Che, l'Argentin
L’histoire : Cuba,
1952 : Batista s’empare du pouvoir grâce à un coup d’état. Suite à ça
Fidel Castro, alors jeune avocat, prépare l’attaque de la caserne
Monaca le 26 juillet 1953, accompagné de 150 jeunes. Mais sa tentative
échoue, emprisonné pour 2 ans, il est finalement gracié et s’exile à
Mexico.
Pendant ce temps, au Guatemala, un complot militaire renverse le gouvernement en place. Guevara part se réfugier au Mexique.
En
1955, Castro rencontre Ernesto Guevara. Il lui confie une opération de
guérilla en vue de renverser le gouvernement de Batista à Cuba.
Réfugiés
dans la Sierra Maestra, « l’armée » de Castro déclare la guerre à
Batista, s’engage alors la conquête de toutes les villes sur le chemin
de La Havane et surtout celle de Santa Clara.
Les rebelles se retrouvent liés autour de Guevara qui montre toutes ses qualités de meneur d’hommes et de combattant.
Guevara devient le Che.
Le
film de Soderbergh rapidement monté pour avoir sa place dans la
présentation cannoise est sans conteste un bon film. Très bien filmé,
très bien joué et documenté, il mérite amplement des compliments.
Benicio Del Toro est véritablement convainquant, habité, charismatique.
Il redonne au Che une certaine humanité, se détachant un peu de l’image
romantique qui colle au personnage. Il était en effet un véritable
homme de terrain, se battant pour une liberté, mais se battant au sens
propre, les armes à la main au cœur d’affrontements réels.
Si le film ne se résumait qu’à ça, il serait parfait.
Mais, il y a véritablement un problème au niveau du montage.
Alors
que le film commence montrant les débuts de l’organisation rebelle dans
la jungle cubaine, il est coupé par des extraits montrant l’interview
du Che par une journaliste américaine et son allocution à la tribune de
l’ONU en 1964, un peu moins de 10 ans après les premières images du
film.
Ces flashes filmés en noir et blanc donnent sans conteste la
parole au révolutionnaire, créant un parallèle avec les images en
couleurs de l’offensive et un poids historique et politique. Mais ils
troublent l’installation du spectateur dans la préparation à la guerre
de Fidel Castro, supplée par Guevara. Ils troublent de plusieurs
façons, ils sont excessivement nombreux et dès qu’on entre un peu dans
ce que montre les images, il est déjà temps de revenir à la couleur et
vice-versa. En plus ses extraits en noir et blanc sont très techniques
politiquement parlant, du coup il faut s’accrocher pour comprendre,
mais là encore on repart brusquement 10 ans en arrière dans une
situation différente du contexte de l’allocution à l’ONU.
Après je
relèverais encore une chose mais elle fait plus partie de mon passé que
d’une véritable critique ciné. Les événements de Cuba dans les années
50 ne font pas partis de ma culture historique et donc pour tout
comprendre en profondeur, pour bien suivre, c’était parfois un peu
tendu vu que certaines choses sont sous-jacentes.
Enfin tout ça
pour dire que ça aurait pu être un film exceptionnel si le montage
avait été un peu moins gourmand… quant à Benicio Del Toro, certains, il
parait, le surnomment le diable ; j’aurais plutôt tendance à dire «
quel dieu ! » mais enfin bon c’est un point de vue ^^
source : Allocine.fr © Warner Bros. France