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Revoir un Printemps
28 juin 2005

La Famille, quelle plaie

   

Attention, c'est long

Ma famille, elle a deux faces. Comme tout le monde me direz-vous, mais eux c'est particulier. Particulier sûrement parce que c'est ma famille. Je ne sais plus sur quel pied danser, je suis désespérée.

Avant quand j'étais ado, au lycée, ça s'passait plutôt mal, très mal des fois même. Du genre à faire des crises de nerfs à rester enfermée dans ma salle de bains des heures à pleurer toutes les larmes de mon corps et à pousser des cris de folle. Des fois je me suis fait peur, j'ai cru que je m'en remettrais pas et que j'allais crever comme ça, étouffée par mes sanglots. Et puis les disputes avec mon père quand elles dégénéraient, valait mieux savoir courir vite. La salle de bains, c'est un peu mon refuge quand ça allait pas je m'y enfermais. Parce que quand je le faisais dans ma chambre, ma mère avait la trouille que je fasse une connerie, genre me foutre en l'air. Mais dans la salle de bains, je pouvais faire croire que je me lavais ou autre. J'y avais caché mon walkman et un cahier pour écrire. J'y étais bien.
Je me souviens d'une fois, on parlait philo à table. J'étais en terminale, nulle en philo et extrêmement susceptible quand on me donne tort, mon père a fait un bac scientifique, à son époque la philo n'était pas au programme, il n'en a donc jamais fait de toute sa vie. On parlait donc du plan du commentaire et de la dissertation que j'avais appris le jour même. J'étais nulle d'accord mais pas conne. Je lui affirmais avec justesse le contenu d'un des deux éléments et lui me soutenait du contraire. Moi je savais que c'était juste ce que je disais. Lui évidemment me donnait tort, et affirmait haut et fort que c'était lui qui avait raison. Evidemment ça a commencé à chauffer. Evidemment ça a commencé à crier. Et j'ai vu le signal du départ, quand il devient trop rouge et qu'il ne tient plus sur sa chaise. Là, il faut partir, sinon c'est trop tard. Les autres fois, je partais en courant, traversait ma chambre et allait m'enfermer dans la salle de bains. Evidemment il tambourinait comme un malade en hurlant pendant 10 minutes puis finissait par s'en aller. Quand je me mettais à courir, je le sentais juste derrière moi courant lui aussi, je savais qu'une chute ou un virage mal négocié me serait fatal. Cette fois-ci, je n'ais pas été assez rapide, je suis partie ms j'ai été très vite rattrapé. Il m'a attrapé par le bras, retourné puis agrippé par la gorge. Il me serrait et m'a soulevé de terre. Je regardais son visage rouge, explosif, les yeux injectés, et je lui hurlais "mais vas-y étrangles moi, tues moi vas-y je sais que t'attends que ça !!". Ma mère est rapidement intervenue et nous a séparés. Je ne sais plus très bien ce qui s'est passé après, j'ai du me prostré dans ma chambre et appeler une amie. Je ne sais plus.
Aujourd'hui quand j'en parle à ma mère, elle me regarde horrifiée et me dit : "oh mes grands dieux, non, il ne t'a pas étranglé tu divagues, t'es complètement folle". Soit je suis folle. Soit.


Enfin tout ça pour dire que rien n'a vraiment changé depuis. Depuis je suis partie de chez moi mais j'y reviens souvent. Depuis ma sœur a grandit et c'est un nouvel élément à prendre en compte. Depuis.
Certes il ne me court plus après. Mais il crie toujours autant et me donne toujours tort. Toujours. Ça ne changera jamais. Il n'a pas changé, j'ai évidemment toujours tort quand je relate un événement ou que j'affirme qu'il s'est passé cela ou ceci. Evidement j'ai toujours tort quand je dis que ma sœur me traite comme une merde. Evidemment j'ai toujours tort quand je dis qu'il m'a engueulé ce matin. Evidemment j'ai encore tort quand je dis, enfait quelque soit ce que je dis j'ai tort de toutes façons. Il s'arrange toujours pour me faire culpabiliser. "C'est toi qui a dis ça", "c'est toi qui a été désagréable quand je suis arrivé", "c'est toi qui", "c'est toi", c'est toujours moi.
Alors en fait oui peut-être que c'est moi, peut-être que c'est toujours moi. Peut-être que je suis coupable. Une sale coupable. Connasse.


