Y a des journées où j'ai envie de m'ouvrir les
Y a des journées où j'ai envie de m'ouvrir les veines. Pas dans un but définitif. Dans un simple but libérateur, voir le sang couler en espérant qu'il évacue une douleur lancinante tel un exutoire. Le voir s'étendre, se répandre, glisser, couler. La chaleur du liquide et une petite flaque au bas d'un bras, d'un pied. Graver des mots dans ma chair jusqu'au malaise, transvaser l'affliction, en faire un symptôme physique et non moral. Pouvoir me détacher de mon esprit, qui, parfois, me fait passer pour folle. Rendre le tourment concret, m'en souler, en faire mon overdose.
Isoler ce qui se fait trop douloureux à vivre, à supporter.
C'est bizarre comme ELLE me donne envie d'en arriver là.
Comme son regard, son mépris, sa supériorité, son ascendant déclenchent un sentiment pénible, torturant, me menant jusqu'à l'abattement en passant par la tristesse et la haine.
Je sais pas ce qui me pousse à ressentir cela. J'hésite entre le fait qu'elle jouisse de sa position ou le malaise dans lequel me plonge ses propos, ses remarques, ses "non mais tu rêves ou quoi", ses rictus, son attitude, et même son maquillage.
J'en suis même venue à haïr sa présence. Je ne peux me trouver dans la même pièce qu'elle.
Je ne sais quel comportement adopter.
Faire la gueule infantiliserait ma position, être indifférence lui donne tout le loisir de me pousser à bout et se confond parfois avec le premier, répliquer, répondre et engendrer un conflit, lui fait gagner des points car elle sort toujours vainqueur par un appui des hautes sphères. Quelle attitude me reste-t-il ?!
La désinvolture est mon objectif, mais qu'il est ardu d'y arriver. La route est longue, fourbe, délicate, une mise à l'épreuve de chaque seconde, mes propres jeux olympiques. Le résultat sera bien plus qu'une foutue médaille d'or et je n'aurais pas de sang sur les mains - hormis le mien - en ayant construit mes infrastructures sportives.
Je n'ai plus envie de rester, plus envie d'assister à cette coalition à 3 contre 1, cette guerre froide sombre dont je suis le combattant solitaire.
J'ai envie de fuir.