Coup de blues

J'en ai peu parlé ici mais en plus, de mon activité principale de formatrice, je fais aussi un peu de vente directe, comme ça le week-end, histoire de me faire un peu d'argent de poche. J'aime les vêtements que je vends, mais aujourd'hui, la balance plaisirs/contraintes n'est plus équilibrée... cela fait plus de 10 ans que je fais ce travail et aujourd'hui, il y a plusieurs raisons qui font que je vais probablement bientôt arrêter cette activité. J'ai donc prévenu quelques clientes (elles sont en partie la raison pour laquelle j'arrête) et ma responsable secteur, que l'on pourrait aussi nommer Casper le fantôme (et encore c'est pas tellement gentil pour Casper).
Alors que je lui annonce que je pense arrêter à la fin de la saison, sa réponse – par sms – me laisse dans l'expectative : elle me parle de la prochaine collection de ce que je peux faire pour obtenir plus de pièces, « tu peux commander les tailles que tu veux pour les vêtements d'exposition », et de terminer sur « après voilà il faut que tu gardes le côté plaisir, bon bah on se tient au courant »
Pas un mot sur les raisons. Pas un mot sur mes projets, mes envies. Niveau management, on est au niveau -10 là...
Trois jours plus tard, je prépare mes invitations (environ une trentaine) pour mes deux dernières présentations. Les réponses arrivent au goutte à goutte et à celles qui me répondent, j'annonce ma décision. Et là, c'est silence radio. Aucune réponse, mon message résonne dans le vide.
Une me demande si quelqu'un reprend en me précisant « qu'elle apprécie la marque ». Pas un mot sur moi, sur la conseillère que je suis, sur le travail que j'ai fourni. Comment ne pas se dire « ah tu apprécies la marque mais pas un mot pour celle qui te la vend depuis des années » ?
Quand je l'annonce à une hôtesse fidèle que je vois plusieurs fois par saison, no reaction. Elles reçoivent mon message, elles doivent bien penser quelque chose de cette information qui leur parvient non ?
Je ne m'attendais pas à une fête avec des cadeaux mais quand même, une petite phrase disant « vous avez été une bonne conseillère j'ai aimé les moments passés avec vous, ça m'a fait plaisir de vous connaitre » ou même un simple « bonne continuation » m'aurait fait plaisir.
Non rien, nada, walou, peanuts ! Comment ne pas douter de soi ? Comment ne pas s'interroger, comment ne pas penser qu'on est une mauvaise personne, ou au mieux une personne neutre, quelconque, que les gens vont facilement oublier et qui n'a pas compté pour eux ?
Pour certaines, je connais leurs enfants, j'ai écouté leurs problèmes, elles ont passé du temps avec moi. Ces femmes, pour la plupart, je les ai vues à poil car les ¾ se changeaient devant moi, il faut être en confiance pour avoir cette attitude alors pourquoi pas un mot de gentillesse ? c'est quoi : compliqué, impossible, altruiste ? Je leur dis que j'arrête et on dirait qu'elles ne ressentent rien. J'ai l'impression que les gens sont de plus en plus sectaires dans leurs relations, centrés sur eux et leur noyau proche de 3/4 personnes. Je me sens plutôt déçue par certaines clientes que j'aimais bien, je me dis que finalement, je n'ai jamais rien représenté pour elles, j'avoue malgré tout que ça me fait un petit quelque chose, un petit ressentiment et en fin de compte, je suis contente de ne plus voir ces personnes. Ça laisse, toutefois, un drôle de sentiment pas hyper positif.

Comments

[Brigitte PITAVY]

coucou je découvre simplement aujourd'hui ton blog et celui ci est le premier commentaire que je lis ! j'espère de tout coeur que lorsque tu liras ces lignes ton moral sera un peu meilleur ! au plaisir Brijoudu93