Je ne veux plus de ça, je ne sais plus quoi faire, ils me tapent sur le système. Tous les 3 cette magnifique petite famille dont je ne fais plus partie. Ils sont tellement bien tous les 3. Quand j'arrive, je les dérange, je suis là, l'intruse. Ils me le font bien sentir. D'ailleurs ma chambre n'est plus vraiment mienne, une sorte d'annexe où on entrepose des choses. D'ailleurs je n'ai plus droit à rien. D'ailleurs la télé faut pas que je la regarde. Parce que le matin c'est pour ma sœur, à 13h pour mes parents, le soir avant le repas encore pour ma sœur et le soir après pour mes parents. Alors forcément après on s'étonne que je la regarde la nuit. Moi ça m'étonne pas. Par contre, les lessives je dois les étendre, le lave-vaisselle je dois le vider, la salle de bains la nettoyer et ma chambre la ranger. Je suis pas Cosette certes. Mais quand je vois que je suis la seule à le faire – hormis ma mère, j'ai un peu les boules. Ma sœur fait tout ce qu'elle veut, comme elle veut. Passe outre les interdictions, les punitions, ne fais pas ce qu'on lui demande. Me méprise, me parle comme un chien, m'insulte, me regarde avec son petit rictus mauvais au coin des lèvres, ça pue le mépris et la domination à 3 francs. Elle se la joue grande et je me sens ado. Et elle en jouit. Exulte quand je me fais jeter alors qu'elle est à l'origine de tout, exulte quand elle me parle mal devant les parents et que je leur fais remarquer et qu'ils me répondent "on ne veut pas d'histoire". C'est sur, c'est tellement plus facile de choisir la facilité ! Et ce même au détriment de quelqu'un. Ils n'en ont rien à foutre.
Comme ils ne veulent pas d'emmerdes, ils ne lui disent rien. Comme moi ça me fait chier, je râle. Comme ça les emmerde que je râle, je me fais engueuler. Comme ça me fait chier de me faire engueuler à tort, je pars. Comme ça ils sont contents. Et ma sœur jouit. Et moi je meurs.


Oui je me plains, oui je suis énervée, oui je parle mal.   
Mais je suis surtout désespérée, lasse. Je ne tiendrais pas 2 mois. C'est certain. Je ne sais plus quoi faire, j'ai déjà tout essayé. Tout ce qu'on m'a conseillé, comment faire, comment les prendre, comment répondre. Il y a bien la solution de facilité : se la boucler. Mais j'y arrive pas, trop impulsive pour. Je garde, je garde et au bout de 3 jours ça doit sortir, du coup ça explose.
2 mois, c'est long, très long, vraiment très très long.
Je sais même pas si d'avoir écrit tout ça, m'a fait du bien. Je me suis excitée sur le clavier. J'ai dérivé. Je voudrais partir. M'en aller. Fuir. Disparaître.
Comment faire. Comment.
Y a deux mots actuellement dans mon esprit : Désespoir et Comment.
2 mois… putain. 2 mois…

