On the road
Voilà bientôt deux ans que je n'ai pas écrit sur la conduite !! Je ne m'étais pas rendue compte que le temps passait si vite, et je pensais en avoir parlé pour l'anniversaire de ma thérapie en juillet dernier... Et si je n'écris pas, c'est que tout va bien ou presque ^^ mais je voulais quand même vous tenir au courant de l'évolution de mon défi, de ce projet qui me tenait à coeur et qui était de réussir à conduire seule.
Sur ce point-là, je m'améliore chaque semaine et depuis un an, je conduis quasiment toutes les semaines. Ce qui est énorme par rapport à ce que je pensais pouvoir réussir à faire lorsque j'étais encore bloquée dans ma phobie. Je progresse tout le temps et j'engrange expériences et kilomètres.
Par contre, à force de conduire, je me trouve moins prudente, ou plutôt moins attentive à certains éléments. Plus je prends de la confiance, plus je laisse quelques précautions en route. Attention, rien de grave ou de dangereux, ce sont des petits détails, et ça m'énerve. Ce qui m'énerve aussi, c'est que je commets parfois quelques erreurs. Et souvent, je m'interroge en me demandant si je ne conduis pas plus mal qu'avant, vu que j'ai plus d'assurance. Je ne veux pas devenir une conductrice trop assurée qui dédaignerait les règles de bases - comme la plupart des conducteurs. Je veux toujours garder une petite peur pour toujours garder le contrôle.
Je fais quand même toujours des erreurs, comme rétrograder alors que ce n'est pas la peine, et l'autre jour, j'ai méga rayé la voiture en reculant en descente et dans une courbe, et j'ai rencontré un pilier en pierre et son rebord...
Par contre, je me découvre excédée face aux mauvais conducteurs. Je ne parle pas des gens qui n'arrivent pas à faire quelque chose, j'ai trop souffert des klaxons et des insultes de gens impatients. Je parle de gens qui s'en fichent royalement des autres conducteurs, qui sont seuls au monde et qui, du coup, font des choses extrêmement dangereuses et idiotes. Par exemple, l'autre jour, j'allais bosser. Je dois, à un moment donné, tourner dans une rue à gauche qui monte, pour cela je dois couper la voie descendante. La rue qui monte à gauche a la voie descendante séparée de la voie montante par une grosse jardinière en béton (j'espère que je suis claire !). Une voiture devant moi tourne à gauche, je m'engage derrière elle, il n'y avait aucun obstacle qui bloquait la rue. Et là, elle s'arrête au tout début. Je suis derrière, bloquée, en plein milieu d'une voie descendante, un peu dangereuse car il y a peu de visibilité et les gens arrivent vite.
Elle repart, pour s'arrêter encore 2 mètres plus loin, je klaxonne. Et là, elle effectue une marche arrière dans la voie descendante (celle séparée par la jardinière) et se retrouve en sens inverse par rapport aux voitures qui descendent. Je ne comprends pas comment on peut se dire "c'est nickel je vais faire ça".
Ce sont ces comportements totalement absurdes et hyper risqués qui m'énervent, notamment les gens qui s'arrêtent comme s'il n'y avait personne autour d'eux ou ceux qui font demi-tour n'importe où. Quand je me suis gourée de route, je fais 100 ou 200 mètres de plus pour tourner tranquillement. Mais il faut que je me calme sinon, sur la durée je vais avoir du mal à tenir !
Concernant la conduite pure, j'ai eu pendant environ un an, les jambes qui tremblaient lorsque je me retrouvais dans des situations stressantes en côte (ralentissement, piétons qui traversent, voiture garée à dépasser...), mais depuis quelques mois, cela a (presque) disparu. J'ai seulement la tremblote en cas de grosse frayeur !
C'est un énorme point pour moi car souvent je me sentais mal à cause de ça, je me sentais fébrile et cela disparaît.
Je tiens de mieux en mieux mon point de patinage, parfois je reste même en équilibre de longues secondes dessus en attendant que la circulation redémarre. Je ne vais quand même pas dire que j'aime me retrouver bloquée en côte, au contraire, j'évite toujours ce cas de figure tant que c'est possible.
Je prends plus d'initiative, je m'engage franchement quand je vois une ouverture dans un rond-point ou autre alors qu'avant j'aurais beaucoup plus hésité et me serais stressée à mort !!
Bref, je me sens beaucoup beaucoup plus à l'aise, plus en confiance, plus sûre de moi. Ma phobie a quasiment disparu et cela grâce à l'EMDR, je ne redirais jamais assez à quel point cela m'a aidé et m'a sauvé presque. La semaine dernière, je suis d'ailleurs sortie de ma zone de confort car j'ai fait 50 kilomètres seule - d'habitude, mes trajets quotidiens sont plus courts - et c'est la première fois que je vais aussi loin. J'entrevois la possibilité de faire des plus longs trajets seule. Bon je ne sais pas si je pourrais aller jusqu'à Marseille seule, ou encore rouler dans une grande ville car je n'ai pas du tout l'habitude et probablement la quantité de voitures risque de m'effrayer. Mais tout est quand même très positif et je suis très contente de mes progrès. Je n'aurais jamais pensé atteindre ce niveau lorsque j'en parlais il y a quelques années sur ce blog...