SmokeScreen
Samedi, y a un événement important, qui me tient, je devrais dire qui me tenait à cœur. Mais on m’a dit « y a une place pour ta sœur mais pas pour toi. on croyait que tu voulais pas y aller ».
Le fait de savoir que ma sœur y allait a fait retomber le soufflet de la motivation. Je sais c’est con.
Du coup, je n’y vais pas, à cette finale. C’est sur j’y suis allée l’an dernier donc je sais comment c’est. Je sais que c’est bien parce que ce n’est pas que pour un match, c’est pour l’ambiance, le voyage, les gens, l’aventure. J’étais hyper heureuse à l’idée d’y assister surtout que les chances de gagner sont très élevées cette année.
Mais je n’irais pas. J’ai même plus envie de regarder le match à la télé. Mais ça va encore faire des remous si je dis ça.
Faut me comprendre aussi. Je me casse le cul toute la semaine, je bosse, je gère ma vie seule, et quand je rentre chez mes parents je recommence. Je m’occupe de la maison, des lessives, de nettoyer la salle de bains. Bon ok, j’suis pas cosette, mais j’suis pas superwoman non plus !
Ma sœur est en première, elle ne fout royalement rien à la maison comme à l’école. Sa dernière note en bio est un 3,5. Elle s’en fiche et elle mène mes parents par le bout du nez.
Et là voilà qu’ils lui payent ce déplacement d’une valeur de 200€ pour son anniversaire. Moi je me paye toujours les trucs comme ça, je ne demande jamais. Au mieux mes parents me disent ben si tu veux on fait moitié-moitié, mais jamais je ne quémande.
Je méritais plus qu'elle d'aller à cette finale, avec le travail que je fournis depuis 4ans. Je voyais ça comme une récompense. Mon cul !
Savoir que ma sœur va vivre ça et pas moi, ça me déprime. Jusqu’à pleurer. Appelez ça de la jalousie ou ce que vous voudrez. C’est comme ça. J’ai des envies violentes de la haïr. Je la connais, savoir qu’elle va vivre ça seule sans moi doit la faire jouir. Je devrais me réjouir pour elle mais non. Tant mieux pour elle, moi je n’ai que de la rancœur et de l’amertume. Tant mieux, je serais ridée plus tôt.
Ce week-end, je ne veux pas la croiser. Je veux arriver quand elle sera partie, je veux partir avant qu’elle revienne. Je ne veux pas voir la joie sur son visage. J’aurais trop mal.