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Revoir un Printemps
2 juin 2008

Jamais bonne à prendre

J’ai toujours réfléchi, j’ai toujours pesé le pour et le contre, étudié toutes les possibilités, toutes les voies. Seulement, souvent, on te demande de faire un choix. Un choix crucial à un moment crucial.
En 3ème, tu dois déjà savoir ce que tu veux faire de ta vie. A cette époque-là, je voulais faire des sciences, surtout de la bio et de la chimie. Mais j’ai revu mes prétentions à la baisse. Je suis partie en voie générale option éco. Et même si j’aimais beaucoup ça, j’ai voulu faire une première L. Mon prof de français m’a planté un couteau dans le dos en écrivant sur mon livret scolaire que je savais à peine lire et écrire et que ma compréhension était loin d’être suffisante.
Soit. J’ai passé un bac éco. J’ai bien aimé, l’éco surtout, ça m’apportait pas mal de trucs pour comprendre comment marchait les sociétés. Disons que c’était du pratique mais je ne me voyais pas continuer là-dedans.
Quelques mois avant juin, on te donne un dossier d’orientation que tu dois remplir pour ton avenir, ton job, ton futur.
Et là, ça a été le gros blanc. Que faire ? Où aller ? Étudier oui mais quoi ? Et pour faire quoi au final ? Parce qu’il faut penser argent, stabilité, parce que même si on se dit que la galère ça sera pas grave si on fait ce qu’on aime, les parents sont là pour te rappeler que malgré tout c’est important.
Je savais que je voulais écrire et les métiers qui rapportent en écrivant, y en a pas beaucoup. J’ai tenté le journalisme. L’iut m’a jeté, je n’avais pas 15 de moyenne.
Donc la fac. Sciences de l’Information et de la Communication. Des beaux mots et plutôt un bon programme. Ce qu’on ne m’a pas dit, c’est qu’après la fac, il faudrait que je fasse une école privée. Une école privée que je n’ai pas pu faire vu les prix.
Retour à la case départ. J’ai quand même continué parce qu’arrivée à la licence, je ne pouvais pas tout recommencer ailleurs.
C’est con parce qu’aujourd’hui, je SAIS que j’aurais du faire autre chose. La com, c’est bien beau mais ça ne donne pas de boulot.
Mais il a fallu choisir. J’ai hésité, longtemps, avec le droit, la géo, l’informatique, surtout le droit.
Finalement, je vais tenter l’enseignement. J’aime ça. Mais.
Mais aujourd’hui, je connais des tas de possibilités qui m’intéressent, m’attirent, et que je ne connaissais pas à l’époque. Sauf que là, je ne peux plus trainer, j’ai plus droit à l’erreur. Je dois faire un dernier choix.
Ces derniers jours, je me suis prise à rêver de « diriger » une salle de classe, chose qui me tétanisait il y a peu. Je ne suis pas moins inquiète. Je suis résolue. Pour des tas de raisons.
Je me vois un peu plus dans mon futur rôle mais je pense qu’un jour, je changerais d’orientation pour finir par faire un truc que j’ai raté maintenant et que je ne voudrais pas regretter toute une vie.
Là, j’ai un goût d’inachevé, d’orientations ratées, de mauvais choix et de mauvais conseils. C’est tout ça que je regrette. Pas mon dernier choix, je pense qu’il n’est pas si mauvais. Seulement, je me sens si jeune pour affronter ça. Juste ça, parce que n’importe quel autre job ne m’effraie pas autant. Ce n’est pas par peur d’entrer dans la vie active, qu’on se le dise. Je suis même plutôt impatiente de ce côté-là.
Seulement l’éducation est une énorme responsabilité, et au vu de la jeunesse et l’enfance actuelle, j’ai assez peur de me trouver face des enfants plus qu’à moitié enfants, hyper agressifs.
J’ai peur de ne pas réussir à assumer l’agressivité des enfants d’aujourd’hui.
Ça y est, j’ai mis des mots, je l’ai dit et je l’ai même écrit.
C’est déjà un pas en avant, vers l’avant.

