Publicité
Revoir un Printemps
4 février 2006

Sur le fil

Evasive, furtive, elle est au bout du fil suspendue dans le vide, devant les abîmes glacés et les flots déchaînés.
Elle attend.
L’attente d’une réponse, l’attente d’un besoin, cruelle elle attend. Non, elle a dépassé le cap de l’attente.
Elle est indifférente, pendue au bout de son fil, balancée par le vent qui se lève.
Le fil, liaison entre deux rives, la mort et la vie.
La vie en haut sur terre, la mort en bas au fond de l’océan.
Les embruns de la mer viennent jusqu’à elle, soulevés par la tempête. Son corps est ballotté par la puissance du souffle, malmené, violenté.
Un pas en avant, la mort. Un pas en arrière la vie.
Elle vit sa vie sans vie.
Un sursaut, un regain. Brillante, Brûlante de fièvre, de désir, elle se cambre sur son fil, l’entoure autour d’elle comme un serpent voluptueux. S’offre à la pluie du ciel, luisante, elle se caresse de sa nuque à son ventre, s’attarde sur ses seins tendus, glisse ses doigts dans ses boucles violettes.
Immobile.
Cambrée, on dirait qu’elle est fixée dans son extase. Un cri. Un hurlement qui déchire le silence.
Un éclair. La tempête redouble de force, son corps a perdu de sa tension, s’assouplit comme une poupée de chiffon.
Elle est revenue à la vie pour mieux la quitter.
Elle lâche le fil.
Une chute sans bruit, juste les gouttes de pluie qui rebondissent sur l’eau. Les vagues l’aspirent, les fonds l’attirent, il fait noir et tous les bruits sont comme étouffés.
Un pas en avant, la mort.

Sur la consigne de Coumarine
on peut retrouver mon texte sur son blog collectif aussi
n'hésitez pas à aller le consulter : Paroles Plurielles

Publicité
Publicité
Commentaires
S
"Un pas en avant, la mort. Un pas en arrière la vie." : pourquoi ne pas reculer dans ce cas? il n'y a pas de honte à çà! Quand on est dans une impasse, le seul moyen de sortir à de rebrousser chemin, pour chercher une autre issue.
Répondre
Revoir un Printemps
Publicité
Publicité