Publicité
Revoir un Printemps
29 novembre 2021

La maison de la rue en pente

La maison de la rue en pente (4)

C’est en naviguant dans l’appli Arte que je suis tombée sur cette série japonaise au titre qui m’a accroché et si je vous en parle aujourd’hui parce que c’est clairement un de mes coups de cœur série de cette année !

Alors que Risako (Ko Shibasaki) mène une vie paisible de mère au foyer entre sa petite fille de 3 ans, Ayaka, et son mari, Yoichiro, elle voit son quotidien bouleverser lorsqu’elle est amenée à être jurée dans un procès d’assisses. Seulement, il ne s’agit pas de n’importe quel procès, c’est celui d’une mère infanticide qui a noyé son bébé. Un drame qui a choqué tout le Japon, pays qui a déjà condamné et jugé l’accusée, Mizuho Ando (Miki Mizuno).
Yoichiro voit d’un très mauvais œil l’implication de Risako dans ce procès qui préfèrerait qu’elle reste à la maison, gentiment, pour s’occuper de leur fille. Mais Risako résiste et se rend tous les jours au tribunal.

La maison de la rue en pente commence sur ce postulat. On pense que l’on va assister à un événement judiciaire japonais, l’organisation du procès, peut-être de l’enquête mais il s’avère rapidement que la série prend un virage beaucoup plus sociétal. Les trajectoires de Risako et Mizuho vont se heurter de plein fouet. La jurée et l’accusée comme deux faces d’une même pièce, rencontrant les mêmes difficultés, les mêmes écueils dans leur vie de jeune mère, sauf qu’une a franchi le pas alors que l’autre se demande avec terreur et angoisse si elle saura se retenir…

La maison de la rue en pente (7)

La maison de la rue en pente (6)

Cette série met ainsi en lumière une société japonaise qui, sous des dehors d’extrême modernité, est en réalité une société patriarcale, conservatrice et d’une violence inouïe envers les femmes et où la place de la « normalité » est immense. Risako est la cible non seulement de son mari, mais, et c’est ce qui est réellement angoissant et terrible, de bon nombre d’autres femmes, sa mère et sa belle-mère en premier lieu. Sous une apparence bienveillante, les phrases sont assassines, « je savais que tu n’étais pas capable de faire cela, pardonne-moi j’aurais dû te dissuader ». C’est proprement hallucinant de voir l’absence de soutien, de bienveillance de la part d’autres femmes envers une jeune mère dépassée et le jugement perpétuel dont elles font preuve.

La série ne suit pas seulement la vie de Risako ou le procès, elle s’attache également à suivre d’autres jurés, un père de famille (Takumi Matsuzawa) dont la situation professionnelle et sociale ne convient pas à sa femme, une jeune femme qui n’arrive pas à tomber enceinte mais qui a réussi professionnellement (Ayumi Itô), et des membres du corps judiciaire, notamment une procureure, Asako Matsushita incarnée par Yuki Sakurai. Cette diversité des profils apporte une richesse et une profondeur à la série, on se rend compte que la position de Risako n’est pas un cas unique. Le poids de la société, du paraître, de la réussite, de la famille parfaite est énorme et pèse sur toutes les épaules.

La maison de la rue en pente (1)

La maison de la rue en pente se détache peu à peu de la série purement judiciaire pour offrir une chronique familiale dure et bouleversante et qui, bien que se situant au Japon, a un côté universel capital. Les acteurs, et surtout les actrices, Ko Shibasaki, Yuki Sakurai, Miki Mizuno, Ayumi Itô, sont excellentes. On mesure l’impact du procès sur le quotidien de tous les personnages. J’ai été absolument captivée par cette série mais je dois dire qu’il y a tellement de mépris et de souffrance pour ces femmes (surtout dans les premiers épisodes) que ça en était presque douloureux à regarder. Pas seulement émotionnellement mais physiquement, viscéralement. J’avais envie de hurler pour elles, avec elles. J’ai pris toute cette douleur en pleine tronche et je ne m’y attendais pas.

La maison de la rue en pente est une très belle série, forte, et prenante, qui joue à la fois sur l’intime et l’universel, où Risako, l’héroïne va se réveiller au fur et à mesure du procès.

Grâce à Arte, cette série est disponible gratuitement jusqu’en septembre 2022, et je ne peux que vous encourager à la regarder !

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Ooh ! Je note je note ! Ça a l'air vraiment bien ça, merci pour la suggestion !!
Répondre
Revoir un Printemps
Publicité
Publicité