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Revoir un Printemps
23 avril 2020

Se décortiquer

Je me rends compte à quel point je déteste faire ça, décortiquer mes actions professionnelles analyser dans les moindres détails les enjeux, la problématique, les résultats obtenus, les résistances ou les contraintes rencontrées pour chaque réalisation probante. J'ai l'impression de tourner en rond, de me répéter au fil des pages et des livrets à remplir. Ça tourne en rond, évidemment. J'ai plusieurs réalisations probantes qui sont plus ou moins identiques. Ça se répète. Ça me fatigue. Remplir un tableau de savoir-faire mis en œuvre et de savoir-faire acquis. J'aurais mis en œuvre des savoir-faire sans les acquérir ? Idem pour les savoir-être. Répétition. Redondance.
Et pour l'instant, je n'ai pas la sensation d'avoir beaucoup avancé. La coach a été plutôt dure avec moi, me disant en gros que c'était mon attitude qui avait engendré des non-réponses, que je partais perdante, elle n'arrête pas de me traiter de Caliméro... J'ai eu du mal à encaisser cela, c'est un peu facile. Même s'il y a sans doute une part de vrai. Je ne peux pas – et ne veux pas – croire que simplement en pensant « ça va marcher », ça va finir par marcher.... Ça voudrait dire que tout est de ma faute depuis le début, que mon esprit tronqué, malade, faible m'a coûté des emplois. Mais comment serait-ce possible simplement en envoyant un CV et une lettre de motivation ? Faire passer des ondes négatives par la poste c'est possible ?
Honnêtement j'ai du mal à avancer sur ce travail car quand je me projette, disons vers le mois de juin, je ne vois rien. Je vois juste un grand rectangle noir... comment effectuer un coaching professionnel dans de telles conditions, d'autant plus qu'à la base, j'étais déjà assez faible de ce côté-là.
La première fois que j'ai cherché sérieusement du travail, c'était entre fin 2007 et début 2008. Et qu'est-ce qu'il y a eu à ce moment-là ? une bonne petite crise financière !
Et là, après des années de travail indépendant – travail que j'aime mais qui me broie le cerveau et le corps d'insécurité – je tente de nouveau une incursion dans le monde salarial au moment du Covid-19, des pires crises que le monde ait connu depuis la seconde guerre mondiale...
Y a pas à dire, je suis douée....
La coach me dirait sans doute que c'est mauvais de raisonner comme ça.
Du côté de la psy, ça se passe bien, elle est beaucoup plus de mon côté, si je puis dire. On travaille bien sûr, sur ma confiance en moi, sur ses problèmes de job, sur ma sœur, sur mes phobies en général, et sur mon couple (enfin on n'a pas abordé tous les sujets encore mais j'y compte bien). Concernant le job, ma thérapeute a mis le doigt sur plusieurs événements liés entre eux et qui ont sans doute fragilisé – inconsciemment – ma confiance en moi.
Il y a d'abord eu au printemps 2006, un stage de licence très difficile (j'en avais parlé ici à l'époque) où j'ai pas mal subi... En plein été 2007, nous avons subi un cambriolage qui m'a beaucoup traumatisé dans lequel j'ai perdu une partie de mon mémoire, un mois avant ma soutenance. Et pour finir, j'ai essuyé des échecs quand j'ai cherché du boulot juste après...
Je n'avais jamais pensé que la source de mon absence de confiance en moi professionnelle pouvait venir de ce stage mais au final, avec le recul, je pense que c'est possible. Tout est imbriqué. Et un problème peut avoir des conséquences sur pleins d'autres problèmes, même s'ils ne sont pas de la « même catégorie ». Tout est lié.

