Eugénie Grandet d'Honoré de Balzac
La famille Grandet vit paisiblement et chichement à Saumur. Elle est pourtant très riche mais le père, homme tyrannique et terriblement avare, tient toute sa famille entre ses griffes et lui impose une vie très austère. Eugénie et sa mère n'osent pas tenir tête à cet homme cruel. Alors qu'Eugénie vieillit (elle a déjà 23 ans), plusieurs familles de Saumur espérent réussir un bon mariage, c'est le cas notamment des Cruchot et des Grassins qui souhaitent unir leur descendant à Eugénie. Mais le père Grandet est retors et n'a pas l'intention de laisser sa fille comme cela. Mais c'était sans compter sur l'arrivée de Charles, neveu de Grandet, dont le père vient de mourir en lui laissant une belle faillite sur les bras. Dans la douleur du deuil, Eugénie et son cousin vont se rapprocher.
Pour ce premier mois du challenge des Douze Thèmes (Alle you need is love), j'ai donc choisi de lire un classique avec Eugénie Grandet de Balzac. Je n'ai jamais lu de Balzac et je suis bien contente de l'avoir découvert avec Eugénie Grandet que j'ai vraiment apprécié.
Balzac dépeint avec justesse le milieu bourgeois de Province du 19ème siècle avec tous ses petits secrets et ses petites manigances. Il est terrible de se voir confronter à l'avarice et aux manipulations du père Grandet face à la bonté et à la générosité d'Eugénie. On ne peut s'empêcher, avec notre regard actuel, de vouloir secouer cette pauvre Eugénie qui n'ose pas (ou peu) tenir tête à son père au sujet de son prochain mariage ou sur la façon de tenir la maison d'une manière quasi monastique. Malgré tout, on ne peut s'empêcher de ressentir empathie et tristesse à son égard, son absence de calcul, le romantisme dont elle fait preuve - et qu'elle ose à peine espérer - face à son cousin, la rende touchante.
Très mélancolique, Eugénie Grandet nous raconte le destin tragique de son héroïne éponympe à travers une oeuvre dont les descriptions psychologiques et sociales des personnages sont parfaitement abouties.