragique de l'histoire, et plus largement de l'humanité. On ressort de cette lecture avec le sentiment qu'on ne peut faire confiance à personne car ici, même les sauveurs sont des criminels, même ceux qui paraissent sympathiques veulent votre mort.
Dans un second temps, j'ai ressenti une très profonde critique de la société et des politiques, une opposition du monde des riches et des pauvres qui vivent côte à côte sans jamais se rendre compte de ce qui se passe de l'autre côté, juste là, sur le trottoir. Karine Giebel aborde les thèmes de la solitude, du chargin d'amour, de la société contemporaine et de l'individualité. J'avoue avoir apprécié le style de Giebel, tranchant et rythmé, haletant. Bien sûr, certains thèmes profonds ne sont que survolés mais interpellent quand même.
Néanmoins, maintenant que j'ai lu les deux courts romans de l'auteur, j'ai hâte de me frotter à ces autres productions, nettement plus conséquentes (de 300 à 700 pages).