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1 juin 2013

L'essaim de Frank Schätzing

L'essaim Frank SchätzingL'essaim est un pavé de 1033 pages, et même en lisant tous les jours, il m'aura fallu quasiment deux semaines pour en venir en bout. Comment résumer un tel roman ?
Sur la côte péruvienne, des pêcheurs disparaissent, dans les fonds marins norvégiens des vers par millions recouvrent le sol, au large de l'île de Vancouver des baleines attaquent des bateaux de plaisance, des méduses toxiques envahissent les plages australiennes et sud-américaines. Une étrange bactérie contenue dans des homards fait des morts en France. Le Gulf Stream se dérègle. Y a-t-il un rapport entre tous ces faits ? Que veulent-ils dire ?
Plusieurs personnes se penchent sur ces questions : Tina Lund engagée par une société pétrolière demande à Sigur Johanson, biologiste, afin de déterminer si les vers pourront, à terme, poser un problème dans l'extraction de l'hydrate de méthane et la construction d'une structure sous-marine destinée à cette extraction. Anawak, Greywolf, Susan au Canada, Roche en France, Karen et Lucas Bauer en mer du Groenland. Quand un gigantesque tsunami dévaste le nord de l'Europe, perturbe le monde entier et remet tout en cause.
A l'initiative des américains, qui se posent en véritable sauveur de l'humanité, les plus grands scientifiques se retrouvent dans un hôtel au Canada afin de se pencher sur le problème et de résoudre la crise qui paralyse la planète.

Mon résumé est un peu long mais au vu de la longueur de cette fiction, je me devais de donner certaines informations sur l'histoire.

L'essaim est un roman extrêmement dense, riche et complet. Très abouti et très scientifique, Frank Schätzing donne beaucoup d'informations sur tous les éléments scientifiques, biologiques ou industriels. J'ai vérifié plusieurs faits mis en avant et il s'avère que l'on ne lit pas uniquement une fiction, une grande partie du contenu est bel et bien réelle. C'est très technique, très documenté et très réaliste, ce qui est un point positif mais c'est ce qui a également ralenti ma lecture. Il fallait bien suivre au moment des précisions sur les baleines, les courants marins, les programmes d'entraînements des dauphins par l'armée, les bactéries, les techniques d'extraction, les plate-formes pétrolières, l'histoire de la planète, les techniques scientifiques de recherche, l'adn, les satellites, les unicellulaires, le plateau continental, la hiérarchie militaire, les techniques de plongée en combinaison ou en submersible. On parcourt un large spectre des domaines scientifiques.
Tous les personnages sont des scientifiques avec chacun leur spécialité, ce qui fait que nous allons les suivre tout au long de l'histoire mais nous allons aussi découvrir leurs failles et leurs histoires. Anawak et sa famille, Karen et son passé, Sigur et ses femmes, le général Judith Li et son ambition démesurée. Ce ne sont pas uniquement des scientifiques mais également des humains qui sont fouillés, décrits, travaillés, et l'on prend un réel plaisir à s'attacher à eux et à les voir évoluer.

J'ai trouvé la première partie, jusqu'au rassemblement des scientifiques au Canada, très aboutie, très prenante, avec la mise en place de l'intrigue et surtout le tsunami qui redistribue les cartes. La seconde partie m'a moins plu, principalement à cause de l'entrée en scène des américains dont chaque personnage est plus imbuvable et plus insipide que le précédent, du général Li qui est complètement tarée au major Peak, convaincu que les américains sont les maîtres du monde en passant par Vanderbilt, persuadé que le monde arabe a orchestré tout cela pour attaquer personnellement les américains. Je les ai d'emblée détestés, je pense que c'est voulu de la part de l'auteur d'aller si loin dans la caricature : Les océans pourront bien nous envoyer toutes les créatures qu'ils voudront, l'Amérique est le pays le plus libre de la planète, et c'est aussi le plus sûr. Il faut qu'ils le sachent. Et je vous fais à tous une recommandation. Priez. Adressez vos prières à Dieu, l'Amérique est son pays. Dieu sera à nos côtés. Il nous donnera la force de régler tout cela à notre avantage. - p. 600
Il apparaît très clairement et très rapidement que les Etats-Unis se servent des scientifiques afin d'utiliser leurs résultats dans leur propre intérêt. C'est peut-être pour cette raison que j'ai moins apprécié cette deuxième partie faite de recherches, de questionnements et de stratégies militaires.

Il y a un très fort regain de suspense lors de la dernière partie, [spoiler] après le naufrage de l'USS Indepence [spoiler], où l'on flippe vraiment pour les personnages, fébrile dans l'attente des révélations finales.
Outre le côté fiction et aventure du roman, celui-ci amène le lecteur à réfléchir sur bien des points et notamment l'utilisation que l'espèce humaine fait des espaces sous-marins : surpêches, pollution, extraction du pétrole, du gaz, le fait de traiter les océans comme la poubelle géante de la planète... Je suis déjà sensible à l'écologie, à l'attention que l'on doit porter à la planète donc le discours de L'essaim m'a plutôt parlé, j'ai apprécié le côté très réel du roman couplé à des éléments de science-fiction pour enrichir l'intrigue.

~A noter que le roman est également paru sous le titre Abysses ~

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Commentaires
Z
@ Audrey : ouais 1033 pages !! lol j'en ai quelques autres assez longs notamment dans la liste des 50 de Beigbeder, y en a qui sont incroyaaaablement gros ! <br /> <br /> <br /> <br /> @ Dorsi : oui c'est ce que j'ai fait, j'ai lu 2 petits livres en même temps, pour couper un peu, surtout que c'était très scientifique.
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D
Les gros livres comme ça je les lis en même temps que d'autres. En général je lis toujours 2 livres en même temps ms avec ce type (comme avec les Ken Follett) je lis 3 livres en même temps
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A
Sans doute un livre très intéressant mais pas du tout mon style malheureusement. Je ne retiendrai donc pas l'auteur et le titre mais je salue quand même la performance... 1033 pages... ! C'est énoooooooorme! ^^
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G
Merci pour cet avis sur ce pavé, digeste semble-t'il malgré son nombre conséquent de pages
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