Envie d'une fenêtre devant laquelle il n'y aurait rien (bis)
Rien que le vide, l’espace libre, l’horizon débouché. Je voudrais ne plus me sentir enfermée. Sentir l’eau couler, une mèche rebelle collée au front.
Il y a des moments où il faut savoir être lucide, ne pas considérer ça comme du pessimiste ou du défaitisme.
Et savoir être lucide engendre un tas de conséquences plus ou moins satisfaisantes, plus ou moins joyeuses.
Savoir être lucide dans mon cas, c’est savoir reconnaître qu’il va falloir prendre une décision et, pour le coup, devenir adulte.
C’est se rendre compte que sur 3000 candidats (ou 2500 si vous préférez), 180 places c’est peu. Du genre, super peu même. Tellement peu que la moyenne est à 14,5. Et que le pourcentage n’est que de 6%.
Et là, la lucidité t’avertit que t’as finalement peu de chances d’y arriver, même si tu travailles. Y a trop de variables pour que le travail suffise.
Personnellement, cette lucidité, présente mais inconsciente jusqu’à maintenant, monte à la surface et me plonge dans un puits sans fond, un trou noir.
Si seulement j’étais sûre de mon choix, ça faciliterait les choses, je resterais, me donnerais corps et âme et advienne que pourra. Seulement j’hésite, je me questionne, un jour c’est oui un autre c’est non. Dans ce métier, y a de l’intérêt, quelque chose qui m’attire mais trop de contraintes. On a beau croire qu’on est son seul patron, y a quand même beaucoup d’obligations et peu de libertés.
Et là, la lucidité entraîne une autre question, plus grave, que faire d’autre ?
Que faire, bon dieu. Et alors, quand j’y songe, les abîmes de la nostalgie et de la déprime se font un plaisir de m’emporter.
L’effet spirale, l’effet papillon. Une décision joue sur tout le reste, entraînant tout un tas d’autres décisions : si j’arrête que faire, si je travaille je risque de déménager, si je déménage où vais-je m’installer, retourner chez papa-maman ou proposer de m’installer avec mon copain, un jour j’ai envie le lendemain ça me fait flipper, m’installer seule oui mais pour m’installer il me faut un boulot, retour à la case de départ.
Les autres jours, je relègue tout ça au fond de mon cerveau. Aujourd’hui, c’est écrit noir sur blanc, et c’est encore plus angoissant
Je n’ai toujours pas trouvé de pantalon de sport pour mon cours de demain. Et si je n’y allais pas ?
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