Se séparer
Je lis environ 60/70 livres par an, je n’ai jamais (osé) calculer combien j’en ajoutais chaque année… j’en achète une (petite) partie, on m’en donne, on m’en offre et j’en reçois aussi en service presse ; je ne compte pas les emprunts à des amis ou à la médiathèque car je voulais parler des livres qui restent… je n’ai pas vraiment compté là non plus, mais je dirais que je dois avoir entre 320 et 380 livres en tout. Ma bibliothèque est donc bien remplie, je n’en suis pas encore à avoir deux rangées de livres par étage mais on s’en approche. J’avais l’intention d’en mettre une deuxième à côté mais pour l’instant, le portefeuille n’est pas prêt en endurer cette dépense... Ils sont rangés dans la bibliothèque, ok, mais j’en ai disposé un peu ailleurs aussi : sur une étagère, dans un cube à côté de la télé et puis dans le compartiment de la table basse, dans un autre cube dans l’entrée, dans une petite armoire. J’ai acheté une étagère pour la chambre, certains y ont vite trouvé leur place, il y a aussi ma PAL des prochains jours. Et puis dans la deuxième chambre, une deuxième bibliothèque avec ma grande PAL et des livres déjà lus, un panier avec des livres, certains sont en pile sur le bureau (2 piles pour l’instant). Indian Creek et L’essaim sont dans les toilettes. Dans le buffet, dans le salon, j’en retrouve plusieurs. J’ouvre le placard administratif/vêtements en vente sur Vinted/cours du Greta et bam, La vertu du mensonge est posé là. En tirant une chaise, je tombe sur deux lectures récemment finies : Roi blanc et Ce qui reste en forêt. J’ai l’impression que chaque fois que je vais ouvrir un tiroir ou regarder dans un placard, je vais tomber sur un livre. Tiens, voici Soif de Jo Nesbo que je viens de retrouver sous une pile de papiers, au fond d’un autre placard. Ah et j’en ai aussi là, et ici qui attendent d’être rangés/donnés/déplacés/recyclés…
Bref, vous l’aurez compris. J’ai beaucoup (beaucoup) (trop) de livres. Je fais du tri, la plupart sont donnés ou envoyés à Recyclivre ; mais, la majorité, je les garde. Il y en a que j’ai adorés et que je relirai assurément. Il y en a que j’ai aimés, de manière plus ou moins forte. Il y a ceux qu’on m’a offert. Il y a les collections d’auteur. Je suis parfois désemparée devant tous mes livres, je les aime, je n’ai pas envie de m’en débarrasser mais je ne peux pas tout garder. Déjà, j’accepte de me séparer de livres d’un auteur, dont j’ai pourtant tous les livres, si je ne l’ai pas aimé. Il y a quelques temps de ça, ça m’ennuyait. Ce que je n’aime pas, c’est devoir choisir de garder ou non un bouquin. A part pour quelques-uns où en les lisant, je SAIS déjà que je les ne conserverai pas ; pour certains d’entre eux, je suis vraiment hésitante. Par exemple, j’ai récemment lu Ce qui reste en forêt de Colin Niel, j’ai vraiment bien aimé cette lecture mais qu’est-ce que je fais ? je le garde ou je le donne ? je ne sais pas. Que vais-je faire également du thriller dédicacé de Sonja Delzongle que je n’ai pas trop aimé ?
Dans l’absolu, j’aimerais avoir suffisamment de place pour ne pas me poser ce genre de questions, mais c’est loin d’être le cas, et sans doute, cela ne le sera jamais.
Et je ne sais pas non plus ce que ça dit de moi. Ce que ça dit de moi, d’abord cette hésitation sur la conservation, et ensuite, sur ce fait de conserver tous ces livres. Je ne pense pas encore que ça soit de manière maladive (et j’espère ne jamais en arriver là). Je voudrais qu’ils soient tous mis en valeur, tous visibles, tous regardés, touchés. A ce sujet, j’ai lu un article du Huffington post, « Pourquoi est-ce si difficile de se séparer des livres ? » où la journaliste exprime un certain désintérêt pour la bibliothèque d’une personne chez qui elle intervient, elle pense que cette dernière s’attend à ce que la journaliste soit impressionnée par tous ces livres lus. Personnellement, ce n’est pas du tout pour faire une impression sur les autres que je conserve ces livres, c’est plutôt pour qu’ils me fassent une impression à moi quand je les regarde ! ma bibliothèque est pile en face de la porte d’entrée, c’est quasiment le 1er truc que je vois quand je rentre à la maison et ça me fait plutôt du bien !
D’autre part, je ne suis pas tout à fait d’accord avec elle quand elle indique que nous ne relisons pas les livres que nous avons aimés ; au contraire, certains ont été lus plusieurs fois et le seront encore… Je trouve ça également un peu dur d’insinuer que « je ne peux vivre sans mes livres... et avouer implicitement : je me sens incapable de vivre ma vie, alors je la rêve et m'appuie sur des béquilles. »
En revanche, oui mes livres me rassurent comme des compagnons avec qui j’ai partagé des bons moments, ils m’apportent du réconfort mais ils ne suppléent pas à ma vie ; et la lecture de ces romans m’a, en général, beaucoup plus apporté que de la simple « distraction ».
Je les aime pour les émotions qu’ils m’ont apportées, les sensations et sentiments ressentis, ils sont en quelque sorte des petits bouts de moi et c’est sans doute pour cela que je ne peux pas m’en détacher si facilement. Mais est-ce qu’au final, tout ça va finir comme Tyler Durden dans Fight Club l’a prédit, « Les objets que nous possédons, finissent par nous posséder » ?!
Et pour vous, comment ça se passe, combien avez-vous de livres ? Une fois, un roman terminé, est-ce que vous arrivez simplement à vous en détacher ou vous conservez de manière obsessionnelle chaque titre lu ?