Peur de rien
Je suis plutôt du genre marcheuse, en ville, à la montagne, en plein soleil ou même sous la pluie, ça m'est égal. J'aime marcher. Mes escapades le prouvent, la plus longue en un temps réduit à Lyon ou la plus endurante sur 5 jours à Barcelone, et puis ailleurs à chaque fois. Et comme je ne fais pas de sport, ça me fait office d'exercice physique.
Et quand je marche au bord de la route, je me suis rendue compte de la capacité des conducteurs à rouler largement au-dessus des limitations de vitesse dans des lieux qui ne s'y prêtent pas forcément (c'est-à-dire ni autoroute ni voie express). J'ai remarqué leur capacité à accélérer aux abords des passages piétons, à l'entrée des ronds-points. En voiture, la lenteur, la réflexion, l'erreur ne sont pas permises. Jamais. Il n'y qu'un mot d'ordre : la vitesse, la rapidité. Aller toujours plus vite. En voiture, l'agressivité, la rapidité, la haine, l'intolérance, l'impatience sont de mise.
Et quand j'observe l'immense rond-point près de chez moi, je panique encore plus à l'idée d'être au volant. Je vois ces voies d'accès, doubles pour certaines, la vélocité à laquelle les participants arrivent sur le champs de bataille, se jetant à fond dans l'insertion routière. Et je ne me vois pas, mais pas du tout, tenter de m'y insérer à mon tour. Comment pourrais-je y arriver ?
Leçon de morale dans l'après-midi par les cris. Ni agréable ni utile. Si seulement il suffisait de se motiver en se disant 'c'est facile, j'y vais'.
Si seulement...
Ma mère m'a posé le choix entre une psychothérapie et reprendre des cours de conduite. Super, mais quelle subtilité dans le discours. Quelles alternatives. Je me sens beaucoup mieux maintenant. Ma culpabilité, mon mal-être n'ont pas diminué d'un pouce. Quelle compréhension. Je suis guérie, je reprends le volant sur le champs et je vais jusqu'à Biarritz. Allons-y gaiement.
J'ai encore plus envie de hurler, de pleurer, de crier qu'hier. Surtout envie de disparaître. Pour arrêter d'être un boulet.
Je me sens comme ça, là...