Publicité
Revoir un Printemps
31 août 2008

Alter egoS

J’ai bu un verre de vodka avec du citron vert et des glaçons. En même temps, je lisais l’article d’Alice Fontaine dans le Femina d’aujourd’hui, Ma sœur, mon alter ego. A l’approche de la sortie en librairie du livre Entre sœurs, une question de féminité de Sophie Carquain et Maryse Vaillant, la rédaction l’a confié à la lecture de 5 femmes, elles livrent leur témoignage…
En feuilletant le magazine, je savais que je n’aurais pas dû lire cet article. Je n’aurais pas dû parce que les témoignages sont heureux et pleins d’un bonheur fraternel que je ne connais pas.
Mais j’ai persisté et je me suis interrogée sur les raisons de ce non-amour. Je me suis finalement rendue compte que toutes les femmes qui se racontent dans cette double page, ont toutes un lien avec leur sœur, quelque chose qui les rapproche, les unit et leur permet de tisser une relation, plus ou moins forte, baignée par une certaine affection et un certain respect pour ce que fait l’autre.
Personnellement, à part mon sang, je n’ai rien qui me relie à ma sœur. Elle ne serait pas ma sœur, nous ne connaitrions probablement pas et au vu de ce que nous sommes, je peux penser que nous ne serions pas amies. Ma sœur et moi sommes des extrêmes. Je ne sais pas si elle s’est créée un comportement, calqué sur le contraire du mien, par volonté, pour marquer une réelle différence ; ou si cette différence est absolument naturelle.
Bien sûr quand on était petites, on jouait ensemble et on dormait dans la même chambre. Mais cela ne signifie en rien que l’on s’entendrait plus tard, une fois adulte. Et le constat est celui que nous ne nous entendons pas.
Elle fait l’exact contraire de ce que je ferais. Je ne m’embellis pas pour plaire aux autres, pour être acceptée d’un groupe. Elle oui. Alors certes, on peut me reprocher qu’elle n’a que 18 ans et qu’elle se cherche. Je veux bien l’admettre. Mais à 18 ans, je faisais déjà les choses pour me plaire et non pour plaire à la masse, au groupe.
La liste peut continuer longuement. Et l’on pourrait s’entendre, à défaut de se comprendre, si cela s’arrêtait là. Mais ce qui empoissonne nos relations, c’est cette espèce d’animosité, d’agressivité latente, persistante, qu’elle a envers les autres, et principalement envers moi. Pourtant, je n’ai jamais été salope envers elle. Bon d’accord, quand j’étais ado, je l’envoyais chier. Mais ado, je ne le suis plus, et depuis longtemps.
J’ignore d’où peut venir ce ressentiment et ce qui le cause. Impossible d’aborder le sujet avec elle.
Le fait de vivre avec son extrême, son contraire le plus strict est déjà très difficile mais quand, en plus, celui-ci manifeste si souvent son mécontentement envers vous, c’est encore pire.  Ce qui fait que bien souvent je craque. Ce qui me manque aussi, c’est qu’elle soit complètement indifférente à mon expérience. Elle va entrer dans une période que j’ai moi-même vécu au même âge. Elle ne me pose aucune question et quand je tente d’en parler, cela ne se passe pas comme je l’espérais. Pourtant, je n’ai pas du tout l’intention de jouer les secondes mères ni les moralisatrices. Disons que j’aimerais bien qu’elle s’intéresse un petit peu plus à ce que je peux faire… ce n’est pas une question égo. C’est une question d’équilibre. Jamais elle ne vient au ciné avec moi. Pourtant je vais au ciné avec elle. Il manque un peu de réciprocité.
Des fois, j’en viens à penser que c’est mieux comme ça, qu’au moins je ne serais jamais déçue car je n’attends rien. Ce qui m’empêche certainement d’être plus cool, de peut-être faire perdurer la situation.
Se protéger avant tout pour parer à l’indifférence, à la jalousie, et à tout ce qui fait que j’en suis là, aujourd’hui, à écrire ce genre d’articles…

