Publicité
Revoir un Printemps
25 mars 2017

La disparue du désert de Zoë Ferraris

Il y a quelques temps, je me demandais si j'allais poursuivre cette lecture au vu du contenu religieux et moralisateur concernant les femmes. Finalement, j'ai passé les 100 pages et j'ai eu envie de continuer, j'ai donc lu La disparue du désert en entier, et dans l'ensemble j'ai plutôt bien aimé.

La disparue du désert

Nouf, la fille aînée d'une riche famille saoudienne, disparaît quelques temps avant son mariage. Des recherches sont entreprises par la famille, accompagnée d'un guide, Nayir. Nouf est retrouvée morte, noyée, dans le désert. Bouleversé par ce décès et par ce que suggère sa fugue, Nayir se sent en devoir d'enquêter pour découvrir la vérité.... surtout que la famille a décidé d'étouffer l'affaire.
Nayir va trouver une alliée inattendue en la personne de Katya, jeune femme moderne, progressiste, technicienne à la morgue et future femme d'Othman, le frère de Nouf.

Pourquoi Nouf s'est-elle enfuie à quelques jours de son mariage, qu'elle avait pourtant l'air de désirer ? Est-ce un accident, un enlèvement, une fugue ? les questions sont nombreuses et la famille a choisi la politique de l'autruche et de ne pas se préoccuper plus que ça de la mort de leur fille. Ce sont donc deux "étrangers" qui vont mener l'enquête, Nayir, un très bon ami d'Othman, et Katya, la future femme de celui-ci. Un couple assez mal assorti car Katya est aussi moderne que Nayir est pieux et il va lui être bien difficile d'accorder son attention à une femme mais également de faire face au poids religieux, terriblement présent en Arabie Saoudite. En effet, on y découvre la vie quotidienne à Jeddah et la complexité d'une vie dans un tel pays. Les femmes n'ont pas le droit de conduire, ni de sortir seule dans la rue ou dans des lieux publics, elles n'ont pas le droit de travailler - il y a des modifications sur ce point-là durant ces dernières années - elles n'ont pas le droit d'avoir un compte en banque et ne peuvent pas sortir du pays. Et si les femmes ne sont pas considérées comme des citoyennes, les hommes qui se trouvent avec des femmes sans lien de parenté peuvent faire face à la police religieuse... Sans oublier que les hommes et les femmes vivent dans des pièces séparées, ne se croisent presque pas et se parlent encore moins.
L'enquête est assez intéressante, on entre au coeur d'une puissante famille saoudienne, très riche, très pieuse, empêtrée dans des traditions d'un autre siècle, totalement incapable de vivre au 21ème siècle. J'ai beaucoup aimé le personnage de Katya, elle a 28 ans, n'est pas encore mariée et travaille. Deux choses assez mal vues en Arabie Saoudite, en effet, il faut que les femmes soient mariées jeunes, fassent des enfants et surtout ne fassent rien d'autre de leur vie. Ça m'a plu de suivre un personnage en quête d'indépendance, de voir à quel point le chemin est long et difficile pour faire un peu évoluer les mentalités, autant de la part des hommes que de la part des femmes. Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est de voir à quel point toute la société est conditionnée et n'arrive pas à se sortir de ces traditions dépassées. Nayir se surprend à regarder Katya, et immédiatement il se sent coupable, il a honte, il prie pour s'absoudre de ce péché. Tous les comportements découlent des ces principes religieux extrêmes.
Quant à l'intrigue, elle est assez intéressante car Nouf était un personnage aux multiples facettes qu'il est agréable de découvrir. Un thriller dépaysant par le lieu, qui permet de découvrir un peu mieux une société que l'on connaît finalement peu ici, en France, et une intrigue familiale sournoise.

Logo Dames en noir

 

 

 

Logo Polars2

 

Publicité
Publicité
Commentaires
D
oui je veux bien si tu peux
Répondre
D
il a l'air intéressant ce livre. J'avais vu un reportage sur les femmes en Arabie Saoudite, c'est vraiment l'enfer. Les femmes n'ont le droit de rien, pire que des enfants. C'est triste au 21 eme siècle
Répondre
Revoir un Printemps
Publicité
Publicité