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Revoir un Printemps
20 février 2010

Le glissement de tes mains sur le bas de mes reins

Les pins étendent leurs branches vertes vers le ciel, les mimosas sont presque éclos. La route est sinueuse, par endroits la roche est rouge. Le scooter avance. Il y a un bruit d'eau quelque part dans le lointain.
Le mistral souffle, râle.
Rafales puissantes, brutales qui bouleversent, bousculent la végétation. Végétation qui ploie, qui chute mais qui ne se brise jamais. Ce vent froid qui fait ressembler le paysage à une toile impressionniste. Les couleurs sont mélangées, distendues.
Des gorges profondes à gauche et tout au fond, un torrent jaillit, écumant sous la vitesse.
La route grimpe, le froid est présent, intense lorsque la moto passe dans l'ombre. Elle serre ses gants sur la poignée arrière.
Rien que du vert, autour, partout, où se pose le regard. Et puis, soudain, au sortir d'un virage un lac grisé au millier de bulles d'écume, se déploie. Le vent modifie sa couleur bleu naturelle et offre des folles nuances, du vert au gris, certains endroits c'est noir. Il doit surement y avoir un monstre grouillant au fond aux longues dents et aux yeux perçants.
Le soleil lance ses rayons sur l'étendue liquide, conjugué au vent, l'effet est surréaliste.
Les chênes verts remplacent les pins, il y a des fougères et au loin, dans les hautes herbes balayées, j'aperçois un sac poubelle éventré. J'imagine un cadavre découpé à l'intérieur.
Imagination incessante.
Plus loin. Une chapelle et des eaux bouillantes, tourbillonnantes, grouillantes, un bruit sourd et le turquoise d'une rivière.
Une demeure engloutie par l'eau où les étages ne se distinguent plus, une passerelle en pierres ne mène nulle part. Il y a les ouvertures des fenêtres et de portes, un reste de plancher, plus de plafond. J'imagine sa construction, son évolution, sa chute. Pourquoi, comment ?
Je veux deviner, connaître mais aussi inventer.
Une tour du Moyen-Age, solitaire au milieu des arbres.
Les bois, humides et obscurs, des marécages, la terre meuble où nos pas s'enfoncent, me rappellent mon premier traumatisme cinématographique, faisant surgir une angoisse inattendue.
La route monte encore, tourne, des lacets vivants.
Sur une glissière en béton, un petit de tag de Batman me ramène à un bout de mon passé.
La vitesse, le froid renforcé par le mistral, le deux-roues avance encore, grimpe. Une longue ballade.
Et l'impression d'avoir vécu plusieurs vies en une après-midi.

J'ai cette envie d'écrire qui ne cesse de s'amplifier comme un besoin, un plaisir jamais inassouvi. Les sujets se bousculent et je connais mes faiblesses. La principale : les portraits, descriptions physiques des personnages faisant vivre une incarnation littéraire.
Je cherche des défis d'écriture, pour m'entrainer.
J'ai envie de raconter une histoire qui se passerait à Cracovie, d'écrire sur Cracovie que j'imagine pleine de petites ruelles tortueuses.
C'est plus puissant qu'hier, et toujours la plume glissante sur le papier.

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Commentaires
M
C'est joliment dit en tout cas !
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M
Je trouve que tes articles sont de mieux en mieux écrits, on sent que tu 't'appliques' - ça ne veut pas dire que c'était nul avant, loin de là, mais le changement se ressent -<br /> Et Cracovie, même si c'est vraiment chouette, c'est plein de touristes ...
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