La Merditude des choses

L’histoire : Gunther est une sorte de poète qui ne trouve pas d’éditeur et il en profite pour revenir sur son adolescence au sein d’une famille légèrement marginale…
Gunther a donc treize ans, il vit une scolarité laborieuse, compliquée par une vie familiale en communauté chez sa grand-mère où vivent aussi son père et ses trois oncles. Tous adultes et tous bourrés. La vie est une longue succession de cuites, de sexe, de bagarres et de tout un tas de joyeuses choses et Gunther grandit au milieu.

 

Sur le programme, c’était marqué comédie. Le gars du ciné s’est trompé et aurait dû écrire horreur !
Ce qu’on peut dire, c’est que ça faisait un trèèèèèèèèèèèès long moment que je m’étais pas autant fait chier au cinéma. J’ai même envoyé des textos pendant la séance, c’est dire !
Ce film hollando-belge est une suite d’images grossières, et pourtant il m’en faut. J’ai une résistance aux images glauques et difficiles assez grande mais là…
On ne compte pas le nombre de scènes de sexe cru et barbare, de beuveries, de je-vomis-partout-et-même-sur-moi, de je-pisse-n’importe-où-même-sur-moi-et-dedans, de bagarres, de violence, de je-chie-la-porte-ouverte-regardez-moi, de chansons paillardes, bref que du bonheur pour les yeux et les oreilles !!

Alors bon évidemment la vie de la famille de Gunther n’est pas simple, c’est même la misère dans tous les sens. Pas d’argent, pas de mère, pas d’avenir en perspective. Les seuls conseils que ses oncles lui prodiguent sont : « t’as déjà trempé ton dard ?! tu vas voir comme c’est bon, faut le faire. »
Forcément Gunther grandit de travers. Et quand sa copine lui annonce qu’elle est enceinte, il ne va pas par quatre chemins pour lui dire qu’il n’en veut pas. Mais y se passe qu’elle le garde et que le jour de l’accouchement, Gunther, en voix off, déclare que ce serait le meilleur jour de sa vie si l’enfant était mort-né ou noir.
Là j’ai cru que j’avais mal entendu. Mais non.
Je n’ai trouvé ça ni drôle ni touchant. L’humour pipi-caca n’est plus de mon âge. Et Gunther ne s’en sort pas si bien. Il y a quelques scènes où ce gamin paumé me faisait de la peine mais c’est bien peu. Bien peu par rapport à tout ce trash que le réalisateur nous propose. Tellement trash qu’il y en a trop, il n’y a ni réflexion ni introspection ni recul. En fait c’est limite cliché. C’est brouillon et ce n’était pas agréable.
J’aime le décalé et l’inattendu. Je n’ai pas peur de voir un film qui me montrera qu’il existe une misère humaine mais là… on dirait que le réalisateur se sert de ce propos pour monter un film provoquant. C’est bien joué et pas mal filmé mais ça n’évolue pas. La beauté, l’humour, la poésie, le gars qui s’en sort par ses propres moyens, j’en ai pas vu l’ombre d’un soupçon. Il devient écrivain mais il chante encore « ta chatte est toute mouillée et pas seulement à cause de la pluie ».
Alors quand ça fait 2 heures que ça dure, ce genre de phrases ne fait plus vraiment rire…