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25 janvier 2017

Irezumi d'Akimitsu Takagi

IrezumiDans le Japon de l'après-guerre, à Tokyo, une femme est retrouvée morte dans une salle de bains fermée de l'intérieur. Son corps a été découpé en morceaux et son buste, sur lequel était tatoué un magnifique irezumi représentant Orochimaru, a disparu. Le corps est découvert par un professeur collectionneur de peaux tatouées et l'amoureux, un peu naïf, Kenzô Matsushita. C'est le frère de ce dernier, Eiichirô, qui est chargé de l'enquête. Et bien vite, un autre corps est découvert...

Un conseil, ne lisez pas la 4ème de couverture qui en dit beaucoup - mais alors beaucoup - trop !!

Ce thriller japonais a été publié en 1948 mais c'est uniquement en 2016 qu'il a été publié en France, aux éditions Denoël. Présenté comme un classique du genre, Irezumi est à la fois une enquête policière habile et une ode à l'art du tatouage et aux mystères qui l'entourent...
Si l'intrigue policière est habile, il faut toutefois reconnaître qu'elle a un peu vieillie, et qu'elle  peut sembler assez lente à un public du 21ème siècle, adepte de rythme effréné. Personnellement,j'ai aimé cette plongée dans le Japon de l'après-guerre où la reconstruction est compliquée et douloureuse, mais aussi cette immersion dans le monde fascinant des tatouages...
Dans ce roman, on suit le Dr Hayakawa, un professeur étrange dont la passion dévorante pour les tatouages, le pousse à acheter des peaux tatouées pour qu'elles lui reviennent à la mort de leur propriétaire, elles sont ensuite travaillées et exposées. Il retrouve Kinué qui porte un superbe Orochimaru sur tout le dos. Dans le même temps, Kenzô rencontre également Kinué, cette femme exerce sur lui une attirance immédiate. Le docteur et Kenzô vont ainsi se retrouver au coeur d'une sombre enquête criminelle.
Irezumi m'a plu mais je ne sais pas s'il plairait à tous, il y a du suspense mais les ressorts et le rythme ne sont pas du tout les mêmes qu'aujourd'hui, c'est plus "tranquille", sans compter qu'il n'y a pas toutes les méthodes récentes d'analyse. Les personnages sont plutôt agréables à suivre, même si Kenzô apparaît un peu comme naïf et idiot, cependant ils sont juste là pour servir l'enquête et ne sont pas vraiment approfondis, notamment concernant leur vie personnelle. J'ai parfois trouvé que l'auteur se répétait un peu.
Mais Irezumi est à lire pour son ambiance, ses légendes et superstitions et notamment celle d'Orochimaru, Jiraya et Tsunadehimé, le serpent, la grenouille et la limace, les mystères des tatouages, leur côté sulfureux - il faut savoir que les tatouages ont été déclarés comme hors-la-loi au Japon pendant 80 ans, et étaient souvent associés aux milieux criminels comme les yakuzas ou les prostituées.

L'Irezumi

L'irezumi est un tatouage traditionnel intégral ou presque, c'est un tatouage pratiqué par un maître tatoueur, une pratique longue, douloureuse et onéreuse qui peut s'étaler sur plusieurs années et revenir à plus de 30 000 $. C'est un art encore secret car il est assez mal vu par la société, notamment par les seniors et par le monde du travail.

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Inutile de vous dire à quel point ce roman m'a donné des palpitations au sujet d'un second tatouage ! j'en pouvais plus et quand je le lisais, j'avais presque envie de prendre un rdv immédiatement ! ce n'est pas encore fait mais ça va venir et je pense que ce second tatouage sera fortement inspiré de ce roman...

La légende de Jiraya

Jiraya était un chef de clan puissant, après sa ruine il devient le chef d'une bande de voleurs et sur les hauteurs du mont Myōkō, au sud du Japon, il est initié à la magie des crapauds, il obtient ainsi le pouvoir de se transformer en crapaud. Jiraya rencontre Tsunadehimé, qui maîtrise la magie des escargots et dont il tombe amoureux. Mais un de ses serviteurs, jaloux de cet amour, est ensorcelé par la magie des serpents, il devient Orochimaru et attaque Jiraya, le serpent engloutit la grenouille, la grenouille gobe la limace, la limace dissout le serpent...
Cette légende apporte une touche de mystique au thriller Irezumi car il est dit qu'il est impossible de tatouer ces trois motifs sur la peau d'une seule et même personne en raison d'une vieille superstition selon laquelle ces créatures se feraient la guerre et finiraient par détruire leur porteur. Mais Horiyasu,un maître tatoueur très doué et père de Kinué, a tatoué chacune des créatures sur ses trois enfants, en sachant très bien qu'ils ne pourraient pas vaincre la malédiction...

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Commentaires
Z
Il est dans ma PAL (ou presque), je suis très curieuse de le découvrir pour toute la partie sur l'histoire japonaise
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C
Malgré mon amour du Japon et ma fascination pour l'art du tatouage, je ne sais pas si ce livre me conviendrait car j'ai peur de la lenteur du récit et de son côté un peu "dépassé". Mais je le note quand même, on sait jamais... <br /> <br /> Sinon, tatouage intégral ou pas, le tatouage reste mal vu, même dans le Japon d'aujourd'hui. Il y a beaucoup de onsen qui précisent clairement que les gens tatoués ne sont pas les bienvenus même s'il parait que la "sélection" se fait un peu à la tête du client (sont pas cons non plus ^^).
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