Se décortiquer
Je me rends compte à quel point je déteste faire ça, décortiquer mes actions professionnelles analyser dans les moindres détails les enjeux, la problématique, les résultats obtenus, les résistances ou les contraintes rencontrées pour chaque réalisation probante. J'ai l'impression de tourner en rond, de me répéter au fil des pages et des livrets à remplir. Ça tourne en rond, évidemment. J'ai plusieurs réalisations probantes qui sont plus ou moins identiques. Ça se répète. Ça me fatigue. Remplir un tableau de savoir-faire mis en œuvre et de savoir-faire acquis. J'aurais mis en œuvre des savoir-faire sans les acquérir ? Idem pour les savoir-être. Répétition. Redondance.
Et pour l'instant, je n'ai pas la sensation d'avoir beaucoup avancé. La coach a été plutôt dure avec moi, me disant en gros que c'était mon attitude qui avait engendré des non-réponses, que je partais perdante, elle n'arrête pas de me traiter de Caliméro... J'ai eu du mal à encaisser cela, c'est un peu facile. Même s'il y a sans doute une part de vrai. Je ne peux pas – et ne veux pas – croire que simplement en pensant « ça va marcher », ça va finir par marcher.... Ça voudrait dire que tout est de ma faute depuis le début, que mon esprit tronqué, malade, faible m'a coûté des emplois. Mais comment serait-ce possible simplement en envoyant un CV et une lettre de motivation ? Faire passer des ondes négatives par la poste c'est possible ?
Honnêtement j'ai du mal à avancer sur ce travail car quand je me projette, disons vers le mois de juin, je ne vois rien. Je vois juste un grand rectangle noir... comment effectuer un coaching professionnel dans de telles conditions, d'autant plus qu'à la base, j'étais déjà assez faible de ce côté-là.
La première fois que j'ai cherché sérieusement du travail, c'était entre fin 2007 et début 2008. Et qu'est-ce qu'il y a eu à ce moment-là ? une bonne petite crise financière !
Et là, après des années de travail indépendant – travail que j'aime mais qui me broie le cerveau et le corps d'insécurité – je tente de nouveau une incursion dans le monde salarial au moment du Covid-19, des pires crises que le monde ait connu depuis la seconde guerre mondiale...
Y a pas à dire, je suis douée....
La coach me dirait sans doute que c'est mauvais de raisonner comme ça.
Du côté de la psy, ça se passe bien, elle est beaucoup plus de mon côté, si je puis dire. On travaille bien sûr, sur ma confiance en moi, sur ses problèmes de job, sur ma sœur, sur mes phobies en général, et sur mon couple (enfin on n'a pas abordé tous les sujets encore mais j'y compte bien). Concernant le job, ma thérapeute a mis le doigt sur plusieurs événements liés entre eux et qui ont sans doute fragilisé – inconsciemment – ma confiance en moi.
Il y a d'abord eu au printemps 2006, un stage de licence très difficile (j'en avais parlé ici à l'époque) où j'ai pas mal subi... En plein été 2007, nous avons subi un cambriolage qui m'a beaucoup traumatisé dans lequel j'ai perdu une partie de mon mémoire, un mois avant ma soutenance. Et pour finir, j'ai essuyé des échecs quand j'ai cherché du boulot juste après...
Je n'avais jamais pensé que la source de mon absence de confiance en moi professionnelle pouvait venir de ce stage mais au final, avec le recul, je pense que c'est possible. Tout est imbriqué. Et un problème peut avoir des conséquences sur pleins d'autres problèmes, même s'ils ne sont pas de la « même catégorie ». Tout est lié.