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Revoir un Printemps
18 juillet 2014

Blogueuse condamnée en référé pour avoir donné son avis sur un resto...

Oui, vous avez bien lu. Non, mon titre n'est pas erroné. 
J'ai découvert cette stupéfiante histoire hier sur le blog de Liliba (à qui j'emprunte les photos). Tout commence en 2013, quand L'irrégulière, blogueuse du site Cultur'elle, raconte sa mauvaise expérience dans un restaurant du Cap Ferret - je ne cite pas le nom, la propriétaire a l'air de kiffer les procédures judiciaires !
Sa critique a été retirée depuis mais la propriétaire n'ayant visiblement pas apprécié cet avis, a décidé de saisir la justice. Et L'irrégulière a été condamnée en référé (jugement en accéléré) à payer 2500 €, 1500 € de dommages et intérêts, 1000 € de frais de procédure. Pour avoir lu l'article en question, il n'est à aucun moment insultant, sévère peut-être, mais qui n'a jamais passé une soirée dans un resto pourri lui jette la première pierre.
Outre le fait que cela pose la question de la liberté d'expression, on a encore le droit de dire ce qu'on pense et comment on a ressenti les choses - à dire vrai, c'est le titre de l'article qui tombe sous le coup du dénigrement - cela pose aussi la question de savoir si on peut se défendre en justice sans avocat. Et la réponse est bel et bien non. L'irrégulière a en effet choisi de se défendre seule et n'a pas su trouver les parades pour contrer l'avocate qui a su l'amener là où le terrain serait favorable pour elle. L'article de L'express consacré à ce sujet est très bien fait avec les conseils de Maître Eolas, avocat et blogueur, Blogeuse condamnée pour une critique de resto

Ce qui me console dans cette histoire, c'est que la propriétaire n'a pas envisagé une seule seconde les conséquences de son action en justice. Et si elle a gagné officiellement, Internet s'est rangé du côté de la blogueuse et les avis négatifs n'ont pas tardé à pleuvoir. Le restaurant vient, malgré lui, se faire une réputation "attaque les clients mécontents" et a crée un sérieux bad buzz. C'est l'effet Streisand où un phénomène médiatique pour lequel certaines informations, que l'on souhaitait garder cachées, sont diffusées et déclenchent le résultat inverse avec une exposition plus importante au final avec un effet pervers. 

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Ce qui me rassure, c'est que la décision ne pourra pas faire jurisprudence car il s'agit d'une ordonnance en référé et non d'une prcoédure de droit commun. Mais quand même. Si je critique un film, est-ce que le réalisateur va me poursuivre ? Si j'ai passé une nuit horrible dans un hôtel dégueulasse, pourquoi n'aurais-je pas le droit de le dire ? J'espère qu'on en restera là et que les blogueurs pourront continuer à s'exprimer librement. 

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Commentaires
D
en effet il y a de quoi flipper, je pense que nous avons le droit de critiquer un restau, un hotel ou un magasin. Sinon il faut aussi porter plainte contre tous les guide comme Le guide Michelin Le Petit futé, etc Ce n'est pas évident de se défendre seul, le droit est quelque chose de très complexe.
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Z
@ MSkapje : oui c'était un combat très inégal, et effectivement la propriétaire était en droit de se défendre mais ça aurait été plus malin de proposer un repas gratuit dans leur resto pour se montrer sous un meilleur jour par ex...<br /> <br /> <br /> <br /> @ Lord Arsenik : oui c'est vrai qu'on pouvait penser que sans avocat, ça passerait quand même, comme quoi il ne faut pas trop rigoler même si c'est juste en référé et pour un truc aussi bête que ça.<br /> <br /> <br /> <br /> @ Dawn Girl : moi aussi j'ai lu l'article et c'est vraiment que ça casse pas 3 pattes à un canard, on sent bien qu'elle relate la soirée comme elle l'a vécu, ce n'est pas du dénigrement bête et méchant, ou dire du mal gratuitement.Ca pourrait nous arriver à tous je pense.
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D
Après avoir lu ton article je suis allée voir l'article en question... Vraiment pas de quoi fouetter un chat ! Ils ont voulu faire un exemple et sont tombés sur une bonne avocate. Lamentable !
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L
Et on parle encore de justice, même plus le droit de dire qu'on bouffe de la merde dans un bouge merdique. Faudrait pas que certaines pizzerias de la place suivent l'exemple de cette restauratrice procédurière sinon je vais finir sur la paille !<br /> <br /> <br /> <br /> Se défendre seul(e) face à un(e) avocat(e) c'est l'assurance de se tirer une balle dans le pied, ils arriveront toujours à t'amener là où ils veulent que tu ailles. Mais bon sur ce coup je pense que j'aurai joué la même carte tant ça me semblait insensé de pouvoir être condamnée pour une critique négative.
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M
J'avais lu cette histoire. La propriétaire avait engagé un avocat, la blogueuse aurait gagné face à l'avocat, je pense que cet avocat aurait pû avoir qq cheveux blanc. Le combat était inégal, je dirais même perdu d'avance.<br /> <br /> <br /> <br /> On peut ne pas aimer être critiqué, je trouve qu'il est aussi normal au restaurateur de se défendre (que ce soir pour l'un ou pour l'autre, il faut que la communication soit dans les deux sens). Mais l'article a été mis hors ligne, je ne comprends pas vraiment la raison de cette poursuite. La blogueuse a accepté, l'arrangement avant justice était donc trouvé... La propriétaire a effectivement oublié la très mauvaises pub qu'elle vient de se faire tout seule. Et qu'en plus elle a décidé elle même et payé pour ça.
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