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19 septembre 2007

The Magdalene Sisters

Je ne m’attendais pas à un tel choc,ni à une telle violence. Ce film raconte l’histoire vraie de 3 jeunes femmes emprisonnées à vie dans un couvent Marie Madeleine, en Irlande en 1964 :
Lors d'un mariage, Margaret est violée par son cousin. La honte s'abat sur toute la famille. Au petit matin, le curé de la paroisse vient la chercher.
Bernadette est pensionnaire dans un orphelinat. En grandissant, devenue jolie, elle suscite la convoitise des jeunes gens du quartier. Considérant que sa nature et son caractère la destinent au pire, la direction de l'orphelinat la confie alors à l'unique institution susceptible de la maintenir dans le droit chemin.
Rose, qui n'est pas mariée, vient de donner naissance à un petit garçon. Séparée de son bébé, elle est emmenée au couvent des soeurs de Marie-Madeleine.
Les trois jeunes femmes sont immédiatement confrontées à Soeur Bridget, qui dirige l'établissement et leur explique comment, par la prière et le travail, elles expieront leurs pêchés et sauveront leur âme.

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On pourrait croire que ça passe il y a longtemps où la morale était prioritaire sur tout le reste. Mais ça ne se passe qu’il y a quelques années, 1964 après tout c’est pas très loin.
Arrivées dans ce couvent, on pourrait dire prison, commence les tortures, les humiliations, les punitions, la violence, la haine et d’après les sœurs, dictés par la main de Dieu. Ah Dieu est beau quand on veut justifier tout et n’importe quoi. Ces sœurs n’étaient pas très loin des gardiens nazis des camps de concentration, notamment dans les scènes de tonsure ou lors du passage en revue des corps nus des jeunes filles par deux soeurs dont l'humour s'appuie sur l'humilitation de celles-ci.
Filmé de manière très classique, il vaut mieux des images frappantes que des longs discours, par Peter Mullan et porté par des actrices (gros coup de coeur pour l'actrice de l'affiche Nora-Jane Noone) réellement habitées par leurs personnages, on sent une tension extrême à l’aboutissement de ce film. Il est de ceux qui me retourne le cœur, l’esprit et l’estomac.
La religion poussée à l’extrême de son pouvoir de persuasion.

Il faut savoir que ce genre de « maisons » était très répandus en Irlande à cette époque et des filles déclarées "perdues" étaient incarcérées sans avoir commis de méfait, elles étaient pauvres, orphelines, victimes de viol, parfois "fille-mères".
Les Magdalene homes ont été créés en Irlande au XIXe siècle. Ils doivent leur nom à Marie-Madeleine, une pécheresse devenue sainte-femme après s'être repentie aux pieds de Jésus qui la laissa les lui laver.
A l'aube du XXe siècle, ces institutions sont reprises par l'Eglise, placées sous la direction des Soeurs de la Miséricorde, à la discipline de fer, et transformées en laveries. Les pensionnaires y travaillent sans rémunération dix heures par jour, sept jours sur sept, coupées du monde, lavant le linge des hôtels, des universités et autres établissements.
Grâce à la puissance du clergé, ces institutions sont maintenues jusque dans les années 70. Il faudra cependant attendre 1996 pour que le dernier de ces couvents-prisons soit fermé. Le nombre de jeunes femmes enfermées dans ces prisons approche les 30 000...

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Mais le film parle de lui-même.

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Commentaires
C
Raconté comme ça, étrangement, ça me donne envie de le voir...
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P
J'ai vu ce film au ciné moi.... ça fait mille ans j'ai l'impression!<br /> En fait ça fait seulement cinq ans mais mine de rien, et tu sais pourquoi maintenant, il y a certaines scènes qui sont gravées dans mon esprit... et lire ton post m'a fait me souvenir de plein de trucs.<br /> J'me souviens que j'étais toute chamboulée à la sortie du ciné... mais c'est pour ça que j'aime voir des films de ce genre de temps en temps.... ça te remue.
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V
Certains passages sont assez dur dans ce film et on ne peut pas dire qu'il soit très gais. On reste un peu sur le cul quand on voit les "conditions" de vie de ce genre d'établisement qui ne font pas du tout dans le social mais plutôt de l'esclavage.
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M
Je ne sais plus si j'avais vu la bande annonce ou des extraits, mais ça m'avait amplement suffit. C'est pas trop une boule dans la gorge que j'ai en voyant ce genre de film, plutôt une colère qui monte, qui monte, qui monte... Quitte à couper le film en plein visionnage tellement je suis énervée.
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