Green Zone
L'histoire :
c'est le début de la guerre en Irak, en 2003, le commandant Roy
Miller et son équipe ont pour mission de trouver les Armes de
Destructions Massives censées être stockées aux abords de Bagdad. Mais,
quand, pour la troisième fois d'affilée, ils ne découvrent rien que des
usines désaffectées depuis des dizaines d'années, Miller commence à se
poser des questions. Pour le militaire, la situation n'est pas normale
et le problème vient du renseignement.
Décidé à connaître la vérité
et les tenants et aboutissants d'une guerre prête à déraper, il devra se
confronter au service du Pentagone mais également aux anciens proches
de Saddam Hussein n'attendant que le moment de revenir sur le devant de
la scène.
Ce n'est un secret pour
personne, les ADM n'ont jamais été retrouvées. Certains ont pu penser
qu'elles avaient été déplacées avant l'invasion américaine, mais
beaucoup, dont je fais partie, ne sont pas dupes. Des Armes de
Destructions Massives il n'y en avait pas.
Paul Greengrass fait
parti des réalisateurs qui me font totalement vibrer. Après les derniers
volets de la trilogie Jason Bourne, avec les percutants Bloody
Sunday et Vol 93, il nous offre sa version de la guerre du
golfe, cru 2003.
Et c'est du lourd, de l'imposant, du vrai cinéma.
Aux côtés du commandant Miller, on découvre un Bagdad réel (la ville a
été presque entièrement reconstruite en Espagne et le tournage des rues
s'est fait à Rabat au Maroc, du vrai ciné dans des vrais lieux !), un
Bagdad comme on ne l'a jamais vu où d'un côté les soldats font face à
une population au bord de la crise de nerfs et de l'autre, les femmes
des officiels se prélassent dans la piscine de l'ancien Palais de
Saddam. Démesure.
C'est l'Irak du reportage de guerre, caméra à
l'épaule, dans les ruelles ensablées, la peur au ventre.
C'est comme
si on y était. La guerre en Irak n'a jamais été aussi bien filmé.
Ça
fuse, ça explose, ça court, ça flippe et surtout, ça réfléchit. Il
faudrait plus de soldat comme Roy Miller dans cette armée américaine. On le sent près à fuir sa hiérarchie pour
lutter contre des ordres qu'il ne comprend pas toujours. Il sent que
dessous les bombes et les fusils, tout n'est pas clair et que les enjeux
ne sont pas aussi dorés que ce qu'on a voulu lui faire croire.
On
retrouve les éléments très efficaces de la trilogie Jason Bourne, avec
des poursuites excitantes au cœur des combats, une bande-son avec des
sonorités électro qui collent si bien aux images et aussi un côté «
intelligent », réel qui change les enjeux du simple film d'action. Paul
Greengrass montre que ce n'est pas incompatible de faire un (très) bon
film d'action ET un film intelligent, doté d'un vrai fond et d'un
personnage charismatique que Matt Damon incarne si bien ! Il n'est pas
Matt Damon au milieu de soldats, il est un soldat au milieu de tant
d'autres.
Une réussite et comme dit Sandra Benedetti, dans le Studio
Ciné Live de mai 2010, faire d'un fait réel un maelström de rage
et d'émotion, à fond les tripes.
source : Allocine.fr © StudioCanal