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Commentaires
Z
avant de répondre à chacun de vos comms, j'voulais juste vous dire merci et que ça me fait plaisir et du bien de vous avoir et de vous connaitre <br /> <br /> Oui Arés "l'exil" est nécessaire, autant pour moi que pour eux, parce que hormis ce que je ressens, pour eux aussi ça doit etre difficile, dur à supporter. Quant au silence, tout le monde m'en parle, faut que j'y arrive. Et même si tu es loin, ca fait du bien de savoir que t'es la quand même. bisous<br /> <br /> Creek même si tu as là, la famille restera toujours et je crois qu'il faut trouver une solution pour arranger les choses parce que malgré tout je veux pas les perdre<br /> <br /> C'est vrai que l'astrologie n'est pas ce qu'il a de plus fiable mais j'ai remarqué aussi qu'on avait de nombreux points communs (et pas que familiaux, humm Romain ;) lol). Ca ne doit pas etre simple tous les jours pour toi, je comprends. c'est vrai que l'indiffèrence c'est pas la chose la plus facile mais je vais m'y employer un minimum pour que ça change. t'inquiète si je trouve tu seras la 1ere au courant ;)<br /> Courage, bisous<br /> <br /> Ma ptite Perrine, y a rien à ajouter, tout est dit, on est dans le même bateau... mais on s'en sortira, c'est promis<br /> <br /> SPirit : parler avec ma soeur tranquillement j'ai essayé. j'arrive, je m'assois et je lui demande " tu sais je comprends pourquoi ça se passe mal comme ça entre nous etc" elle me ressort des vieux dossiers "ouais ms attends t'as vu comment tu m'a parlé tu te rappelles pas au pique-nique en janvier ce que tu m'a fais"... comme ça m'enerve on finit par s'engueuler, du coup j'sais plus quoi faire :s <br /> tout ce que tu dis est tellement juste que je trouve rien à dire plus. simplement je vais essayer d'appliquer ce que tu conseilles, y a que ça à faire.<br /> au fait, long d'accord mais pas con du tout ;) <br /> des coms comme ça c'est quand tu veux :)<br /> <br /> Merci :) c'est vrai mnt que tu le dis je me rappelles que je t'avais appeller et que j'étais venue chez toi. tu sais si je veux disparaitre ça sera juste temporaire et je crois bien que je viendrais chez toi ;)<br /> je t'adore aussi et j'serais toujours là gros bisous<br /> <br /> Exact Stef j'suis pas certaine non plus que de se taire tout le temps soit bon, c'est très complexe, faut tout nuancer. en général quand ça se passe mal, je m'en vais mais je reviens toujours. mon exil n'est que temporaire.<br /> Bisous
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S
"Alors fermer ma gueule,j'ai appris." : je ne suis pas sur que ce soit une bonne solution non plus. Du moins pas à chaque fois. Personnelement je l'ai tellement fermé, qu'aujourd'hui, j'ai du mal à m'exprimer oralement, correctement. <br /> <br /> Je suis d'accord avec Spirit avec "Ce n'est pas de fuite dont je parle, mais de distance stratégique". Quand les rapports entre plusieurs personnes sont tendu, la distance permait à chacun de prendre du recul. <br /> <br /> Gros Poutoux ;)
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L
Je me souviens de ce soir là, où tu m'a appelé en pleur et ou tu m'as dis ce que ton père t'avais fait. Le lendemain tu venais chez moi...<br /> On ne se rend pas toujours compte de la détresse de ces amis mais sache que même si j'habite à plus de 400 kilomètres maintenant, t'es toujours dans mon coeur et mon portable, toujours allumé, même pour ne rien dire. Sache que le jour ou tu voudra disparaitre (ce que j'espère pas parce que tes parents t'aiment malgré tout), tu auras une place chez moi.<br /> Je t'adore ma Dia et je serai toujours là.<br /> Gros bisous ma belle
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S
Par où commencer?<br /> Oui. Par Bon courage ma belle, sincèrement. Par te laisses pas avoir par les remontrances car tu sais ce que tu vaux puisque tu as été en général assez heureuse hors contexte familial.<br /> <br /> Ensuite, je suis comme mes Arès et PetiteConne.<br /> Ne peux tu pas retourner où tu vivais jusqu'alors? Ce n'est pas de fuite dont je parle, mais de distance stratégique.<br /> Ta soeur, je crois, mm si ce n'est que l'avis d'un con, que ça passera avec l'âge, à ton grand dam. Mais il y a une chose que tu n'as pas tentée. Tu parles du fait que tu es impulsive, que tu te fais rabrouer sans cesse et engueler. Mais as tu tenté de parler sincèrement avec ta soeur, déjà? C'est à dire, au point où tu en es, de lui dire: Ecoute "La Bète" (à remplacer par le nom vrai), c'est très dur pour moi de revenir ici de subir ce que je ressens comme des injustices mais je suppose que pour toi non plus, ce n'est pas rose. Pourquoi fais tu ça contre moi? Peut on repartir sur de bonnes bases?"<br /> Ca a l'air naïf, mais au mieux, ca peut marcher, mm temporairement, au pire, ça aura éclairé la situation et posé les conditions d'une vie familiamle meilleure.<br /> Pour ton père, je comprends pas: il a une réaction de Gamin. Il étrangle une, SA, fille? Moi je me retrouve dans le parcours slalomé de PetiteConne, mais étant un mec etc... j'en ai reçu des coups!!! Hihi.<br /> Cependant, je n'ai jamais changé d'opinions.<br /> Ce que j'ai fait, c'est montrer au jour le jour en les ignorant mais en étant responsable de moi et de toute la famille, que j'étais sérieux. Sérieux dans les études, dans l'aide que j'apporte aux miens, dans mes convictions et que peu importe les contradictions des autres, je ne change pas mais je me tempère.