Atmosphère Passée
La guirlande clignote sur le buffet éclairant par intermittence les
personnages immobiles de la crèche ; quand j’étais petite je croyais
que les santons placés dans la mousse se réveillaient et vivaient la
nuit et que le matin ils retrouvaient tous leur place au millimètre
près. Je leur inventais des vies, les mariais, leur donnais des enfants
et des animaux domestiques. J’aime bien ce moment où l’on commençait à
chercher des idées pour faire la crèche, de la mousse, des feuilles,
des branches pour faire des arbres, le plus dur était de trouver
quelque chose qui pourrait faire la rivière…
Blottie dans le canapé,
devant le feu crépitant, il n’était pas tard mais la nuit était déjà
là, c’était sûrement les vacances. Les yeux grands ouverts rivés sur
l’écran de la télé qui diffusait Le Noël de Mickey, sans doute le
dessin animé le plus triste que je connaisse.
C’était la première
fois que des gens passaient Noël en étant triste et sans rien ou
presque dans leur assiette et pas une multitude de cadeaux au pied du
sapin. J’ai compris plus tard que ce dessin animé était plus proche de
la réalité que toutes les autres fables de Noël.
Un voyage dans le passé à cette seconde précise où tous les sentiments innocents de l’enfance étaient encore figés et présents.
Un
voyage dans le futur, un feu de cheminée quelque part, un enfant
blotti dans une couverture devant Le Noël de Mickey, des cadeaux au
pied d’un sapin pas trop loin, et les sentiments de l’innocence qui
reviennent…