La Vague
L’histoire : Allemagne, aujourd’hui. Semaine thématique dans un lycée.
Le
prof in du lycée, qui se ramène chaque jour avec un tee-shirt d’un
groupe de rock, voulait traiter l’anarchie mais se retrouve à traiter
l’autocratie.
L’atelier se transforme en jeu de rôle grandeur nature, démonstration d’un régime totalitaire en direct…
On peut se dire
que le sujet d’une dictature en Allemagne, qui plus est dans une école,
a déjà été vu. Oui mais le sujet n’est pas « c’est mal ce qu’on fait
les nazis, il faut assumer » mais plus la question suivante : une
nouvelle dictature est-elle possible aujourd’hui en Allemagne.
« L'Histoire peut-elle être évacuée ? Le ventre fétide d'où est sortie la bête immonde est-il encore fécond ? »*
Les élèves s’empresseront de répondre non. Mais en moins de 7 jours, il deviendra évident que la réponse est tout autre…
C’est
un des meilleurs films de cette année 2009 que j’ai vu (pour le moment)
et malgré sa sortie qui date d’il y 2 mois, je vous conseille vraiment
ce film.
J’avais un peu peur que ce soit chiant ou moralisateur mais pas du tout. C’est plutôt rock’n’roll !
La
réalisation est très dynamique, les cadrages et la lumière sont
intéressants, très travaillés et donnent un vrai souffle de jeunesse à
ce sujet pouvant paraître poussiéreux.
Les personnages ne sont pas
poussés à l’extrême, on n’assiste pas à une caricature de la jeunesse
d’aujourd’hui mais à quelque chose de simple, de réel, de très
crédible. J’ai adoré le rôle de ce prof, l’acteur était complètement à
fond dans ce double rôle finalement. Je tire mon chapeau à Jürgen Vogel.
A
travers cette expérience, les personnalités encore malléables de ces
adolescents vont se découvrir, s’effrayer, se rassurer, se surprendre.
L’idée
de départ du prof est vraiment excellente, plonger ses élèves au cœur
d’un système, d’une dictature. L’expérience échoue si on peut dire,
encore que le propos est démontré…
C’était
fascinant de voir ces ado se transformer en si peu de temps pour un
leader qu’ils admirent, qui remue en eux ce qui ne demande qu’à
s’éveiller. Cette tension qui va crescendo pendant que la démonstration
avance, qui devient palpable au fur et à mesure que les uns se
soumettent (consciemment ou non) que les autres se rebellent, que des
actions se font. Actions allant de plus en plus loin, de plus en plus
extrêmes.
Six jours pour métamorphoser plus qu’une classe en bons petits soldats.
Le
charisme du prof qui n’était que le principal intérêt pour certains
élèves, devient peu à peu un nouveau modèle, une chose à laquelle se
raccrocher, un idéal, une cause juste.
Les dangers de la dictature
sont encore plus accentués par ces caractères à vif, encore en
construction, se cherchant des buts, des repères, des familles, des
projets, des objectifs.
C’est très prenant, très angoissant, très
bien réalisé, profond. On s’attache facilement à toute cette bande de
jeunes et on aperçoit les comportements qui se dessineront plus tard.
La mise en scène vive et implacable d’un régime autocratique donne froid dans le dos…
source : Allocine © Bac Films / *TéléCinéObs