Sur ma peau de Gillian Flynn
Sur ma peau est le premier roman de Gillian Flynn, devenue célèbre grâce à son roman Les apparences, il est paru en 2007 et je l'ai lu dans le cadre du déstockage de PAL en duo avec Audrey !
A Wind Gap, dans le Missouri, la population est sous le choc, une petite fille a disparu. La ville vit à nouveau le cauchemar de l'an dernier où une autre enfant avait déjà été enlevée puis retrouvée morte.
Camille Preak, jeune journaliste à Chicago, est envoyée sur place pour couvrir l'affaire. Son rédacteur en chef pense que son enfance passée à Wind Gap va l'aider à obtenir tous les renseignements pour son article. Mais pour Camille revenir à Wind Cap est synonyme de souffrance et de tristesse, une souffrance qu'elle a exorcisé, gravé sur son corps. Son corps qui n'est qu'un entrelacs de cicatrices et de mots... Pour Camille, résoudre cette affaire, c'est aussi faire face à son passé.
Sans surprise, Sur ma peau est un roman que j'ai lu très vite ! J'adore les thrillers psychologiques et les enquêtes menées par des journalistes, ce livre avait donc tout pour me plaire, surtout que j'avais adoré Les apparences. Toutefois, ici, on est dans une histoire totalement différente, bien que l'Amérique profonde soit également au coeur de ce roman.
L'histoire est racontée à la première personne par Camille et nous permet de plonger totalement dans les pensées et les souffrances de notre héroïne. Complètement détruite par son enfance à Wind Gap, Camille est borderline et tente de dissimuler son mal-être dans des quantités d'alcool et des pensées sexuelles constantes et glauques.
L'ambiance de Sur ma peau est vraiment malsaine. A Wind Gap, l'air est poisseux, il n'y fait pas bon vivre. Livrant une analyse sans concession d'une bourgade moyenne des Etats-Unis, Gillian Flynn se sert d'un crime affreux comme prétexte pour nous décrire une société gangrenée et sournoise. L'industrie du porc abondamment décrite rend l'air encore plus vicié, tant les méthodes y sont sordides. Les femmes ne sont pas épargnées. L'attitude de la mère de Camille, Adora, est tout simplement glaçante, la violence psychologique est brutale et constante. Amma, sa jeune demi-soeur, subit de plein fouet l'influence de cette femme néfaste. Quant à Camille, elle est attachante tant elle est perturbée par son enfance, par sa famille. Son corps n'est qu'une plaie à peine cicatrisée. Elle lutte comme elle peut pour se maintenir à flot et on sent combien la présence de Curry, son rédacteur et de sa femme, Eileen, l'aident à tenir debout.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, même si elle est terrible. Gillian Flynn n'a pas son pareil pour décrire les dérives de l'adolescence, les relations familiales destructrices et le désoeuvrement général. J'avais déjà apprécié sa plume lors de ma lecture des Apparences et là, l'expérience s'est renouvelée, même si ce dernier est quand même plus abouti que Sur ma peau.