Le discours d'un roi
L'histoire : Le passé méconnu du père de l'actuelle Reine d'Angleterre, confronté à un problème d'élocution l'empêchant d'avancer dans sa vie d'homme et de monarque, soutenu par sa femme et affrontant ses peurs à l'aide d'un thérapeute aux méthodes peu conventionnelles.
La première scène tétanise. Il n'y avait pas mieux pour commencer que cette immersion directe, face au peuple, au problème, à l'angoisse, à la honte.
Ce film est vraiment de toute beauté : fort, émouvant, j'aurais presque envie de dire royal ! Colin Firth est magistral, parfois rageur, souvent démuni face à son bégaiement, il incarne avec brio ce roi en devenir à la carrure puissante que sa voix bloque.
On entre ainsi à la fois dans le combat d'un homme, avant d'être celui d'un souverain, mais également dans l'intimité de cette famille royale britannique qui fait tant fantasmer. Il est très prenant de suivre les progrès de « Bertie », le côté technique, et les tourments de la Court, la mort de George V, la brève succession du fils ainé David, et bien sûr la guerre avec l'Allemagne.
Tout comme d'observer les liens qui unissent peu à peu le futur roi et son « docteur », remarquable Geoffrey Rush et l'on a envie de mettre, nous aussi, toute notre énergie à sa réussite.
On sent combien l'épouse d'Albert Windsor a été décisive, aimante, forte, prenant les choses en main et Helena Bonham-Carter, gracieuse et très posée, en est la parfaite incarnation.
J'avais peur d'un film un peu poussiéreux, austère, on est très loin du compte ! C'est brillant, rythmé, drôle, cet humour so british se trouve sublimé par des dialogues justes, bouleversant, plus d'une fois, les larmes me sont montées aux yeux. La réalisation soignée apporte toute l'ampleur qu'il fallait à ce scénario réaliste, délicat, confrontant le spectateur a une angoisse qu'il a parfois pu rencontrer (et pas seulement dans le domaine de l'élocution...).
source photos : Allocine © Wild Bunch Distribution