<br /> Ainsi, si ton père t'enguele ou ta soeur te parle mal, rien de mieux que la technique du "Coupé Décalé SPiritéen".<br /> Soeur qui se la pète:"...." Toi: Ecoute, tu parles pas correctement, mais c'est pas grave. Fais ce que tu veux, mais tu ressentiras la mm chose en pire quand on te le fera. Et là, je serai là, pour te relever. Sache que tu n'atteins que ta propre connerie à jouer à ça, j'ai pas le time pour les regrets. <br /> Et ce genre de connerie où tu coupes la connerie de l'autre et que tu recadres le débat pour le clôturer, ca doit être un effort soutenu. En gros, montre sans le dire que t'es sage.<br /> Ne la ferme pas mais parle toujours avec un ton mesuré, mm si tes propos sont HARD CORE.<br /> Pareil avec tes parents.<br /> <br /> Mais le mieux, c'est de poser des mots à ces souffrances. Accepter ses propores torts et faire prendre conscience aux autres que leurs actes sont néfastes pour toi comme pour eux.<br /> <br /> NE te décourage pas et si tu dois repartir, prépare juste tes arrières (^^), mais sans regrets fais-le sans couper les liens.<br /> <br /> Sinon, garde espoir, c'est chooo pendant 2 mois, mais tu vainqueras et évades toi au taff et avec tes amis comme le disent Arès et ton Soç Kreek.<br /> <br /> Peace. SPirit, pas assez proche, ni mm sans reproches, mais te mets une main sur l'épaule.
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P
coucou cocotte, qd g lu ton desepoir tu le sais bien g le comprend tellement. ce que tu vis g le vis exactement pareil et sa bouf sa exaspère, jusqu'au jour ou on s'enferme et on croit kon va mourrir. y a pas tres longtemps souvien stoi de mes messsage, g savais plus comment me calmer g cru crever de dégout. la seule solution partir travailler loin pr l'été et partir en irlande et ne pas revenir. c peut etre lache mais vaut mieux sa que tjs vivre ça. g comprend tellement se que tu vis et se que tu penses que je trouve pas les mots pour te donner de l'espoir. l'espoir il y est quand on les voit pas c .... ma soeur c la meme que la tienne enfin sur le plan de nous dénigrer et d'avoir les parents dans la poche. viens en savoie je te cacherais!!
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P
Le passage ou tu racontes quand on père te courait après...ça me rappele moi tout simplement,à peu près au meme age.<br /> <br /> Fallait mieux savoir courir vite c'est sur,pousser la porte de la salle à manger,s'élancer dans les escaliers,tourner à gauche,rentrer dans sa chambre,refermer la porte pendant qu'il est encore un peu plus loin,tourner la clef dans la serrure.<br /> J'avoue que je n'avais pas toujours le temps.<br /> <br /> Le voyant entrer,je reculais jusqu'au mur d'en face,regardant ses yeux de fou.Je ricanais,comme pour une dernière provocation '' ben vas y frappe moi,vas y''.<br /> <br /> (Soupir)<br /> <br /> Tu sais j'ai vu à quelle date tu es née et meme si on croit pas à l'astrologie,on est du meme signe et on a des traits de caractère commun...<br /> Moi avec ma famille,j'y vis tous les jours, 365 jours en moyenne (moins parce que jsuis pas tjrs là mais on va pas jouer sur les détails),je n'ai pas la chance de pouvoir partir ailleurs.<br /> Alors fermer ma gueule,j'ai appris.<br /> <br /> Il veut toujours avoir raison?J'ai toujours tort.Ok.<br /> Ca sera comme ça.Je ne vais plus lutter puisque je perds à chaque fois de toute manière.<br /> Je ne peux que te conseiller de te mettre au dessus de tout ça.<br /> D'ignorer ta soeur par exemple,sentir que ça te touche,que vos relations sont bancales ça lui fait trop plaisir.<br /> <br /> Enfin l'indifférence quand on est impulsive...je sais ce que c'est.C'est pas négociable.<br /> <br /> Si jamais tu trouves une solution à tout ça..ça serait gentil de me la transmettre par blogd interposés parce que ...enfin voilà :(
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C
ps : l'un sur l'autre = l'un AVEC l'autre !
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C
Zofia, un mois et demi tu dois tenir, pas 2, juste un mois et demi, peut être moins, mais pas plus.<br /> <br /> Apres, on sera ensemble, j'serais là tout le temps, meme en aout, j'dormirais par terre et on sera ensemble, le duo de coeur, la dame et le valet.<br /> <br /> Et septembre, ha ! septembre ! On sera tout deux en collocation, on sera tout deux l'un sur l'autre et tu pourra crier si ca te plait, passer le week end avec moi si la famille te soule, plus jamais seule avec ton walkman, j'suis là, j'serais là, et j'compte pas te laisser seule (pis j'ai pas la force de te soulever ^^ avec mes bras de mouche anorexique... lol)
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A
Quand c'est comme ça, les amis sont les meilleurs alliés du monde. Essaie de déserter cette maison où tout le monde t'oblige à ne pas faire ce que tu veux. Tu n'as pas d'autre alternative, et si tu ne veux pas casser ce qu'il reste entre toi et tes parents (et aussi ta soeur), squatte tes amis.... C'est vrai qu'en tant qu'Arès, le seul conseil que je peux te donner c'est le silence. Moi, ça marche, et après ils me laissent un peu plus de liberté. mais si tu es impulsive, alors c'est différent.<br /> Je te souhaite en tout cas plein de courage, et j'espère que tu auras à tes côtés, des amis un peu plus proches que moi pour te réconforter et t'aider à trouver des solutions....<br /> Plein de bisous Zofia.<br /> Arès
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