L'autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie
Pour le challenge des douze thèmes, la consigne était de lire un roman dont l'histoire se déroule en Afrique. Pour cela, j'ai choisi L'autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie, dont j'ai déjà lu et beaucoup apprécié L'hibiscus pourpre.
Malheureusement j'ai mis presque un mois pour lire celui-ci... la faute à la densité et à la dureté de l'histoire et aussi aux vacances.
Nous sommes à Lagos au Nigeria dans les années soixante. Olanna est amoureuse d'Odenigbo, un universitaire engagé, sa sœur jumelle, Kainene est en couple avec Richard, un journaliste britannique fasciné par la culture locale. Mais Olanna et Kainene sont très différentes et ne se voient pas très souvent.
Ugwu, un jeune boy de 13 ans, regarde tout ce petit monde évoluer. Les soirées entre universitaires à discuter, refaire le monde, parler de l'avenir et du Biafra. L'installation d'Olanna avec Master. Les complications conjugales.
Jusqu'au jour où le Biafra proclame son indépendance au cœur du Nigeria. S'en suit une guerre entre nigérians et biafrais, une guerre que tout le monde a oubliée, voire n'a tout simplement jamais entendue parler (c'était mon cas), une guerre qui fera plus d'un million et demi de morts en trois ans.
Avec sa plume bouleversante, Chimamanda Ngozi Adichie va nous conter l'histoire de ces personnages qui n'avaient pas vu venir la tourmente qui les a engloutis.
Olanna est une jeune femme de bonne famille, belle, instruite et particulièrement éprise d'Odenigbo, un intellectuel qui croit très fort en la naissance du Biafra. Nous suivons ce beau couple, apprécié de tous, lors de son installation à Nsukka où ils enseignent à la faculté. Leur temps se partage entre leurs recherches, les soirées à parler du futur Biafra et à faire l'amour.
Kainene, sa sœur, est radicalement différente, plus tournée du côté des affaires, elle compte prendre la suite de l'entreprise familiale et va rencontrer un journaliste blanc, Richard, un peu maladroit mais très sincère dans sa passion pour l'art ibo.
Si j'ai mis du temps, ce n'est en aucun cas parce que je n'ai pas aimé cette lecture ! Bien au contraire, j'ai vraiment apprécié suivre ces personnes, plonger dans leurs vies, les connaître avant la guerre et voir, malheureusement, comment celle-ci les a changés et a modifié leurs relations, leurs comportements, leurs habitudes.
Avec presque 700 pages, L'autre moitié du soleil est un roman dense et dont certains passages ne sont pas faciles à lire. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Olanna, qui malgré sa situation « bourgeoise » au début de l'histoire, s'adapte à sa vie d'exil, au manque de tout, sans être jamais capricieuse. C'est un personnage très solaire qu'il est très agréable de suivre. Tout comme Ugwu, jeune adolescent très protecteur envers son maître qui va peu à peu s'ouvrir à l'instruction grâce à Olanna et Odenigbo.
L'autre moitié du soleil est un récit poignant sur une guerre et une famine oubliées de tous, mais c'est aussi un récit sur l'amour, sur la condition (humaine et sociale), sur les idéaux et sur l'espoir.