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25 février 2009

Le passage de la Nuit

C’est le premier livre de Murakami que je lis et je me demande si tous ses romans sont écrits avec le même style. Quelque chose d’assez scénarisé, très détaillé, presque décortiqué mais qui ne s’embarrasse jamais de tournures pesantes. Ce qui ne nuit en rien à la qualité du livre.

Le temps d’une nuit donc, le lecteur est happé dans le monde tokyoïte où il croise toute une galerie de personnages dont les histoires sont des fils qui s’entremêlent sans fin. 
Point central de ce récit : Eri et Mari, deux sœurs, aux relations quasi-inexistantes.
Forcément, ce sujet m’a touché. Impliquée.
Parfois j’ai regretté que l’explication de la non-relation entre les deux sœurs ne soit pas plus développée. Ça m’aurait permis d’y trouver un comparatif.
J’aurais aimé aussi avoir le point de vue d’Eri.
Quoiqu’il en soit, je me suis laissée emporter dans cette nuit, dans ce monde à l’ambiguïté de la réalité, cette légère touche de fantastique à peine effleurée.
J’ai aimé l’atmosphère calme et agitée de la nuit. Elle est finalement le personnage principal de cette histoire.
Sans elle, pas de rencontres. Sans elle, rien de tout cela n’aurait été possible.
Le lecteur est témoin de tous les actes de la nuit, de la prostituée chinoise, des pensées de Mari et de Takahashi, des hommes à moto et du portable abandonné.
Limite voyeur mais toujours impuissant, il assiste à la nuit complète, qui apporte au bout du compte une dose d’espoir…

"Elle interrompt sa lecture, regarde par la fenêtre. De son point de vue, au premier étage, elle peut observer le boulevard animé. Même à cette heure, les passants sont nombreux, les lumières vivent. Des gens sans destination, d'autres avec. Des gens sans but, d'autres avec. Des gens qui essaient de retenir le temps, d'autres qui cherchent à en précipiter le cours. Après avoir contemplé quelques instants le spectacle urbain ininterrompu, la fille inspire et se replonge dans son livre. Elle saisit sa tasse. Sa cigarette à peine entamée se consume sur le cendrier et forme une longue cendre régulière. " Le passage de la nuit, page 10

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Commentaires
Z
S. je te crois malgré ta seule source ;-)<br /> <br /> Clownface : quand je disais que ça ressemblait à une écriture scénaristique, ce n'était pas du tout péjoratif. Au contraire, ça donne une certaine réalité au roman. <br /> Merci de m'avoir fait découvrir Murakami :-)<br /> <br /> Petiteconne : le titre de celui-ci me plaît.<br /> <br /> Earwen : c'est vrai que je lis pas mal, surtout en ce moment, je tourne à 1/2 bouquins par semaine... c'est vrai que ça en fait !<br /> <br /> Gaïa : je crois que je vais me perfectionner oui ;-) Le passage de la nuit m'a vraiment plu donc je te le conseille aussi.
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G
J'ai lu tous les romans de Murakami, sauf Kafka sur le Rivage, et le Passage de la Nuit.<br /> <br /> Je trouve son style admirable, et je te conseille vivement Les Amants du Spoutnik et La Ballade de l'Impossible.
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E
Tu me fais toujours penser que je ne lis jamais assez...!
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P
Bon ben moi j'ai lu Après le tremblement de terre (merci françois) et j'ai trouvé ça très bien, ce sont des nouvelles et toutes ne m'ont pas parlé de la même manière, mais je le lisais pendant mes pauses au boulot cet été et jme suis meme pas endormie dessus malgré ma grande fatigue!
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C
Sincèrement très heureux que ça t'ait plut !!!<br /> Après, je n'ai jamais trouvé qu'il avait une écriture scénaristique, dense, où rien n'est inutile et où chaque mot est plein de sens, oui, mais scénaristique, non. Disons que contrairement à pas mal d'auteurs, il ne se perd pas dans du lyrisme, il utilise très peu de mots, et ils sont tous là pour une bonne raison, il n'y a rien que l'on peut enlever ou rajouter. C'est très rythmique, plein d'ambiance comme écriture, il décrit des états d'esprits et des moments à travers l'écriture. C'est vraiment un auteur que je regrette de ne pouvoir lire dans sa langue maternelle.
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S
Je crois, en effet, que son style est assez constant (j'ai hésité à dire idiosyncrasique...).<br /> <br /> C'est en tous cas le cas dans "La Fin Des Temps"...<br /> <br /> Oui, je sais, c'est un peu léger de ne citer qu'un livre pour en faire une généralité. Mais j'ai d'autres sources, promis! :-)
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