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Commentaires
S
COmment ça tu fais ton SPirit!!<br /> Arrrgh!<br /> J'avoue que j'écris trop pour dire des choses pas très...claires!<br /> Oui, tu n'as pas mon niveau d'embrouilles littéraires, ma tendre Audrey!<br /> Mais intellectuellement, tu me dépasses!<br /> Et tu auras remarqué que j'ai fait des efforts: je ne parle plus ou peu.<br /> <br /> Zofia: moi, j'ai confiance. J'aurais aimé avoir une prof comme toi. J'aurais eu moins de pb par la suite avec l'autorité.<br /> <br /> Peace. SPirit, ce con.
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C
Je crois que c'est pour tout le monde pareil en fait. On a beaucoup plus de possibilités qu'il y a quelques décénnies ; trop de choix et personne pour nous aider à les prendre de façon éclairée.<br /> Au lycée moi je savais ce que je voulais faire. c'était clair net et précis j'avais tout planifié, je m'étais documentée à fond. Genre l'élève modèle qui prend son orientation à coeur et ultra motivée. Et au final ben j'en suis bien loin...<br /> Je voulais être traductrice. De ciné. Ecrire les sous-titres de films et les dialogues des doubleurs. Précis, pointu comme choix.<br /> J'avais même un plan B : journaliste. dans le ciné of course.<br /> <br /> J'ai choisi la fac qui devait me permettre de bifurquer du plan A au B si nécessaire : LEA. Et finalement j'ai foiré, j'ai mis 4ans à avoir mon deug et je me suis sentie trop minable pour le plan A ou B; mais j'ai découvert un plan C : documentaliste. Après une licence j'ai fait un DUT infocom. Et finalement aujourd'hui je suis chargée de communication (comme quoi mais si tu peux trouver du boulot ds la com). Soit LE SEUL boulot que la timide que j'étais était persuadée de ne jamais faire...<br /> <br /> Au final je regrette pas mal de choses et je me demande toujours si j'ai fait les bons choix. A 30ans je suis loin de ma vie rêvée d'ado. Mais elle n'est pas si mal finalement et puis je me dis que j'ai encore le temps de l'améliorer.<br /> <br /> Ne regrette pas tes choix ou ton absence de choix. Chaque chose vient en son temps, et si tu avais fait les choses autrement rien ne dit que tu serais mieux aujourd'hui... Tu parles de ton dernier choix, mais c'est bien loin d'être le cas ! Et puis tu sais il y a vraiment plein de possibilités dans le monde de l'enseignement et les mômes ne sont pas tous des monstres !
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A
Je suis référente d'insertion professionnelle dans un centre de formation, j'adore mon métier et le mène comme la fluidité sanguine de mon corps !!! Mais c'est une vocation, avec la volonté de toujours se transcender, de faire preuve d'écoute, d'empathie, de discernement, de self control, de détachement (ne jamais rien prendre perso) et laisser sa propre vie à la maison !! J'y ai vu bcp de gens se casser la figure (une licence ne suffit pas)..Pour moi, c'est tout autant une vocation que la médecine, même si la paie est 6 fois moins intérêssante. Mais pour tout l'or du monde, je ne changerai de voie (j'ai fait des études de com aussi ;-))) bisous et bon courage
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A
eh! t'es dans les coups de coeur canalblog, mes félicitations ma cocotte!<br /> bisOus
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L
Je comprend... je suis devant mon ordi toute la journée à me demander pourquoi j'ai fais ces choix et ce que je vais bien pouvoir en faire...<br /> Pas facil tout ça.
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M
Wahou, je comprends tout à fait - du moins le début, le reste je ne l'ai pas encore vécu -, je suis en plein psychotage de 'que vais-je faire après le bac ?' plein d'options se proposent mais j'ai l'impression qu'elles sont toutes casses-gueules. Bref. J'ai encore un an. Et je compatis entièrement :)
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A
Le tout est surtout de savoir ce qui te botte vraiment dans la vie? Si les enfants te tétanisent, ce n'est peut-être pas ce à quoi tu devrais penser. Qu'est-ce qui te rend heureuse, qu'est-ce qui te ferais le lever le matin avec une pêche d'enfer? (n'exagérons rien bien-sûr!) Pour ma part, j'ai été confronté à ces choix de la même manière. J'ai été en voie générale après la 3ème parce que "il faut aller le plus loin possible". J'ai passé un bac ES sans savoir vraiment pourquoi? Vu que je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire. Mais il fallait un bac qui ouvre sur tout. PFF foutaise, après le bac j'ai fait une fac de socio et ensuite j'ai continué dans la psycho. 3 années jusqu'à la licence pour m'apercevoir que ce n'est pas ce qui me motivait. Je travaille avec des personnes âgées aujourd'hui milieu dans lequel un bep sanitaire et social m'aurait conduit très loin aujourd'hui. Je n'ai pas de regret. Saches que c'est comme ça quei tu trouveras ta voie.<br /> Bisous
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C
Prof c'est un métier que je ne pourrais pas faire : je passerais mon temps à gueuler. Comme dit Petiteconne, il y a toujours eu des élèves insolents et des meûgnons qu'on mangerait ; je pense que ce qui a changé, c'est que l'insolence arrive plus tôt.
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P
"ces petites caSes"<br /> <br /> PFFFFF
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P
Et je suis super désolée d'avoir autant écrit, c'est traitre ces petites casses à commentaire.<br /> J'ai fait mon SPirit mais j'ai pas le niveau, je sais ;)
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