Publicité
Publicité
Commentaires
C
C'est très difficile comme relation... le lien du sang remplace-t-il les affinités ? j'en suis pas sure...<br /> Avec mon frère, c'est pareil, nous sommes très différents, nous voulons des vies très différentes... étant l'ainée et, je dois bien l'avouer très très famille, il m'a souvent blessé et déçu par sa nonchalance et son indifférence... Et intèrieurement, je sais, qu'avec les années, nous ne nous verrons plus que pour les fêtes et les réunions de famille...<br /> Et je le regrette infiniement, je suis même un peu jalouse de la complicité et de l'unité que forment certaines fratries... Mais on choisit pas sa famille !<br /> So... Enjoy et be cool ! ;)
Répondre
L
Quand j'étais petite, mon frère et moi, on n'arrêtait pas de se battre et on se détestait. Vraiment. Il me pourrissait la vie -- et je suppose qu'il pensait pareil de moi.<br /> Maintenant ça va. On n'est pas les meilleurs amis du monde, mais on s'aime bien. <br /> Surtout depuis qu'on ne vit plus ensemble d'ailleurs.
Répondre
L
"Alors certes, on peut me reprocher qu’elle n’a que 18 ans et qu’elle se cherche. Je veux bien l’admettre. Mais à 18 ans, je faisais déjà les choses pour me plaire et non pour plaire à la masse, au groupe. "<br /> --> Ca n'est pas lié à l'âge, il y a des gens qui restent à ce stade toute leur vie.
Répondre
P
Ma soeur et moi on est également très très différentes. Pas le même parcours, pas les mêmes choees vécues au même moment. Pas du tout le même caractère ni les mêmes réactions. Pas le même rapport aux gens et à nos parents et sans doute qu'on aura des vies très différentes par la suite.<br /> <br /> Elle me demande rarement conseil, elle ne me confie pas ses petits secrets et ma foi, je crois que je lui en raconte pas beaucoup non plus, mais toujours plus qu'elle, ça c'est sur. On a une relation comme ça, pas spécialement fusionelle.<br /> <br /> On fait rarement de choses ensembles mais vu qu'on va être toutes les deux sur lyon cette année, je compte bien l'inviter au ciné ou au restau par exemple, parce que je veux lui faire tester des trucs et je sais qu'elle est toujours partante pour tout (surtout pour manger d'ailleurs). <br /> <br /> Alors ouais, on a souvent quelques soucis, et je cautionne pas du tout certaines choses à son sujet. Mais en lisant ton article, je réalise que ma soeur et moi on est quand même complices, on rigole des mêmes choses, on a le même sale humour et des tonnes de souvenirs en commun. Ca aide.<br /> Pourtant dieu sait que c'est dur d'avoir 5 ans de différence. <br /> <br /> C'est pour ça que les situations bloquées me rendent tristes, parce que même si toi et ta soeur vous êtes très différentes, je suis sure que vous pourriez avoir les mêmes délires, même futiles, genre aller faire du shopping ensemble.<br /> <br /> Tu dis que t'attends rien et que tu te détaches, ou que tu veux te détacher de la situation. Mais les faits sont là. Les rapports avec ta soeur sont très très très présents sur ton blog, preuve que ça te travaille.<br /> <br /> Après, que faire...à chaque fois je te dis d'attendre que le temps fasse son oeuvre et gomme un peu vos conflits...J'espère que ça se passera ainsi, et j'espère surtout qu'elle se remettra en question un jour. <br /> Tout ce que tu peux faire c'est rester zen, je sais que c'est dur mais j'ai l'impression qu'elle cherche à provoquer ton hystérie (façon de parler hein, je dis pas que t'es une fille hystérique)et si tu arrivais un jour à lui rigoler au nez au lieu de montrer qu'elle a eu un impact sur toi, ça la destabiliserais peut être un peu...
Répondre
C
Au fait Anto, tu n'as pas tort sur le fond, mais tu sais quelquefois, ça ne s'arrange pas avec le temps, même quand les deux frères/soeurs sont devenus adultes. Parfois le lien de sang et le passé commun ne change rien à l'affaire : quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Et certains frères et soeurs, trop différents, ne se voient presque plus quand ils font leur vie. Evidemment, je souhaite que ce ne soit pas le cas pour Zofia et sa soeur et que ça s'arrange avec le temps. C'est possible, chaque famille est différente.
Répondre
C
Tain, dire que j'aimerais avoir une soeur, moi !
Répondre
A
"Elle fait l’exact contraire de ce que je ferais. Je ne m’embellis pas pour plaire aux autres, pour être acceptée d’un groupe. Elle oui." <br /> Vous avez des caractères et des comportements bien différents, c'est encore une ado et toi tu commences petit à petit à rentrer dans la vie active, celle des adultes murs et responsables, laisse lui le temps de grandir et essaie de moins vous comparer. Tu le dis toi-même, vous êtes contraire alors c'est sûr, elle ne fera jamais les mêmes choses que toi. <br /> "Elle va entrer dans une période que j’ai moi-même vécu au même âge. Elle ne me pose aucune question et quand je tente d’en parler, cela ne se passe pas comme je l’espérais." Tu as donc plus d'expérience qu'elle et tu sais pas où elle peut passer, vu que tu l'as déjà plus ou moins vécu... Elle ne te demandes rien simplement parce qu'elle a envie de vivre cette période-là à fond et elle n'a peut-être pas envie d'une personne qui lui dise ce qui peut-être bien ou mal pour elle... Même si toi tu es là pour elle et pour la conseiller et que tu le ferais volontiers. <br /> <br /> Tu sais, j'ai aussi une petite soeur, elle a 17 ans, on a donc moins de différence que toi avec la tienne, mais jamais elle ne m'a demandé comment c'était le lycée avant qu'elle y entre, elle ne m'a jamais demandé conseille sur les cours ou sur autres choses d'ailleurs. Et pareil, elle est très différente de moi, on n'a pas du tout les même caractères et la même façon de voir la vie, pourtant on a réussi à trouver des sujets d'entente et des points communs. Mais ça ne s'est pas fait en un jour et il est vrai que pendant une certaine période on ne s'entendait pas comme je l'aurais aimé. <br /> Si j'ai un mini conseil à te donner, c'est de vous laisser du temps pour apprendre à vous connaître, tout n'est pas perdu et un jour surement la situation ne sera que meilleure. C'est tout de même ta soeur et malgré ces quelques différends vous avez quand même un passé commun, que certains frères et soeurs n'ont pas... <br /> Courage et patience :)
Répondre
Revoir un Printemps
Publicité
Publicité