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Commentaires
Z
@Dorsi : j'aime bien aussi organiser, ranger, réorganiser pour que ça soit plus utile, plus accessible... on va voir, je vous tiendrai au courant<br /> <br /> <br /> <br /> @Marlowe : on n'a pas encore abordé ce point-là, elle cherche à me cerner, à identifier mes points forts/faibles et mes compétences. Elle dit qu'on peut postuler malgré un manque d’expériences et mettre en avant des savoir-faire mais aussi des savoir-être. Et selon elle, j'en ai pas mal... espérons que ça me serve cette fois ! ;-)
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M
Oui, je crois que je comprend pour ta coach. Elle te parle quand même des possibilités, des contacts possibles, des démarches qu'elle pourrait te préconiser ? Ou elle t'en parlera après ? C'est vrai que peut-être ce qui t'aidera plus c'est un accompagnement pour le CV, pour gérer les retours négatifs qui cassent les couilles, pour gérer des entretiens. Plus que de remplir des documents sur toi (même si c'est pas inutile en soi).
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Z
@Marlowe : pas de souci ! :-)<br /> <br /> Effectivement c'est un entre-deux dont on parle peu... c'est une période très difficle et le travail avec ma thérapeute m'aide bien car, avant (jusqu'à peu encore), l'évoquer me faisait pleurer...<br /> <br /> J'y epnsais cette nuit et honnêtement, je ne sais pas si ça va mener quelque part ce travail avec la coach. Parce que bon là, je remplis de trucs sur moi (ça me soûle) mais c'est surtout que je n'ai pas besoin de ça, j'aurais voulu qu'elle me parle plus du milieu professionnel existant, que de moi. Mon prochain rdv est demain matin, on verra...<br /> <br /> <br /> <br /> @Dawn Girl : j'avoue que ça m'est un peu resté en travers de la gorge... je ne sais pas si elle a dit pour me faire réagir ou quoi, jeudi je vois ma thérapeute, elles se connaissent, je lui en parlerai. <br /> <br /> <br /> <br /> @Dorsi : Mon problème, c'est que je ne suis pas très ambitieuse alors...<br /> <br /> Effectivement ton boulot est loin de celui de flic mais si tu t'y plaît, c'est le principal. Je ne demande pas grand chose, un boulot que j'aime bien, même si je sais qu'il y aura forcément des choses moins cool
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D
Je suis d'accord avec Dawn je trouve bizarre que dans le cadre d'un bilan de compétence elle te traite de Caliméro, elle n'est pas là pour te juger mais te faire avancer. Moi ma vocation était d'être flic et pas de chance je suis fort myope donc j'ai fait un DUT Carrières juridiques mais je n'ai jamais travaillé dans le droit. J'ai commencé à chercher du boulot en 1992 et ce n'était pas le top non plus. J'ai fait des petits boulots, je suis partie à Londres pour parfaire mon anglais mais en revenant rebelote pas d'expérience re petit boulot puis j'ai répondu à une annonce pour être assistante dans un hôtel (mon père me tannait pour que je postule dans l’hostellerie) et j'y ai bossé pendant environ 10 ans très formateur, épuisant et mal assez mal payé. Puis je suis devenue assistante de direction dans un cabinet marketing pendant 10 ans puis j'ai bossé en auto entreprise pendant 4 ans et j'ai repris des emplois salariés. Je dirais qu'assistante de direction n'est pas le poste de mes rêves mais je suis efficace, j'aime rendre service, j'aime la polyvalence. Ma mère m'a reproché de ne pas avoir assez d'ambition, de ne pas avoir plus évolué. Oui peut être, je n'ai jamais cherché à faire des formations mais bon il en faut pour tout le monde, je n'aime pas manager et j'aime pas forcément me prendre la tête avec les responsabilités etc. Je dirais que dans mon poste actuel ce qui me manque c'est les coups de feu, le stress, l'urgence, c'est assez pépère. Je me dis que je fais partie d'une fondation, que j'ai bientôt 50 ans et que c'est risqué de changer maintenant. Je ne vis pas pour mon job, j'ai d'autres trucs dans ma vie.
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D
Je suis choquée par une coach qui te traite de Calimero... elle se prend pour qui en fait? Je l'aurais envoyée bouler grrrr
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M
Je me reconnais énormément dans ce que tu dis (je ne sais pas si ça peut t'aider d’entendre ça, ou au contraire...bref, je te met mon grain de sel quand même et tu me diras, si tu le souhaites, si ça fait écho ou pas du tout). <br /> <br /> <br /> <br /> Je suis aussi complément passée à coté de mon "entrée" dans le monde du travail. Ce n'était pas spécialement ma formation le problème car pour pas mal de gens de mon master, ça s'est passé sans encombre voire même très rapidement.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais j'ai dévié, dévié, je n'avais ni les codes ni la confiance en moi nécessaire pour ça. J'ai l''impression, quand j'y repense, de faire le mauvais choix à chaque choix possible. Mes deux parents fonctionnaires (ça n'est pas mal bien sur ! et avantageux sur d'autres aspects) n'ont jamais vraiment envoyé de CV ou sollicité des entreprises donc ils ne pouvaient pas vraiment m'aider. La 1ère année après mon diplôme, j'ai préparé seule un concours pour lequel je n'avais pas le niveau (je l'ai donc raté lamentablement) et la 2e année, j'ai refait un master dans une branche totalement opposée (que je n'ai d'ailleurs pas réussi à décrocher). Fantastique pour avoir un CV plein de trous et qui n'a plus aucune cohérence. J'ai ensuite pu trouver un petit job en alternance dans encore une 3e branche, puis un autre job pendant 2 ans dans encore un autre domaine. Mon contrat s'est arrêté et c'est là où j'ai compris que je n'allais nulle part, qu'il fallait que je torde mon CV dans tous les sens pour lui donner une (fausse) cohérence et j'ai donc passé un concours de la fonction publique, où je suis maintenant contente. J'ai donc été diplômée en 2008 et ai commencé à trouver ma voie en 2014...<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, je te rejoint totalement sur ce que tu dis et sur l'analyse que tu fais. Parfois, on a déjà pas trop confiance en soi et le 1er contact avec le monde du travail que ce soit un stage ou une recherche d'emploi peut faire mal, très mal...Bien sur, c'est difficile de faire admettre ça à beaucoup de gens car une majorité de jeunes diplômés (surtout dans les branches à succès : écoles de commerce, écoles d'ingénieurs, diplômes scientifiques) n'ont pas ce type de soucis ou très peu et sont en général à mille lieux de ce genre de considérations. Encore plus pour des gens qui n'ont que rarement eu de problèmes dans leur scolarité, ont une bonne confiance en eux et apprennent dans leurs formations (ou les ont déjà par leur famille) les codes du marché de l'emploi.<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, moi aussi c'est douloureux quand je repense à ces années. J'en ai honte, je les occulte, j'en parle rarement. La réalité et mon incapacité à prendre soin de moi me reviennent de plein fouet. Et bien sur, on se sent comme une merde par rapport à ceux qui ont un parcours rectiligne. Mais pour autant, je connais beaucoup de gens dont la vie professionnelle a flotté sur une plus ou moins longue durée.pour moi, tout est effectivement lié à l'estime de soi d'une part et au fonctionnement du marché de l'emploi en France d'autre part. Il n'y a donc pas de raison de se flageller, j'en suis persuadée.<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, désolé pour ce 3615 my life. J'espère néanmoins que ce sera fructueux avec ta coach.
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