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7 septembre 2011

Tu seras mon fils

Paul de Marseul, propriétaire d'un prestigieux vignoble Saint-Emilion, travaille avec son fils Martin sur le domaine familial. Très souvent agacé par son fils, déçu par ses remarques, ses idées, son travail, Paul rêve d'un successeur plus doué, plus capable de porter à bout de bras le vignoble, il rêve d'un autre fils.  Tout est bousculé quand son régisseur tombe gravement malade et que le fils de celui-ci revient dans le bordelais. Paul découvre un homme talentueux, amateur de belles chaussures, qu'il aimerait avoir comme fils.

Tu seras mon fils Aff
Ce film pourrait être la parfaite incarnation de la célèbre phrase "on ne choisit pas sa famille"… 
Gilles Legrand  nous offre avec Tu seras mon fils un très beau film, tout en retenue et où la tension est bien présente. Niels Arestrup est tout simplement magnifique tant il est méprisant, excessif, détestant son fils. Ce fils a qui il n'a jamais donné la moindre chance de s'exprimer, de faire ses preuves, ce fils qui veut tant apprendre et qui n'ose pas s'imposer, qui n'arrive pas à se démarquer de cette emprise paternelle si forte. Joué par un Lorànt Deutsch impeccable, touchant, parfois agaçant dans ses réactions trop enfantines, perpétuellement humilié par ce père qu'il admire. L'expression "tuer le père" prend tout son sens...

Tu seras mon fils2
L'autre couple est composé de Patrick Chesnais, parfait, et Nicolas Bridet, que j'ai découvert pour la première fois, qui incarne avec brio ce jeune homme certes doué mais très ambitieux, très sûr de lui et cela change tout. Sans oublier Valérie Mairesse et Anne Marivin, mère et épouse impuissantes.

Tu seras mon fils3
Tous ces personnages évoluent dans le paysage viticole bordelais, superbement filmé par Legrand, les couleurs du début de l'automne se mélangent au rouge puissant du raisin, la vigne comme spectateur passif du drame qui se joue. Les dialogues sont savoureux, co-écrits avec Delphine de Vigan - auteur de Rien ne s'oppose à la nuit. Un long métrage intense qui se déguste comme un bon vin, réussit principalement grâce à l'interprétation de ces personnages, émouvants, où la maltraitance prend ici une autre tournure, où la construction du fils est détruite par ce père odieux.

Tu seras mon fils1

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Commentaires
L
J'ai beaucoup aimé ce film. Malheureusement, le personnage du père, je le connais dans la vraie vie. Pas mon père, qui est adorable. Les petites remarques, le favoritisme, l'indifférence, la colère... Un Bordelais, en plus ! Curieusement, j'ai eu une boule au ventre pendant tout le film. Parce que c'est gros, ça semble exagéré... mais non.
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D
Un excellent film cruel !!! L'humour est noir, c'est féroce. Un film qui brise un peu un tabou qui est de dire qu'on n'aime pas son enfant !!
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M
j'ai une amie qui est allée le voir qui l'a trouvé très juste mais plutot déprimant ..<br /> c'est vrai que le thème n'est pas très gai ..<br /> Et toi tu as aimé ?
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D
Je l'ai vu la semaine dernière, pas mal !
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I
J'hésitais à aller le voir mais les critiques sont plutôt bonnes et j'aime beaucoup Niels Arestrup.. <br /> Il faut juste que je trouve un creneau la semaine prochaine !
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